Modèle innovant non invasif pour évaluer la protection solaire antioxydante chez l’enfant

Les rayons UVA provoquent de nombreuses altérations de la peau, dont l’oxydation, qui est limitée par le squalène contenu dans le sébum, un protecteur antioxydant naturel. La peau des enfants contient moins de squalène et elle est donc moins bien protégée que celle des adultes. C’est pourquoi nous avons développé un modèle in vivo non invasif pour évaluer la protection contre l’oxydation du squalène et l’état de surface de la peau lié aux rayons UV.

Une étude clinique intra-individuelle ouverte a été menée sur 10 enfants âgés de 4 ± 0 ans en moyenne, la plupart présentant un phototype II (8). Un soin solaire SPF50+ a été appliqué pendant quatre jours sur le front par rapport au menton non traité. Des échantillons superficiels ont été prélevés à J0 et J4 à l’aide de D-squame^® (en double) combinés à un contrôle de la pression à l’aide de CuDerm^®. Les échantillons de D-squame ont été stockés à -20 °C avant d’être exposés à des UVA à 9 J/cm² et des UVB à 300 mJ/cm². Après extraction et dosage par LC/MS, les squalènes oxydés et non oxydés ont été quantifiés et le rapport des deux a été calculé. Des images en microscopie électronique à balayage (MEB) ont été prises pour certains des échantillons de D-Squame mis de côté avant extraction, afin de déterminer un score d’état de surface de la peau à J4, inspiré des travaux de J.W Fluhr (évaluation de la présence d’agrégats plus ou moins homogènes reflétant l’état de différenciation et la qualité de la fonction barrière).

L’originalité du modèle réside dans l’irradiation d’échantillons de peau superficielle sans irradiation directe de la peau de l’enfant, ce qui permet de mesurer le squalène d’intérêt et d’analyser l’état de surface de la peau. Ce modèle a montré une protection significative contre l’oxydation du squalène à l’aide d’un soin solaire contenant des lipides et un antioxydant qui renforce potentiellement la protection antioxydante naturelle de la peau, limitée chez l’enfant. En conclusion, ce nouveau modèle permet d’évaluer la protection antioxydante des produits de protection solaire, en particulier chez l’enfant pour qui l’irradiation UV n’est pas envisageable, et fournit des informations complémentaires sur la mesure traditionnelle du FPS, qui ne prend pas en compte les effets oxydatifs des rayons UV.