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Comptes-rendus rédigés par Dr Laura BOUCHARD Dermatologue Finlande et Dr Marta CANTARERO Dermatologue Espagne
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Le Dr Ashraf Badawi a présenté le cas d’une jeune femme traitée à l’aide d’un « plasma pen » sur le cou, qui a développé des cicatrices importantes et une hyperpigmentation après le traitement.
Les « plasma pens » sont de plus en plus populaires et les complications qui découlent de leur utilisation se multiplient. Les « plasma pens » sont de petits instruments de cautérisation utilisés à la surface de la peau, qui induisent une brûlure contrôlée et une propagation de chaleur dans toute la zone ciblée. Ils sont recommandés pour la blépharoplastie, la réduction des rides et l’ablation de grains de beauté, d’excroissances cutanées, de cicatrices et de taches.
Les complications comprennent des douleurs, un œdème et une rougeur au niveau de la zone traitée, des brûlures, la formation de cicatrices et l’apparition d’une hyperpigmentation. Cet instrument ne permet pas de contrôler la profondeur du traitement et doit être utilisé exclusivement par des personnes très expérimentées dans les cas où son utilisation est appropriée.
Santé Canada a publié une alerte de sécurité et la vente des « plasma pens » n’est pas autorisée au Canada.
Le deuxième cas concernait un nævus de Becker de grande taille sur le torse d’un jeune homme qui souhaitait une réduction de sa pigmentation.
Tous les experts étaient d’accord pour persuader le patient de renoncer à ce traitement, car il ne permet pas de répondre à ses attentes. Cependant, tous les experts du comité ont recommandé un traitement de l’hypertrichose. Les paramètres du traitement n’ont pas besoin d’être conservatifs, car l’hypopigmentation n’est pas un problème dans ce cas.
Le Dr Muriel Creusot a présenté un cas d’hypopigmentation sévère après une épilation faciale à l’aide d’un laser Alexandrite. Les réglages utilisés étaient trop élevés à 8 mm, 30 J/cm2. Une hypopigmentation bénigne disparaît généralement spontanément dans le mois ou l’année qui suit, mais dans ce cas, la peau était endommagée par le soleil et on s’attend à ce que cette hypopigmentation persiste. On peut essayer une application topique de tacrolimus avec exposition au soleil pour stimuler la mélanogenèse. Des antécédents de phénomène de Koebner avec un psoriasis, un vitiligo ou toute autre affection cutanée constituent une contre-indication pour un traitement au laser.
Dr Anthony M. Rossi
Durant la session consacrée aux lasers CO2, le Dr Rossi a présenté une étude récente publiée dans Lasers in Surgery and Medicine concernant les interventions réalisées par les cliniciens pratiquant des traitements au laser (Practice patterns regarding combination treatments and laser and energy based devices: A Survey of American Society for Laser Medicine and Surgery Members. Dempsey et al. Lasers in Surgery and Medicine 2023).
Nettoyage préparatoire de la peau
Interventions ablatives Alcool : 41 % Chlorhexidine : 32 %
Acide hypochloreux : 11 % Solution saline : 5 %
Produit nettoyant + alcool + chlorhexidine : 3 % Savon et eau + alcool : 3 %
Biseptine : 3 %
Produit nettoyant doux + hamamélis : 3 % Produits sans effet nettoyant : 3 %
Interventions non ablatives Alcool : 51 % Chlorhexidine : 22 % Acide hypochloreux : 11 % Solution saline : 5 %
Savon et eau + alcool : 3 % Alcool + acide hypochloreux : 3 % Eau micellaire : 3 %
Produit nettoyant doux + hamamélis : 3 % Produits sans effet nettoyant : 3 %
Pr Leonardo Marini
Le professeur Leonardo Marini de Trieste a parlé de l’utilisation de la technique du photopeel pour le chronovieillissement et le photovieillissement, sujet principal de ses travaux. Photopeel :
Il utilise également une technique légèrement plus agressive :
Pr Leonardo Marini
La photothérapie dynamique (PDT) pour le photorajeunissement photodynamique est de plus en plus utilisée
Si vous ne possédez pas les dispositifs
Utilisez pendant 20 minutes une lampe à LED émettant à 840 nm à la place d’un laser NdYAG à courte durée d’impulsion pour réchauffer la peau Laser fractionné : microperforations
Laser Q-switched : peeling chimique avec 20 % de TCA
Dr Diane Irvine, spécialiste de chirurgie plastique
Le Docteur Irvine a présenté des cas cliniques pour montrer quand choisir le laser ou la chirurgie.
Limites du laser : correction plus limitée de l’excès cutané et absence de repositionnement des coussinets adipeux
L’association des techniques est optimale
Anesthésie locale : bloc digital latéro-distal
Paronychie et granulome : vaporisation par laser CO2
Tablette latérale d’ongle incarné : découpe au laser de la plaque unguéale latérale
Matrice cornée latérale : vaporisation par laser CO2
Pr Miroslav Radman (Croatie)
Une boîte de conserve contenant de la viande a été exposée à une dose de rayonnement censée tuer toutes les formes de vie connues, mais quelques temps plus tard, la viande s’est gâtée et on a isolé la bactérie Deinococcus radiodurans.
Le professeur Radman a réalisé des recherches révolutionnaires pour comprendre l’origine de la résilience extrême de la bactérie. Avec ses collègues, il a établi que la capacité de D. radiodurans à supporter le stress oxydatif résultait d’une protection extrêmement efficace vis-à-vis des lésions du protéome, mais pas de celles du génome, et d’un mécanisme de réparation de l’ADN qui lui permet de reconstituer son génome éparpillé en quelques heures seulement (Zahradka et al., Nature 2006).
Selon lui, l’impact des lésions protéiques sur la préservation de la vie a été largement sous-estimé en biologie et en médecine. Il pense qu’il faudrait revisiter le dogme central de la biologie moléculaire qui place l’ADN à la base de toute chose.
Les protéines sont au cœur de toutes les activités de la vie. Nous possédons environ 21 000 espèces de protéines qui exécutent toutes les fonctions de la vie, y compris la réparation, la réplication, la copie et l’expression des gènes. Les gènes sont indispensables pour fournir les informations permettant de synthétiser les protéines par l’intermédiaire de l’ARN. Les protéines assurent des fonctions et le lien entre les informations et les fonctions est l’ARN. L’activité des protéines est essentielle à la vie.
Les globules rouges ne possèdent pas d’ADN et remplissent pourtant leur fonction pendant 2 à 4 mois. Cela modifie l’idée de l’importance de ces macromolécules pour la vie. De ce fait, l’ADN n’est plus « le patron » de la vie et les protéines, les molécules de la « classe ouvrière ». Les protéines permettent le maintien de toutes les fonctions de la vie. Les gènes sont importants, car des informations sont nécessaires pour synthétiser et renouveler les protéines.
En outre, le professeur Radman étudie désormais le mécanisme de l’expression du vieillissement et les phénotypes des maladies. L’objectif de ces recherches à long terme est d’atténuer toutes les maladies liées à l’âge grâce à la prévention et à la guérison au moyen d’une réversion phénotypique. Cette approche vise à réduire le déclenchement des maladies (au niveau du génome) et à allonger leur période de latence (au niveau du protéome) pour retarder leur apparition ou inverser les maladies afin de retrouver une bonne santé.
Isabelle Benoit, Directrice Scientifique NAOS
Le groupe NAOS a collaboré étroitement avec le professeur Miroslav Radman, généticien et biologiste moléculaire reconnu pour certains de ses travaux novateurs sur la réparation de l’ADN, la recombinaison et la mutation et leur impact sur l’évolution biologique et la santé humaine, pour avoir établi le rôle des lésions oxydatives au niveau des protéines dans la résistance cellulaire au rayonnement et à la dessiccation et pour ses recherches sur le vieillissement et les maladies liées à l’âge
Les lésions oxydatives au niveau du protéome constituent la cause principale du vieillissement et par conséquent, celle du vieillissement cutané. La peau est notre organe le plus grand et c’est celui qui est le plus exposé au stress environnemental
Protéger le protéome de la peau : une révolution pour la stratégie de la gestion de l’âge ?
Le groupe de recherche du professeur Radman a étudié des organismes capables de survivre dans un environnement qui devrait tuer toute forme de vie, c’est-à-dire essentiellement des bactéries qui ont survécu à une dose létale de rayonnement (Zahradka et al., Nature 2006)
Deinococcus radiodurans a été la première bactérie observée à survivre dans de telles conditions Lorsque son ADN est endommagé, il est réparé rapidement par des protéines de réparation inoxydables Les protéines sont le deuxième composant principal de la peau après l’eau (15 à 27,5 % de protéines) Les protéines structurales de la peau : collagène, élastine et kératine cellulaires et tissulaires
Les protéines fonctionnelles de la peau : facteurs de croissance, enzymes, cytokines, hormones, aquaporines, etc.
Les protéines assurent toutes les fonctions de la vie dans la peau >> Les lésions des protéines sont la cause principale du vieillissement cutané La protection du protéome est essentielle à la longévité cellulaire et au vieillissement en bonne santé
THÉORIE META : au-delà de la plupart des théories antérieures sur le vieillissement
La théorie de l’attrition des télomères comme cause du vieillissement : on peut corréler l’âge à la longueur des télomères Pour protéger les télomères, il faut protéger la télomérase
La télomérase est l’une des protéines les moins abondantes et les plus sensibles des protéines humaines
Le lien avec l’inflammaging : l’inflammation chronique est déclenchée par les inflammasomes qui activent à leur tour une voie inflammatoire située en aval : celle des cytokines et des interleukines
La libération aberrante des cytokines et des interleukines induit une inflammation chronique de bas grade appelée inflammaging qui accélère le vieillissement La sirtuine 2 inhibe l’inflammation de bas grade et est également une protéine
Les principales lésions du protéome : la carbonylation par l’intermédiaire des radicaux libres
Carbonylation :
La carbonylation cible toutes les couches de la peau
Empêcher la carbonylation des protéines prévient le vieillissement cutané : protection des protéines et naturalisation des radicaux libres Dans la nature, les protéines chaperons protègent les protéines
Les protéines chaperons sont surexprimées en cas de stress. Elles contribuent au repliement correct des protéines et masquent les acides aminés sensibles afin de réduire la sensibilité à la carbonylation
Les antioxydants peuvent capturer les radicaux libres et les neutraliser
NAOS Aging Science a découvert une protéine chaperon et un antioxydant qui existent dans la nature chez les bactéries extrêmophiles Arthrobacter agilis isolées initialement dans un flocon de neige
A. agilis :
Les bactériorubérines ressemblent aux protéines chaperons et sont également de puissants antioxydants Des bactériorubérines ont été extraites par NAOS Aging Science
Le brevet concernant l’activité de type protéine chaperon d’A. agilis intégrait un test à la chaleur de l’ « effet chaperon » avec comparaison à d’autres antioxydants
A. agilis avait l’effet antioxydant le plus puissant parmi les antioxydants connus testés
Protection des protéines structurales (ex vivo) : protège l’élastine du stress oxydatif (UVA et pollution)
Protection des protéines structurales (in vivo) : L’A. agilis du brevet assure une protection physique des enzymes de réparation de l’ADN et protège leurs fonctionnalités Protection vis-à-vis de la carbonylation (in vitro) : protège les protéines de la carbonylation induite par les UV, la lumière bleue et la pollution
Révolution écobiologique dans les soins de la peau et du vieillissement : effet de type protéine chaperon et antioxydant
Dr Marco Rocha, Brésil
Notre corps est constitué à 16 % de protéines 25 000 gènes associés à 1 million de protéines ROS >> repliement incorrect des protéines
Les protéines chaperons représentent le « contrôle qualité » des protéines
Les protéines endommagées peuvent provoquer l’apparition de maladies cutanées : psoriasis, dermatite atopique, cancer de la peau Les dénominateurs du vieillissement
Facteurs externes responsables du vieillissement cutané
Facteurs internes responsables du vieillissement cutané
Carbonylation et peau
Produits de glycation avancée (AGE)
Cibler la première étape pour ralentir le vieillissement cutané ?
1. Cibler la perte des protéases
De plus en plus d'éléments indiquent que le fait de protéger le protéome aide à construire et entretenir les tissus et pourrait contribuer à ralentir le processus de vieillissement
Dr Jill Waibel
Cicatrices atrophiques
Stimulation du collagène à l’intérieur des zones atrophiques : laser CO2 fractionné et PLLA 1 + 1 = 4
Dans le cas de cicatrices plutôt atrophiques, superficielles ou planes, les lasers fractionnés non ablatifs semblent conduire à des résultats similaires à ceux obtenus à l’aide des lasers fractionnés ablatifs (LFA)
Recommandations du consensus international 2022 sur les dispositifs à base d’énergie (Salameh et al., Lasers Surg Med 2022) Traitement pour les cicatrices atrophiques profondes
N° 1 Laser fractionné ablatif N° 3 Subcision
Le Dr Waibel aime associer plusieurs traitements
Technique émergente de traitement des cicatrices de l’acné : approche multiprocédural le LE MÊME JOUR
Réglages, conseils, perles
Réglages du LFA : mesure de la profondeur par tomographie par cohérence optique (OCT) – souvent comprise entre 500 et 1 000 µm, densité ~10 % avec un laser fractionné ablatif
Prophylaxie au cas par cas avec des antibiotiques et des antiviraux Suivi étroit
Peut nécessiter plusieurs traitements – on commence généralement par un traitement agressif, puis on réduit la puissance et on utilise un laser fractionné non ablatif et des injections de PLLA
En cas d’acné active et de cicatrices d’acné, le laser est possible lorsque le patient est sous isotrétinoïne – en réalité, impression d’amélioration du résultat (Waldman et al. Dermatol Surg 2017; Spring et al. JAMA Dermatol 2017) :
Délivrance de médicament assistée par laser (LADD) Cocktails Signature
The High Rise (L’incroyable ascension) – Cicatrice hypertrophique : 5-fluoro-uracile (5FU), acétonide de triamcinolone à 10 mg/ml
Peaks and Valleys (Des hauts et des bas) – Hypertrophiques et atrophiques : PLLA, 5FU
The Wake Up Call (La prise de conscience) – Hypertrophiques et hypopigmentées : PLLA, TAC
The Depression (La dépression) – Atrophiques et hypopigmentées : PLLA, Bimatoprost Visite de contrôle au bout de 3 à 6 mois
Professeur Merete Haedersdal
Étude
15 patients
Cicatrices d’acné modérées à sévères Étude en hémiface
Suivi à 2 et 4 jours, 1 et 3 mois
Technique multicouche
Radiofréquences à micro-aiguilles
Base de la cicatrice – traitement localisé 3 mm, 300 ms, 16 W
Région des cicatrices – ciblage intermédiaire 2,0 mm, 36 mJ/aiguille Région des cicatrices – Deep FX 20 mJ, 15 % de densité, 300 Hz
Région des cicatrices – ciblage superficiel 1,5 mm, 30 mJ/aiguille
LFA – Laser CO2 fractionné
Base de la cicatrice – Traitement localisé par Deep FX Région des cicatrices – profondeur ciblée 2,5 mm, 42 mJ/aiguille 40 mJ, 5 % de densité, 300 Hz
Région des cicatrices – Deep FX 20 mJ, 15 % de densité, 300 Hz
Région des cicatrices – Active FX 125 mJ, 125 Hz, densité, 3
Résultats
Dr Kasper Kohler Alsing
Le Dr Kohler de Copenhague a partagé son expérience concernant le détatouage des tatouages esthétiques
Le Docteur Kohler a identifié des oxydes minéraux par spectroscopie Mössbauer dans les encres destinées au maquillage
Les cristaux d’oxyde de fer sont phagocytés par les macrophages Oxydation du fer au cours du temps
1. Altération de la couleur, du marron au rouge Dyschromie au fil du temps
1. Diminution au cours du temps du pigment noir de carbone dans la partie externe de la peau >> le pigment dans le derme inférieur devient bleuâtre Dioxyde de titane (blanc) utilisé pour souligner les lèvres
Informations à retenir
Dr Nicolas Kluger
Dix fausses croyances sur le tatouage
4 mois d’interruption après un tatouage ou un piercing dans la plupart des pays d’Europe
Étude réalisée aux Pays-Bas :
On suggère aux mères d’attendre au moins 9 à 12 mois après la naissance du bébé pour se faire tatouer, lorsque l’enfant ne dépend plus exclusivement du lait maternel
Cependant :
Pas de vaccination à l’intérieur d’un tatouage récent (< 1 mois) Pas de tatouage après une vaccination (fenêtre de 30 à 60 jours)
Pr Nicolas Dupin
Centre hospitalier universitaire de Paris - Hôpital Cochin
Le groupe de recherche du professeur Dupin travaille depuis 20 ans déjà sur le rôle de C. acnes dans l’inflammation de l’acné.
La méclozine, une nouvelle molécule anti-inflammatoire pour traiter l’acné
Un gel « fait maison » contenant de la méclozine à 1 ou 2 % a entraîné une diminution de l’inflammation chez des souris auxquelles on avait injecté C. acnes Étude pilote :
30 patients traités par un gel à 2 % de méclozine 30 patients recevant le véhicule seul
73 % d’amélioration contre 43 % (p = 0,03)
Pr Marie Beylot-Barry
Hôpital universitaire de Bordeaux
Acné récidivante chronique
Acné chez la femme adulte (> 25 ans)
Facteurs affectant le choix du traitement
Isotrétinoïne à faible dose
Contraceptifs oraux
Spironolactone
1. 2008-2019 : 403 femmes, âge médian 24 ans
2. 100 puis 150 à 200 mg/jour ++
3. La moitié des patientes ont poursuivi le traitement après 24 mois et la moitié ne présentaient plus de lésions
Attente des résultats de deux études contrôlées Royaume-Uni et France
Acné hautement inflammatoire
En complément
Injections intralésionnelles différées de corticostéroïdes dans les kystes et les nodules de grande taille, en particulier dans le cas de l’acné nodulo-kystique
Si le protocole thérapeutique antérieur ne sert à rien
Cas personnel d’une patiente recevant de l’iso, ce qui a entraîné une aggravation de l’AF malgré des corticostéroïdes et de l’iso à faible dose
Le Dr César González de Colombie, connu comme le « Docteur taches », a commencé cette section si importante et fréquente sur la manière d’aborder le mélasma.
La Real Academia espagnole définit le mélasma de manière erronée, comme des « taches irrégulières obscures qui apparaissent le plus souvent sur le visage durant la grossesse et certaines maladies ». Cela ne correspond pas à la réalité. Nous devons savoir que le mélasma est une maladie complexe et multifactorielle, et qu’elle n’est pas due à une cause unique. Elle implique de multiples cellules.
Le Dr César González explique pourquoi les protocoles actuels d’utilisation de l’acide tranexamique par voie orale ne durent que 3 mois, si nous traitons une maladie chronique, nous devrions réviser et étudier cette donnée pour proposer ce traitement à plus long terme et avec une sécurité totale. Selon lui, l’utilisation du laser doit être minime et il faut y renoncer en cas de doute.
Le fait qu’il s’agisse d’une pathologie cutanée due au photovieillissement est un élément clé, mais cela devrait également faire partie du traitement, avec tous les traitements abordés en consultation.
L’intervention du Dr Lim Tingsong de Malaisie explique la pathogenèse du mélasma.
Il s’agit d’une hyperpigmentation acquise dans laquelle surviennent des changements du fibroblaste et des cellules endothéliales, sachant que des facteurs tels que la génétique, le rayonnement ultraviolet, la chaleur et les hormones peuvent favoriser son développement. Le rayonnement ultraviolet stimule l’activation de l’expression de la tyrosine, qui forme la mélanine. En outre, il a été démontré que l’activation du VEGF est plus importante sur les peaux avec mélasma, impliquant la vascularisation durant sa pathogenèse. De plus, les dommages causés à la membrane basale facilitent la migration des mélanocytes vers le derme, provoquant une hyperpigmentation constante.
Nous donnons également de l’importance au rôle du fibroblaste sénescent, en tant que facteur du mélasma. Le mélasma sévère devra être traité par traitements combinés puisqu’il s’agit d’un processus multifactoriel.
Nous devrons tenir compte du fait que le rôle du laser doit être étudié de près, concernant l’hypopigmentation ou l’effet de reprise qu’il peut avoir sur le mélasma.
Le Dr Rym Benmously Mlika de Tunisie est la présidente du groupe laser de son pays. Elle nous présente différents cas cliniques réels de patients, pour lesquels elle explique comment le mélasma est observé en dermoscopie comme une couleur brun clair associée à un patron réticulaire globulaire dans la zone épidermique.
Le mélasma est le résultat de l’interaction entre rayonnement ultraviolet, médicaments, hormones et facteurs génétiques, qui influent sur les kératinocytes, les mélanocytes, les fibroblastes et les cellules endothéliales. De plus, 300 gènes affectent non seulement les mélanocytes, mais également les composantes du derme.
Par histologie, nous verrons dans le mélasma une élastose solaire, une rupture de la membrane basale, une vascularisation croissante et une augmentation des mastocytes. Nous savons en outre que les fibroblastes sécrètent des facteurs intervenant dans la pathogenèse du mélasma.
L’acide tranexamique est un agent fibrinolytique utilisé depuis longtemps pour les hémorragies, et c’est un inhibiteur de la plasmine prévenant la fibrinolyse et réduisant ainsi l’hémorragie.
Le Dr Rym a fourni de nombreuses études cliniques utilisant l’acide tranexamique par voie orale, intralésionnelle et topique, ce dernier mode d’administration étant le moins efficace. Des protocoles plus exhaustifs restent nécessaires quant à son utilisation dans le domaine esthétique. L’application intralésionnelle d’acide tranexamique peut être considérée comme sûre, efficace et bien tolérée.
Le Dr Fotini Bageorgou de Grèce nous décrit le mélasma comme une pathologie persistante, qui nécessite un traitement d’entretien et à long terme ainsi que des traitements innovants. Le schéma de traitement idéal est l’entretien. Mais il ne s’agit pas toujours de mélasma et nous devons différencier les pathologies qui peuvent être confondues avec celui-ci. Le Dr Fotini nous a présenté un diagnostic différentiel de pathologies qui peuvent ressembler à un mélasma, mais qui n’en sont pas. Parmi ces pathologies, la plus fréquente est l’hyperpigmentation post-inflammatoire pour laquelle elle utilise le peeling superficiel associé à des corticostéroïdes topiques et une protection solaire. La mélanose de Riehl survient chez les femmes d’âge moyen, chez qui des taches brunes apparaissent avec patron réticulaire dans la zone latérale du cou et dont la cause est multifactorielle. L’érythromélanose folliculaire de la face est rare et crée chez l’homme une dyschromie avec érythème et papules sur le visage et dans le cou associés à une kératose pilaire. L’hyperpigmentation due à l’amiodarone est caractéristique avec son ton bleuté du visage. La porphyrie cutanée tardive présente une hyperkératose faciale accompagnée de cloques sur le dos des mains principalement. Dans la maladie d’Addison, nous savons qu’il y a une hyperpigmentation généralisée affectant surtout les zones exposées au soleil. Nous devons également explorer les muqueuses. Dans l’ochronose due surtout à l’utilisation d’hydroquinone topique, cela est irréversible, plus spécifiquement chez les phototypes sombres. La linea fusca est une bande brune dans la zone d’implantation capillaire antérieure. Le nævus de Hori est un nævus facial, la mélanocytose dermique acquise du visage la plus fréquente qui touche surtout les femmes asiatiques.
Sa curiosité réside dans l’hyperpigmentation faciale réversible associée à une carence en vitamine B12, il s’agit d’une hyperpigmentation généralisée, mais plutôt dans le tiers intermédiaire du visage.
Le Dr Teresita Santillan Ferrariz considère le PRP comme la troisième ligne de traitement du mélasma. Il s’agit donc d’une aide pour l’ensemble du traitement. Le PRP (ou concentré riche en plaquettes) est un produit autologue contenant des facteurs de croissance capables de stimuler et d’accélérer la réparation des tissus. Le Dr Santillán nous montre comment elle introduit le PRP au niveau du visage chez un patient par injections intradermiques durant 6 semaines, espacées de 2 à 4 semaines, avec renouvellement à 6 mois et un an. Le PRP agit au niveau de l’épithélialisation, de la production de la matrice extracellulaire, de l’angiogenèse et de la maturation tissulaire. En outre, l’information importante est ici que le PRP est un inhibiteur de la tyrosine par le TGF-b1. C’est pour cela que le PRP constitue une bonne alternative dans le traitement à long terme du mélasma.
Le Dr Ayata Nishikawa, dermatologue au Japon, nous parle de l’efficacité de la radiofréquence fractionnée et pulsée dans le traitement du mélasma depuis 2020. Ce dispositif peut être efficace contre le mélasma réfractaire et il améliore la qualité de la peau : pores, rides et rosacée. Son groupe de recherche étudie 29 patients, traités avec ce dispositif sans autre association. En mesurant des variables telles que la vision. Aucun effet secondaire n’a été observé. Les résultats montrent une diminution de la pigmentation du mélasma et une plus grande satisfaction des patients.
Le Dr Arisa Ortiz de San Diego nous explique qu’il est impératif d’appliquer un traitement combiné et non une monothérapie. La combinaison de traitements comprend les agents de blanchiment, les peelings chimiques, la microdermabrasion, les lasers et les médicaments par voie orale. Parmi les agents de blanchiment autres que l’hydroquinone, on trouve la peroxydase, les oligopeptides, le Lytera, le Melaplex, le résorcinol. La cystéamine, l’acide tranexamique et des antioxydants oraux comme le glutathion. Parmi les lasers, le Dr. Ortix recommande le laser fractionné à diode 1927 nm pour son faible risque de reprise. En outre, nous savons que le mélasma contient une composante vasculaire. Le laser peut donc également nous aider dans ce sens. Le Dr applique du clobétasol juste après le laser, puisqu’il aide à réduire l’inflammation et l’hyperpigmentation qui en résulte. Quant au traitement oral, elle nous parle du polypodium leucotomos et nous explique sa capacité à bloquer le rayonnement ultraviolet et à réparer les dommages causés à l’ADN cellulaire. Quant à l’acide tranexamique, nous savons qu’il s’agit d’un antifibrinolytique et d’un procoagulant et qu’il inhibe la mélanogenèse et la néovascularisation. Tenir compte du fait que certains patients présentent un risque avec le traitement à l’acide tranexamique : tabagisme, contraceptifs, néoplasmes, insuffisances cardiaques. Le consensus est la clé du traitement.
Le Dr Leonardo Marini nous explique ce qu’il ne faut pas faire dans le traitement du mélasma en raison des cas d’aggravations signalés. Il commence en expliquant que nous devons savoir expliquer aux patients qu’il n’y a pas de traitement efficace et que le traitement devra être suivi toute la vie. Le patient doit donc être conscient de cela et de la nécessité permanente du traitement. Les traitements recommandés sont les traitements précoces et peu agressifs, et toujours combinés. À l’inverse, les traitements agressifs sont déconseillés, comme les lasers abrasifs ou l’application chronique d’hydroquinone.
Le Dr Delphine Kerob, dermatologue à l’hôpital Saint Louis à Paris, nous explique comment les troubles de la pigmentation sont les pathologies dermatologiques les plus fréquentes. Elles sont plus fréquentes dans les populations au phototype sombre. En outre, elles sont la cause d’une stigmatisation et d’une forte demande de traitement.
Les troubles de la pigmentation peuvent être classés entre l’hyperpigmentation et l’hypopigmentation. La couleur de notre peau est le résultat de la contribution de différents pigments comme la mélanine, l’hémoglobine, les caroténoïdes, la bilirubine. Il existe trois enzymes importants dans le processus de synthèse de la mélanine : la tyrosinase, la tyrosinase-related protein 1 (Tyrp1) et le complexe DCT-Tyrp2.
Le processus de la mélanogenèse peut être altéré par des problèmes génétiques tels que le syndrome de Carney qui présente une hyperactivation, le syndrome de Peutz- Jeghers, le syndrome Leopard comme les RASopathie, l’albinisme oculo-cutané, le syndrome de Waardenburg, le piébaldisme.
Concernant l’aspect non génétique, le contexte clinique influence l’inflammation, le stress oxydatif, les fibroblastes, les sébocytes, les kératinocytes et nous devons tous les traiter dans leur ensemble.
Le Dr Behrooz Kasraee nous explique les différents agents dépigmentants classés entre les phénoliques, les carboxyliques, les thiols et les autres. Il nous en présente quelques-uns, comme l’hydroquinone, l’acide tranexamique et les traitements innovants à base d’acides animés.
L’hydroquinone est le traitement de référence du mélasma. Elle est plus efficace combinée en formules. Elle agit sur les mélanocytes pour lesquels elle est toxique, elle peut provoquer une irritation du visage, une ochronose à long terme et le traitement ne doit donc pas s’inscrire dans la durée. Elle pourrait être cancérigène in vivo.
L’acide tranexamique est un analogue de la lysine. Il peut être utilisé en applications topiques avec une faible efficacité, ou être administré par voie intradermique et orale. Il inhibe l’inflammation qui est impliquée dans la mélanogenèse.
La cystéamine est produite physiologiquement et c’est un puissant antioxydant qui inhibe la mélanogenèse, elle est sûre à long terme et agit sur les troubles de la pigmentation. Elle peut provoquer une irritation.
L’isobionicamide incarne l’innovation. Il s’agit d’un inhibiteur du transport du mélanosome qui inhibe aussi la tyrosinase.
La combinaison de tous ceux-ci est une bonne alternative de traitement, comme la mélaphénone qui réduit la tyrosinase de 55%.
Le Dr Sabine Zenker, dermatologue en Allemagne, nous parle de nouveau de la pathogenèse du mélasma et des stratégies topiques.
Le rétinol est un précurseur de l’acide rétinoïque capable d’épaissir l’épiderme et de faire proliférer le derme, il a un effet anti-inflammatoire et anti-pigmentation. L’acide tranexamique peut diminuer l’angiogenèse, réduire l’inflammation et l’histamine.
Des antioxydants tels que l’idébénone et le glutathion sont utilisés comme inhibiteurs de la pigmentation. Tout comme la mélatonine qui est également un puissant antioxydant avec un effet dépigmentant.
D’autres acides utilisés avec les alpha-hydroxyacides, l’acide kojique et l’acide férulique, tous antioxydants avec un effet anti-inflammatoire. La niacinamide inhibe le transport du mélanosome.
Le Dr Alexandra Mora Hernández, chirurgienne plastique, nous parle des risques potentiels de la rhinoplastie tels que les asymétries, la douleur parfois persistante, les cicatrices visibles ou hypertrophiques, la perforation du septum ou le besoin d’une intervention supplémentaire. Elle nous explique les différentes techniques chirurgicales pour la rhinoplastie, en illustrant son propos avec des cas difficiles et les solutions possibles. En conclusion, nous devons repartir avec des messages tels qu’il est parfois préférable de commencer par une rhinoplastie que de procéder à de multiples rhinomodulations en série.
Le Dr Frédéric Braccini de France partage ses 15 ans d’expérience en rhinoplastie médicale, c’est-à-dire en rhinomodulation. Il commence sa présentation en expliquant que les produits de comblement à l’acide hyaluronique seraient comme un airbag face à la rhinoplastie chirurgicale et relèvent dans de nombreux cas de la chirurgie. Aujourd’hui, l’acide hyaluronique est le seul produit qu’il faut utiliser pour modeler le nez. En outre, il faut dans ce cas utiliser de l’acide hyaluronique fortement réticulé. Pour avoir une technique sûre, nous devons connaître le produit, l’anatomie, les indications et maîtriser la technique. Nous savons que le nez est une zone de nécrose fréquente. Il nous explique ses techniques d’injection, avec différents patients. Avec des canules 25G pour l’arête nasale. Il nous explique également des techniques pour ouvrir les ailes du nez, par exemple.
Le Dr Sergio Omar Escobar d’Argentine commence par expliquer l’anatomie de la vascularisation nasale, en insistant sur l’importance de l’artère dorsale du nez, l’artère angulaire, l’artère infraorbitaire, leurs anastomoses, l’artère nasale latérale, l’artère labiale, l’artère faciale et l’artère columellaire. Il nous explique comment se présenterait le produit de comblement à l’acide hyaluronique une fois injecté, en s’appuyant sur des vidéos.
En outre, en cas d’occlusion vasculaire, il nous explique le protocole impératif :
400 à 1500 UI dans la zone, avec un massage répété toutes les 4 heures pendant environ 4 jours.
Le Dr Frank Rosengaus nous explique, en s’appuyant sur un article scientifique, les différences entre une canule et une aiguille. Il est plutôt partisan de l’aiguille et affirme même qu’il y a un plus grand nombre de cas d’effets secondaires avec la canule. Le nez nous donne la perception de la zone intermédiaire et inférieure du visage. L’examen initial est donc ce qu’il y a de plus important. Il faut tenir compte des angles du nez. Il insiste à nouveau sur la vascularisation du nez et sur ses anastomoses, surtout avec l’artère ophtalmique.
Le choix du produit devra être homogène, avec une intégration minimale et une élasticité G’ élevée. Si le nez a déjà subi une rhinoplastie, il est préférable d’utiliser un acide hyaluronique de G’ inférieure.
Le Dr Tahera Bhojani Lynch nous parle de la véritable expérience de l’utilisation d’une canule ou d’une aiguille. Il est important de savoir reconnaître une occlusion vasculaire et les premiers signes de pâleur en cas d’embolie artérielle, et un reflux veineux en cas de stase veineuse. Il est clair que le risque d’occlusion est plus élevé selon la zone de pénétration, la quantité et la force de l’injection. Celle-ci doit être lente. Si l’embole est antérograde, une nécrose cutanée se produira, mais en étant antérograde, cela peut conduire jusqu’à la cécité. Elle explique comment la nécrose cutanée se résout généralement spontanément sans rien faire dans les 6 semaines grâce aux anastomoses.
Le Dr Tom S. Decates des Pays-Bas nous présente des cas cliniques de complications liées aux produits de comblement non résorbables. Nous devons prendre en compte le fait que les complications sont également dues à une prédisposition génétique, à l’immunité et à des bactéries. La cause probable de ces abcès est le biofilm qui les enveloppe et les rend résistants aux traitements antibiotiques. C’est pourquoi nous devons parfois ouvrir chirurgicalement pour les nettoyer.
Le Dr Editta Buttura da Patro est chirurgienne maxillo-faciale et nous parle principalement des altérations dentaires des patients. Nous devons bien examiner le patient, car parfois, le traitement nécessaire n’est pas un comblement à l’acide hyaluronique, mais une chirurgie maxillo-faciale en raison d’une mauvaise occlusion dentaire qui entraîne le mouvement et la chute des tissus mous. C’est pour cela qu’elle affirme qu’un bon examen est primordial et qu’en cas de doute, il faut demander l’avis d’un médecin maxillo-facial pour un diagnostic correct, car le changement de la dynamique musculaire avec les acides hyaluroniques peut modifier notre sourire esthétique. Nous devons retenir qu’elle affirme que les patients que nous voyons en consultation n’ont pas tous besoin d’une intervention esthétique ou chirurgicale, et que nous devons évaluer si cela améliorera réellement son apparence. Nous avons l’obligation de connaître le problème et les causes anatomiques pour le résoudre si cela est possible et d’assumer la responsabilité d’éduquer le patient à un résultat objectif.
Le Dr Patrick J Treacy nous explique comment traiter ces lésions inflammatoires que nous constatons après la vaccination contre la Covid. Le traitement initial doit être antibiotique avec des macrolides (clarithromycine 500 mg deux fois par jour ou doxycycline 100 mg 2 fois par jour). Après deux semaines, nous pouvons ajouter de la dexaméthasone 4 mg par jour pendant une semaine. Sans amélioration après quatre semaines, nous pourrons envisager le traitement par hyaluronidase.
Il est important de se rappeler qu’il s’agit de réactions de type IV qui provoquent des granulomes. Pour le traitement, on administre des antihistaminiques, du 5-fluorouracile, de la hyaluronidase et des corticostéroïdes intralésionnels. Cela survient généralement chez des patients ayant reçu des injections d’acides hyaluroniques de différents types. Le docteur utilise du méthotrexate pour ses traitements. Il s’agit d’un médicament que nous devons connaître principalement pour ses effets hépatotoxiques et de fibrose pulmonaire.
Le Dr Hema Sundaram nous montre une étude pilote innovante qui teste la hyaluronidase topique. La hyaluronidase est une enzyme qui dépolymérise l’acide hyaluronique des cellules humaines. Les traitements topiques par hyaluronidase nous permettraient de disposer d’un traitement non invasif, offrant une excellente tolérance, sans effets secondaires nocifs avec un produit cosmétique. Ils sont principalement indiqués sur les régions périorbitaire et périorale, bien qu’on l’observe également sur les festons malaires. Appliquer la technique d’examen Vectra démontre une réduction de l’acide hyaluronique de 0,27 cc grâce à l’application de hyaluronidase. Il s’agit d’une étude menée sur 18 patients présentant des irrégularités dues à l’injection d’acide hyaluronique. Les résultats montrent une amélioration de l’uniformité chez 15 patients. Le docteur nous montre des photos cliniques prouvant cette amélioration. Ce produit sera peut-être très utilisé à l’avenir et nous devons le connaître.
Le Dr Roberto Dell Avanzato d’Italie nous montre comment les fillers d’acide hyaluronique peuvent provoquer des nodules et des granulomes surinfectés. Pour résoudre ce problème, il nous montre comment ils utilisent le laser avec la technique de Marangoni. Avant d’utiliser le laser, ils doivent tous être traités par azithromycine 500 mg par jour pendant 3 jours env. 4 à 6 semaines, par levofloxacino 500 mg 1c par jour, des inhibiteurs de la pompe à protons et par probiotiques. Les effets du laser intralésionnel visent de manière basique à éliminer le biofilm. Nous devons désintégrer les polymères, éradiquer l’infection et éliminer les cellules inflammatoires. Le laser intralésionnel permet de faire tout cela. Il nous montre des vidéos de sa technique. L’anesthésie est inutile et le soulagement est immédiat en réduisant les nodules et en contrôlant l’inflammation.
Le Dr Aslican Cakkalkurt nous montre comment il utilise le caisson hyperbare en traitement complémentaire des complications suivant l’injection de filler d’acide hyaluronique. Les infections de tissus mous nécrosants, les ischémies aiguës traumatiques, les plaies non cicatrisantes, les insuffisances artérielles, les lambeaux avec atteinte vasculaire et les occlusions vasculaires de la rétine figurent parmi les indications du caisson hyperbare. L’oxygène hyperbare produit une meilleure perfusion, une plus faible sécrétion de cytokines inflammatoires, une augmentation de la production de collagène, une augmentation de l’angiogenèse et une augmentation de la fonction leucocytaire et macrophagique. Il nous présente 4 cas cliniques dans lesquels l’amélioration des complications avec le caisson hyperbare est évidente, mais toujours en traitement complémentaire, il faut en tenir compte.
Le Dr Finesse Angelica des Philippines nous montre l’un des effets secondaires les plus fréquents après l’injection de toxine botulique : le ptosis palpébral. La blépharoptose est due au dysfonctionnement d’un ou plusieurs muscles élévateurs de la paupière supérieure. Elle nous montre les trois stades de la blépharoptose : stade 1 minime, moins de
3 mm, stade 2 modéré, entre 3 et 4 mm, et stade 3 sévère, plus de 4 mm. En outre, nous devons savoir que la blépharoptose peut troubler la vision et augmenter le larmoiement. La blépharoptose acquise survient du fait d’une diffusion de la toxine à travers le septum orbitaire jusqu’au muscle élévateur de la paupière provoquant une fatigue du muscle.
Cela survient généralement entre 3 et 14 jours après l’injection, et se résout spontanément au bout de 3 ou 4 mois. Le traitement classique est la brimonidine en collyre. Mais dans les cas réfractaires, nous pouvons utiliser la pyridostigmine. Il s’agit d’un inhibiteur cholinergique qui prolonge la présence d’acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire, classé en catégorie C pour la grossesse. Des effets sont réversibles. Il ne faut pas l’utiliser en cas d’obstruction intestinale ou des voies urinaires et prendre des précautions avec les patients asthmatiques et les femmes enceintes. Son effet est accentué avec la morphine et les barbituriques. Elle provoque un myosis dans l’œil et diminue la pression intraoculaire. On donne chez l’adulte 60 mg par voie orale pendant 6 sem.
Le Dr Nenad Stankovic nous parle des occlusions vasculaires tant redoutées lors de l’injection d’acide hyaluronique. La hyaluronidase nous sauve de bien nombreuses situations, il nous faut donc la connaître. Bien que les effets secondaires soient rares, elle peut parfois occasionner des démangeaisons au site d’injection, une douleur, un érythème, une allergie ou une anaphylaxie. Il faut faire un test avant de l’utiliser. On injecte 0,05 en formant une papule sur l’avant-bras, on patiente 15 min. La réaction doit être supérieure à 5 mm de diamètre pour être positive.
En cas de suspicion d’occlusion artérielle, il faut prendre des photos et des vidéos de la région concernée, la désinfecter et injecter 1500 unités de hyaluronidase diluées dans 1 ml de NaCl (ou dans de la lidocaïne). L’injection est effectuée dans toute la région affectée et on prépare un autre flacon au cas où il serait nécessaire. On remet une autre
dose équivalente 15 minutes après. Puis on masse vigoureusement. Comparer avec la vidéo et la photo faites au préalable. Prendre en compte les phases de l’ischémie : pâleur, livedo réticulé, pustule, coagulation et escarre. La pâleur et le livedo ne nécessitent aucun traitement, mais il en faut un à partir de la phase pustuleuse. Si nous voulons seulement disperser les nodules, il faut injecter 0,02 cc par site d’injection.
Le Dr Anna Grodecka, dermatologue en Pologne, nous explique le cas d’une patiente, amie et médecin, qu’elle décrit comme facteur de risque chez qui, après une suspicion d’occlusion vasculaire et en étant loin de la patiente à traiter, a commencé par des massages chauds, de l’aspirine 500 mg et de la prednisone 40 mg par voie orale, elle peut ensuite injecter un flacon de hyaluronidase, associée au caisson hyperbare, puis renouvellement de deux flacons supplémentaires de hyaluronidase, PRP, puis elle injecte de la bétaméthasone. Le cas se résout finalement par un aspect conforme. Ces cas nous enseignent comment les amies ont procédé face à ces cas et comment nous pouvons y faire face.
Le Dr Ariel Romeo d’Espagne nous montre des photos d’inflammation tissulaire dans des régions ayant reçu du produit de comblement dermique plusieurs mois après une infection à la Covid ou après la vaccination. Cliniquement, on peut observer des complications, comme l’érythème, des nodules douloureux, des indurations, un œdème palpébral, une sensation de démangeaison. Le traitement initial doit se faire par déflazacort, macrolides ou quinolones, cétirizine, hyaluronidase et triamcinolone par voie intralésionelle. Mais le plus important reste la prévention. Nous ne devons procéder à une injection qu’en présence de signes d’infection locale, patienter 2 à 3 semaines avant ou après la vaccination.
En cas de nodules de petite taille, il est recommandé d’attendre. En revanche, en cas de nodules de grande taille, il est recommandé de traiter, surtout s’ils s’accompagnent de douleur, d’un œdème ou d’un érythème.
Le Dr Romeo nous donne les doses exactes, comme pour le déflazacort 1 mg/kg/jour, macrolides et quinolones, la cétirizine 20 mg/jour, le lisinopril 5 mg/12 h, hyaluronidase et triamcinolona par voie intralésionelle.
Le Dr Tzachi Shelkovitz d’Israël nous explique son approche personnelle de la prise en charge des inflammations permanentes et des nodules après l’injection de produits de comblement. Il nous explique que les protocoles qu’il suit sont personnels et qu’ils ne suivent aucune directive clinique. Il nous présente différents cas cliniques de nodules et granulomes inflammatoires après l’injection de produits de comblement d’acide hyaluronique, dans lesquels il injecte localement 2 cc de 5 FU avec 2 cc de lidocaïne, les patients rapportent une amélioration. En outre, il ajoute habituellement d’Augmentin 875 mg 1 c par jour en continu et de la prednisone 20 mg par jour.
Le Dr André Ferrao du Brésil nous présente différents cas de produits de comblement permanents qui étaient réalisés il y a quelques années avec des silicones. La formation de siliconomes provoque des nodules granulomateux associés à une réaction inflammatoire et un érythème diffus associé à une dyschromie. En outre, ils reçoivent un traitement par corticoïdes oraux et formules magistrales pour la dyschromie. D’autres cas présentés par le docteur nécessitent une résection chirurgicale des granulomes associée à des techniques de lifting.
Le Dr Steven Dayan de San Diego nous explique le pouvoir de la toxine botulique dans le traitement du muscle masséter. Grâce à l’injection de toxine botulique, nous parvenons à traiter ce muscle si puissant responsable de la mastication. Le traitement du muscle masséter permet d’inverser le triangle facial en obtenant un visage plus jeune. Le docteur compare des patients traités avec 45 unités de toxine botulique et d’autres avec 72 unités de toxine botulique, et il étudie la durée et l’effet dans les deux cas. Finalement, les chercheurs et les participants observent une réduction significative dans l’amélioration de la réduction de la contraction à 180 jours après le traitement. Après le traitement, les patients sont tous satisfaits. Les deux doses, 48 unités ou 72 unités, sont bien tolérées chez les adultes.
Le Dr Eqram Rahman nous présente une étude pilote prospective menée sur 10 patients portant sur l’injection de toxine botulique intradermique sur toute la surface du visage. On administre 20 unités dans 1 ml de solution dans le but de diminuer la séborrhée du visage et d’améliorer la visibilité des pores et la rosacée du T par rapport au reste du visage, y compris du nez. Les résultats constatés sont la diminution de la production de sébum, la diminution de la taille des pores, un érythème décroissant et de plus petites rides. En outre, on introduit le concept de micro-ARN, une augmentation progressive de celui-ci ayant été observée chez tous les patients.
Le Dr Michael Gold nous explique les différentes toxines botuliques disponibles sur le marché. Il nous parle de leur type : onabotulinum toxina A, abobotulinum toxina A, incobotulinum toxina A, prabotulinum toxina A, daxibotulinum toxina A, letibotulinum toxina A, rela botulinum toxina A. Depuis 2019, il nous montre des études qui comparent les effets de toutes les toxines. Les conclusions sont très similaires. Il n’existe pas de meilleure toxine que les autres. Certaines semblent durer plus longtemps, d’autres semblent donner des résultats plus rapidement, mais aucune différence n’est statistiquement significative. Une nouvelle toxine arrive, la daxibotulinum toxin A, commercialisée sous le nom Daxxify. Elle présente des résultats similaires aux précédentes. En outre, il parle de la toxine liquide commercialisée par Galderma, qui n’a pas besoin d’être reconstituée et qui est donc plus pratique, mais elle présente des problèmes de tolérance chez les patients, car elle est irritante.
Le Dr Meelad Habib nous parle des utilisations cliniques non cosmétiques de la toxine botulique. La discussion était très intéressante, nous avons pu voir que la toxine botulique offre de très nombreux usages dans différentes spécialités médicales. Nous avons appris son utilisation dans le phénomène de Raynaud, qui se manifeste par une coloration triphasique (pâleur, cyanose, érythème) en raison d’un vasospasme transitoire. Il nous présente une étude pilote randomisée en double aveugle qui a montré une amélioration après l’infiltration de toxine botulique et l’absence de vasospasme. Elle augmente également de manière significative la vascularisation superficielle de la peau. Son utilisation est intéressante dans les ulcères digitaux, en soulageant la douleur et en améliorant la vascularisation dans cette région. À l’inverse, ce changement significatif n’a pas été observé chez les patients présentant une sclérodermie avec phénomène de Raynaud associé.
Le Dr Oliver Philip Kreyden, l’un des pionniers mondiaux de l’utilisation de la toxine botulique dans l’hyperhidrose, nous parle de l’utilisation de cette toxine dans l’hyperhidrose axillaire ou palmo-plantaire, mais également dans d’autres régions telles que le nez, le menton, le front, la région anale ou périanale, la parotide, les régions malaire, intermammaire ou sous-mammaire, ou sur le dessus des pieds. La douleur est l’un des inconvénients des injections de toxine botulique dans les paumes des mains et les plantes des pieds. L’anesthésie tronculaire entraîne de multiples effets secondaires et n’est plus utilisée. Une perle thérapeutique que nous montre le docteur en vidéo est l’utilisation de la cryothérapie juste avant de piquer pour atténuer la douleur de celle-ci.
Le Dr Marcin Ambroziak de Pologne nous montre les différentes techniques pour obtenir des lèvres russes, larges et volumineuses, à la mode grâce à certaines actrices. Nous avons la technique des micro-injections : de nombreuses injections depuis le vermillon supérieur et inférieur jusqu’à la sous-muqueuse en terminant aux commissures et deux points supérieurs. Ou la méthode des micro-triangles, appliquée de la même manière que précédemment, mais en formant de mini-triangles sur la lèvre en terminant de la même façon. Le contour est la seule zone sûre de la lèvre. N’oublions pas que les injections profondes dans les lèvres sont les plus dangereuses.
Le Dr Sahar Ghannam est l’autrice de l’article intitulé « Harmonisation de la lèvre et rajeunissement » publié l’an dernier, une étude menée sur 70 patients portant sur les techniques de rajeunissement des lèvres. Avant de piquer, il est très important de connaître parfaitement la vascularisation de l’artère labiale et de cette région, car il existe un risque d’occlusion vasculaire. Elle nous montre aussi des articles qui expliquent ce que nous devons faire dans ces cas. Le produit injecté et les artères sont extrêmement proches. Elle insiste sur le fait que le mieux est l’ennemi du bien et que la sécurité reste toujours prioritaire.
Le Dr André Braz du Brésil est l’auteur de plusieurs livres d’anatomie faciale et appuie sa présentation sur des cas cliniques réels et leur correspondance sur des cadavres. Il est important de se rappeler que l’artère labiale se trouve dans 58 % des cas dans la sous-muqueuse, dans 36 % des cas elle se trouve dans le muscle et dans 5 % sous la peau. Il nous montre sur différentes vidéos les techniques avec canule et avec aiguille, en nous montrant où nous déposons l’acide hyaluronique et sa proximité avec les artères. Nous passons en revue avec lui la vascularisation de la zone indiquée ainsi que les risques qui lui sont associés.
Coup d’œil du congrès DUBAI DERMA 2023