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Comptes rendus rédigés par le Dr Déborah Salik (Dermatologue, Belgique), Dr Josefina Marco Bonnet (Dermatologue, France), Dr Laura Bouchard (Dermatologue, Finlande), Dr Joël Claveau (Dermatologue, Québec) et Dr Ibrahim Fayez (Dermatologue, Canada)
Sujets liés
Orateurs : Pr Carle Paul (Toulouse), Dr Myrto Trakatelli (Bruxelles) et Dr Lise Boussemart (Nantes)
Compte rendu rédigé par le Dr Déborah Salik
La formation a débuté par une présentation de chaque participant et de leurs attentes par rapport à la formation.
Un brainstorming est initié entre les participants pour déterminer les valeurs centrales de la formation : confiance, bienveillance, écoute, gentillesse, indulgence, patience, fermeté, respect, expérience, impartialité, confidentialité, partager les émotions, honnêteté, auto-critique, tolérance, réflexion, spontanéité, écoute, efficacité, absence de jugement.
« Le leadership est l’art de persuader les gens de travailler à la réalisation d’un objectif commun », D. Goleman.
Initialement, E. Thorndike a développé le concept de l’intelligence sociale.
En 1980 : H. Gardner introduit le concept d’intelligences multiples.
En 1990 : P.Salovey et J. D. Mayer: le concept de l’intelligence émotionnelle.
En 2000 : R. Boyatzis et D. Goleman : intégration du domaine de la compétence de l’intelligence émotionnelle, son évaluation et la validation de l’outil.
La grande majorité des compétences développées lors des études supérieures sont des compétences cognitives. Elles permettent d’avoir un socle de compétences techniques justifiant un diplôme. La différentiation future se fait sur des compétences émotionnelles, c’est-à-dire :
Les éléments de notre équilibre émotionnel selon R. Davidson sont :
Il existe 12 domaines de compétence dans l’intelligence émotionnelle :
Les domaines clés dans l'intelligence sociale et émotionnelle sont :
Il existe différents types de leadership : le coercitif, l’autoritaire visionnaire, le démocratique inclusif et coach et mentor.
Le premier objectif dans le leadership est la confiance, l'authenticité, l’empathie et la logique. La confiance est au centre de la création de la relation du leadership.
Le concept du leadership est influencé par l’impact personnel. Il s’agit de l’impact individuel positif ou négatif que l’on a dans une relation en tant que leader.
On n’a pas d’impact sur l’âge, le sexe, nationalité, culture, biographie, réputation, mais cela fait partie de l’impact personnel.
Certains éléments peuvent cependant être modulés : la présence physique, les vêtements, la présentation, la capacité d'écoute, la compétence, le langage et le choix des mots, la politesse et la courtoisie.
Il existe 3 niveaux d’écoute :
Au même titre, il existe différents types d’écoutants. On peut être attentif, intermittent, distrait, faible, électif, opportuniste, biais de confirmation, déficit-based, contradictoire, convergent…
Dans l’écoute et la compréhension, certains éléments peuvent être importants comme le contact visuel, l’expression faciale, l’acquiescement ou le langage corporel. Il est important qu’il n’y ait pas d’interruption par l’écoutant, ni par l’extérieur (SMS, appel téléphonique). Pas de jugement, pas d’interprétation.
Il est nécessaire de créer un cycle de transition et d’établir un lien. Nous nous attachons à un socle de sécurité. Nous créons des liens avec des personnes, des valeurs et des objectifs. Lors de changement, nous sommes séparés de ce à quoi et de ceux à qui nous sommes liés. Nous ressentons des émotions plus ou moins fortes en réaction au changement.
Les pertes/deuils non résolus peuvent nous empêcher de nous lier pleinement à d’autres personnes.
Cela peut-être une personne, un lien, un objectif, quelque chose qui crée un sentiment de protection, une source d'énergie, qui va inspirer et qui va permettre de prendre des risques et de nous réaliser. Nous avons l’exemple d’un parent et son enfant.
Les éléments de notre socle de sécurité sont essentiels pour apprendre, donner du sens aux choses et influencent notre façon de penser.
Le secure-base leader offre son aide. Il est un bon écoutant qui décrypte le verbale et le non verbal et est attentif au besoin. Plutôt que défendre une position, il questionne pour développer. Il ne pense pas pour les autres, « Il a un regard positif inconditionnel vis-à-vis de la personne », C. Roger. Il perçoit le potentiel même si celui-ci n’est pas perçu par la personne. Il est solide et présent aux côtés de la personne et va l’encourager en cas de souci.
L’empathie est la faculté intuitive de se mettre à la place de l’autre, de percevoir ce qu’il ressent. C’est un outil puissant de l'intelligence émotionnelle.
Il existe 3 composantes à l’empathie :
L’empathie est le pilier de la compréhension de l’autre et de soi. Elle est essentielle dans les rapports humains, dans la relation médecin-patient et entre l'équipe et son leader.
C’est une capacité qui peut être travaillée grâce aux neurones miroirs.
Voici quelques techniques pour cultiver l’empathie lors de la consultation :
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à ce sujet.
Il faut créer de l'espace pour encourager l’exploration, poser des questions ouvertes ou des questions hypothétiques, pour réorienter l’attention de la personne qui vous pose la question. Cela permet d’élucider l’inconnu, réduire l’enjeu lorsqu'il s'agit de déterminer s’il convient d’adopter une ligne de conduite particulière mais également, cela invite à envisager des possibilités différentes.
Il y a different types de question à poser :
Enquête appréciative : aide à visualiser ce qui est possible, aide à éliminer les obstacles réels ou perçus et encourage à l’état idéale ou à la pensée positive.
Les conflits peuvent être définis comme une différence entre 2 ou plusieurs personnes, à l’origine de tension, d'émotivité ou de désaccord lorsque les liens sont rompus ou absents.
A l’origine du conflit il y a la rupture d’un lien/l’incapacité à gérer une perte/un deuil.
Quelle personne suis-je face à un conflit ?
Analyse du conflit, identification du/des
Quel est l’objectif de l’autre ? Où est la tension ? Quel est votre intérêt commun ?
Pour négocier avec des personnes “difficiles”, on peut essayer de mettre en place la technique du “Noble storytelling”, en envisageant :
Il existe aussi les 8 principes de gestion du conflit :
Orateurs : Dr C. Devin, Pr Florent Grange (Reims), Dr Aude Nassif (Paris), Dr Laura Fertitta (Paris) et Dr Arnaud Porquet
Compte rendu rédigé par le Dr Déborah Salik
Les mastocytoses sont des maladies qui se caractérisent par l’infiltration de mastocytes dans les organes. Selon la classification WHO, on distingue la mastocytose cutanée de la mastocytose systémique (indolente, agressive, avec hémopathie clonale).
La physiopathologie est généralement connue comme étant liée à une mutation dans le gène KITD816V, mais n’explique pas à elle seule les différents phénotypes de la maladie. D'autres gènes et d’autres voies de signalisation seraient probablement impliqués.
L’étude s’intéresse à un patient présentant une forme de mastocytose systémique agressive congénitale, représentant moins de 0.05% des cas de mastocytoses et qui pourrait être d’origine génétique. Il présente une mutation KIT, une atteinte multi-organe (peau, moelle osseuse, foie, rate) et fait des chocs anaphylactiques répétés.
L’analyse de son exome a mis en évidence un variant homozygote SLC26A2 (R279X (c.C835T, pArg279Trp), perte de fonction. Ce variant est responsable d’un défaut de sulfatation dans les cancers solides ce qui possède probablement un rôle dans la plasticité du cancer.L'inhibition de la sulfatation augmente la prolifération et la phosphorylation de KIT.
Le sulfate diminue la prolifération et la phosphorylation de KIT.
Une seconde étude transcriptomique chez 33 patients présentant une mastocytose systémique sporadique à mis en évidence une diminution du transcrit PAPSS2 (gène suppresseur de tumeur).
Ces 2 gènes régulent la prolifération cellulaire et la phosphorylation des tyrosines et pourraient être de nouvelles cibles thérapeutiques dans la mastocytose.
XP est une pathologie particulièrement rare au Népal. L’ensemble des patients atteints présentent exclusivement la mutation XPC pR415X à l’état homozygote, suggérant un effet fondateur de cette mutation. Ce variant est caractérisé par la survenue de carcinomes extrêmement précoces.
L’étude vise à évaluer les habitudes de prévention des patients atteints de XP au Népal :
Il existe donc un manque de connaissance, une insuffisance d’accès aux soins ainsi qu’aux moyens de protection solaire. Les obstacles à cela sont liés à la pauvreté, l’absence d’assurance maladie, la déscolarisation, l’exclusion sociale, l’isolement, l'éloignement des centres de soins. Il y a donc une nécessité d’informer et d’éduquer la population (des parents, familles, éducateurs) et de mise en place d’aides associatives et sociales.
Cette étude a permis d’identifier les besoins pour améliorer la prise en charge.
La génétique de la maladie de Verneuil n’est pas élucidée à l’heure actuelle.
Nous rapportons l’association à l’HS de variants géniques impliqués dans les déficits immunitaires et/ou dans la réponse immunitaire.
Concernant sa génétique, on retrouve :
Une nouvelle hypothèse a été émise : l’HS pourrait être associée à des gènes des déficits immunitaires.
La neurofibromatose de type 1 (NF1) est une génodermatose autosomique dominante liée à mutation dans le gène NF1 (gène suppresseur de tumeur).
Il y a une présence constante de tumeurs comme les neurofibromes (NF), qui sont
Les patients développent des tumeurs malignes des gaines nerveuses (TMGN) qui constituent la première cause de mortalité. La formation de ces TMGN semble basée sur la séquence NFp vers NF dysplasiques.
Le nombre de NFsc est indépendant de la mortalité mais si le nombre de NFsc est supérieur à 10, alors il existe un risque associé à la présence de NFi.
On peut dès lors décrire un phénotype à risque, par la présence d’un NFi ou plus de 10 NFsc. Cette étude vise à étudier la mortalité des patients NF1 en fonction de ces phénotypes.
Etudes cas témoins chez des patients ayant au moins 2 FNSc :
Résultats :
La présence de NFsc > 2 est associée à une augmentation significative de la mortalité (5 TMGN chez les patients décédés).
La prévalence des dysplasies vasculaires (DV) dans la NF1 est de 0.4 à 6.4%.
Les plus fréquentes sont la sténose de l’artère rénale et l’anévrisme artériel, avec une maladie artérielle fréquente. Elles peuvent se compliquer en sténose, coarctation aortique, maladie de Moya-moya ou en anévrisme/pseudo-anévrisme menaçant le pronostic vital.
La fréquence de ces anomalies n’est pas connue et il n’y a pas de recommandation de dépistage.
L’étude présentée a été menée sur 123 patients ayant 210 dysplasies vasculaires.
Résultats de l’étude :
En conclusion :
La DV est fréquente (18.5%) et est souvent asymptomatique chez les patients atteints de NF1. En cas de gliome des voies optiques, un dépistage systématique des DV cérébrales est nécessaire. S’il existe une DV, il faut faire un dépistage des DV dans d’autres régions.
Orateurs : Dr M. Saint-Jean, Dr Lucie Peuvrel et Dr C. Abadie
Compte rendu rédigé par le Dr Déborah Salik
L’outil de travail de base est le pedigree de la famille du patient, qui est créé lors de la consultation. Sur base de cette consultation, on peut déterminer s’il existe une prédisposition génétique suspectée :
La consultation d’oncogénétique doit se faire en accord et avec le consentement éclairé du patient.
Le test génétique est un séquençage de l’ADN provenant du sang et d’un frottis jugal, puis il y a une analyse des résultats du séquençage de l’ADN au laboratoire puis le patient est convoqué pour le rendu de résultat en consultation.
La consultation se fait en parallèle à une consultation avec un/une psychologue.
Si la prédisposition génétique est identifiée :
Classification des variants (classification ACMG) :
En cas de prédisposition génétique identifiée, il existe :
A noter qu’il existe une obligation d’information de la famille aux autres membres de la famille.
Les obstacles à la consultation d’oncogénétique sont :
Il existe des :
Le panel génétique du mélanome est le suivant : CDKN2A - CDK4 - BAP1 - MITF - MC1R - ACD - POT1 - TERT et TERF2IP
Variant rare
Spectre tumoral “phare”
Surveillance à partir de 18 ans :
Surveillance
Signes cliniques :
Lésions cutanéo-muqueuses (>95 %)
Manifestation thyroïdienne > 70 %
Manifestations digestives
Manifestations mammaires (> 65 %)
Manifestations uro-génitales
Manifestations neurologiques (40 %)
Incidence 8-9/100000
Gènes codant pour TSC1 et TSC2, transmission autosomique dominante
Espérance de vie diminuée
Manifestations cliniques :
Bonne corrélation génotype/phénotype mais possibilité d’une forme de sclérose tubéreuse de Bourneville en mosaïque.
Dans le suivi, faire un examen dermatologique annuel.
En ce qui concerne les traitements médicamenteux, prescription de :
1/3000 naissance
Pénétrance complète à 8 ans, les enfants ont quasiment tous (97 %) les critères du diagnostic.
Phénotype très variable.
Mutation dans un gène suppresseur de tumeur : NF1 agit dans la voie des MAP-kinase, qui permet la survie et la prolifération cellulaire.
La neurofibromine est régulatrice négative de la voie RAS en convertisseur Ras-GTP actif en RAS-GDP inactif.
Cinétique des lésions
Avant 1 an : Lésions osseuses caractéristiques et taches de couleur café au lait
3 ans : nodules de Lisch
4-6 ans : Gliome des voies optiques ou lentigines
Recherche des complications durant :
La présence de vésicule ou bulles est rare dans la maladie de Kawasaki et doit faire rechercher d’autres diagnostics.
Donc attention au polymorphisme des éruptions cutanéo-muqueuse dans le Kawasaki.
Orateurs : Dr Anne Welfringer-Morin (Paris), Dr Laura Polivka (Paris) et Pr Christine Bodemer (Paris)
Compte rendu rédigé par le Dr Déborah Salik
Les morphées cutanées localisées ne sont pas associées à une vasculopathie ni à la présence d’auto-anticorps. Il peut y avoir un facteur déclenchant.
La clinique peut être difficile car la morphée en coup de sabre peut avoir un aspect de vitiligo.
On distingue différents types de morphées : linéaire, limitée, généralisée, profonde, mixte et la fasciite à éosinophile.
Morphée linéaire :
Morphée limitée :
Morphée généralisée :
Morphée pan-sclérotique.
Prescription d’une corticothérapie générale : methylprednisolone IV, 30 mg/kg (max 1000 mg), 3 jours/mois 3 à 6 mois ou prednisolone per os, 0.5 à 1 mg/kg pendant 2 à 4 semaines, puis décroissance sur 3 à 6 mois.
+ Association avec du méthotrexate avec un dosage de 15 mg/m2/semaine pendant au moins 12 mois.
Prescription de dermocorticoïdes :
Alternative :
Pour les 30 % des patients qui ne sont pas répondeurs au méthotréxate, il existe différentes alternatives :
Les morphées ont des évolutions imprévisibles, avec des récidives non rares, parfois 20 ans après. Les morphées en plaques vont évoluer en 3 à 5 ans, quant aux formes linéaires, elles se stabilisent en 2-3 ans.
Environ 20 - 25 % des récidives surviennent dans les 20 mois suivant l’arrêt du traitement.
L'évolution vers la forme systémique est exceptionnelle mais un bilan sera fait seulement si on note l’apparition d’un point d’appel.
Elle est rare et représente 3 % des patients avec des sclérodermies systémiques.
L’age moyen est de 9.9 ans et le sex ratio est de 9F/1H après 8 ans.
Elle se traduit par :
Les myopathies inflammatoires de l’enfant sont les dermatomyosites (DM) (pure, amyopathiques, de chevauchement) et les polymyosites.
Ils sont souvent très précoces, en particulier les papules de gottron et l’érythème du visage (dont l’atteinte du menton qui est caractéristique dans la DM). On notera également un épaississement de la cuticule associé à une anomalie du réseau capillaire péri-unguéale.
On peut voir une dilatation capillaire sur les gencives qui marque l’anomalie des microcapillaires.
L’oedème du visage peut être révélateur d’une dermatomyosite, mais aussi d’une infection virale, qui pourrait, elle-même être le facteur déclencheur de la DM.
Il peut aussi avoir des troubles de la pigmentation ou des zones de calcinoses.
La lipodystrophie se verra plus dans l’évolution d’une DM que comme un signe révélateur.
Corticoïdes 1 à 2 mg/kg/jour PO ou IV
Pour la peau :
Prévention de l’ostéoporose, photoprotection, surveillance du retard statural, surveillance ophtalmologique.
Concernant la calcinose, aucune traitement n’est efficace.
Si intolérance au méthotréxate ou inefficace après 12 semaines :
S’il s’agit d’une forme avec vasculopathie, échange plasmatique/immunoadsorption.
Intérêt des anti-JAK dans la prise en charge de la DM.
Pour rappel, il s’agit de vasospasme des extrémités déclenchées par le froid.
Il faut rechercher des signes d’un Raynaud secondaire en faisant un bilan : NFS - VS - CRP - FAN - Capillaroscopie.
Diagnostics possibles :
Evolution vers une maladie chez 23.6 % des enfants avec un phénomène de Raynaud (délai médian de 2.4 ans)
Vasoconstriction prolongée anormale déclenchée par le froid à cause d’une hypoxie et générant une réaction inflammatoire locale chez des personnes prédisposées.
Exemple : syndrome d’Aicardi-Gouttière.
Les premières descriptions du vitiligo remontent à 3500 ans. Il était souvent confondu avec la lèpre. Sa prévalence mondiale est de 0.5 à 1 %.
La peau joue un rôle important dans notre interaction avec le monde, et en particulier la couleur de la peau. La moitié des patients interrogés disent que le vitiligo affecte leur qualité de vie et si celui-ci touche des zones visibles comme le visage ou une surface corporelle supérieure à 5 %, cela renforce leur stigmatisation.
Les patients rapportent des remarques grossières ou avoir été dévisagés. Un impact négatif sur la sexualité des patients a également été attribué à cette pathologie.
On estime qu’il y a 5 fois plus de risque de faire une dépression si on a du vitiligo.
Ces patients présentent de l’anxiété, une faible estime d’eux-même et sont souvent atteint de dépression, de la stigmatisation, de la somatisation, avec un impact majeur sur leur qualité de vie.
Il existe également une discrimination à l’emploi chez des patients qui sont atteints vitiligo.
65 % des patients en Europe se sont entendu dire que leur vitiligo ne pouvait être traité.
Objectifs
La combinaison immunomodulateur et photothérapie est la plus efficace.
Les patients seront évalués tous les 6 mois (ou tous les 3 mois s’ils font de la photothérapie)
Avec les traitements actuels, une repigmentation complète est obtenue dans :
Il faut entre 6 et 24 mois pour évaluer la réponse.
Inhibiteur de JAK1/2 constituant le premier traitement dans le vitiligo non segmentaire de l’adulte et de l’enfant à partir de 12 ans en monothérapie, 2x/jour.
Il est également efficace sur le corps, mais moins que sur le visage.
Après un an, les patients ne voient plus leur vitiligo et ne présentent pas d’hyperpigmentation lors de la repigmentation.
Il existe une bonne tolérance, parfois on peut noter une réaction acnéiforme modérée et transitoire ou un léger prurit local.
Tolérance à 2 ans excellente.
Récurrence pour un resultat optimal : 3x/sem cependant 2 fois par semaine reste acceptable.
La dose maximale est de 1500 mJ/cm2 pour le visage et 30000 mJ/cm2 pour le corps.
Pas de produit appliqué 4h avant la photothérapie (sauf des huiles minérales sur les zones hyperkératosiques des coudes et les genoux).
Quand l’enfant est capable de rester en cabine et de garder les coques de protection soit vers l’âge de 7-10 ans et selon la maturité de l’enfant.
Peuvent être exposées si on garde les yeux fermés pendant la séance et veiller à recouvrir la face pendant séance.
Les patients qui ont du vitiligo ont des propriétés protectrices contre le mélanome, ils en font 4 fois moins. Pas de risque augmenté de maladie de Bowen en fonction de la photothérapie. Le risque de mélanome n’est pas augmenté. Le risque de kératose actinique (KA) pourrait être augmenté au-delà de 200 séances.
Association entre lymphome et tacrolimus et de la photothérapie : Pas de risque d’augmentation de aucun cancer.
Pour les vitiligos actifs :
Un vitiligo actif doit être traité en urgence :
Ces traitements arrêtent la progression dans 85 % des cas.
Par exemple: un patient traité par Medrol (méthylprednisolone)16 mg 2x/sem pour un adulte (8 mg chez le grand enfant, 4 mg chez le petit, équivalent à 2 mg en gouttes chez le tout petit) mais présente des effets secondaire: prise de poids, insomnie, adolescence en croissance (Max 3 mois car retentissement sur la croissance).
Les autres traitements possibles sont :
Upadacitinib, batricitinib, Povorcitinib
Orateurs : Dr Emmanuel Mahé (Argenteuil) et Pr Anne-Claire Bursztejn (Nancy)
Compte rendu rédigé par le Dr Déborah Salik
L’évolution de l’aspect clinique du psoriasis varie en fonction de l'âge.
On voit que chez le nourrisson, l’aspect en plaques est rare. On voit surtout des formes du langes et du psoriasis inversé.
Chez le plus grand enfant prédomine l’atteinte du cuir chevelu, la forme palmo-plantaire et le psoriasis en goutte. On peut également observer une balanite ou bien des psoriasis inversés, parfois fissuraires.
Les enfants peuvent présenter du psoriasis du visage: avec un aspect en lunette, en clown rouge (péribuccal ou sur les joues)
On peut voir du psoriasis du cuir chevelu: pseudo-teigne amiantacée, à type de dermite séborrhéique ou en plaques.
Les formes palmo-plantaires sont souvent difficiles et fissuraires.
Il existe aussi du psoriasis linéaire qui sont très résistants au traitement.
Le score de Psoriasis Area Severity Index (PASI) n’a jamais été évalué chez l’enfant, bien qu’il soit le score indispensable et de référence pour la Food and Drug Agency (FDA) dans les études.
Concernant la qualité de vie, le Dermatology Life Quality Index (DLQI) est le principal score utilisé dans les études. Il est indispensable d’écouter les enfants, leur ressentis au quotidien, et de les mettre en situation (par exemple : tenir un stylo avec un psoriasis fissuraire, devoir aller à la piscine…).
Recommandations américaines pédiatriques pour l’évaluation de la sévérité:
La prévalence est de 1 à 15 % et reste très dépendante du type d’étude et du recrutement et de l'âge de la population.
Faut-il en faire un screening systématique ? Quel impact thérapeutique ? Quel est l’intérêt de l'échographie articulaire ?
Les comorbidités du psoriasis peuvent créer des angoisses chez les parents.
Qu’en est-il des risques de dépression, de tabagisme, d’alcoolisme, d'infarctus du myocarde et de l’évolution du psoriasis lui-même ?
La forme de psoriasis est stable (pustuleux ou en plaques) et reste dans le temps.
En termes de sévérité, on ne voit pas de différence à l'âge adulte.
Aucun d'argument ne prouve que plus la pathologie apparait prématurément, plus elle va être sévère.
Aucun impact de l'âge de début sur la fréquence des comorbidités à l'âge adulte.
Pour le rhumatisme psoriasique, l'âge du début n’influence pas la survenue d’un rhumatisme psoriasique à l’âge adulte.
L'âge de début du psoriasis, ne modifie pas le risque de consommer de l'alcool, le tabac, le niveau éducationnel, l'âge du mariage, …
Présent chez 1 à 2.5 % de la population générale et 0.37 à 14 % de la population pédiatrique.
Il existe de multiples associations, donc il ne s’agit pas forcément de psoriasis. Il existe aussi des formes familiales probablement d’origine génétique.
Si un enfant est confronté à des difficultés mettant en danger sa santé, sa sécurité...
La maltraitance sur les enfants dépasse la notion de violence physique ou sexuelle. Elle englobe des actes ou leur absence, entraînant des perturbations majeures de la vie de l’enfant ou qui entravent son développement physique, psychique ou sexuel.
Aucune forme de maltraitance sur un enfant n'est anodine.
Les chiffres sont en augmentation depuis la pandémie du COVID, en lien avec une hausse des violences intra familiale et les modifications de mode de vie (télétravail).
Les auteurs de maltraitance sont majoritairement des adultes mais peuvent être des adolescents ou des enfants. Ce sont plus souvent les membres de la famille proche, dans 95% des situations.
La protection de l'enfance est l’affaire de tous.
Le médecin doit être le défenseur de l’enfant lorsqu’il estime que l'intérêt de la santé de l’enfant est mal compris ou mal préservé par son entourage.
De nombreuse personnes ayant été victimes d’actes de maltraitance ou d’abus sexuel ne montrent pas de signe spécifique. Le plus souvent, l’accumulation de signes légers vont permettre de fonder un soupçon.
Repérer les signes d’alerte, évaluer la situation globale et rédiger un écrit aux autorités compétentes.
Orateurs : Dr Patricia Senet (Paris), Pr Émilie Sbidian (Créteil) et Pr Laurence Le Cleach (Créteil)
Compte rendu rédigé par le Dr Josefina Marco Bonnet
Le 5FU ou le laser avant PDT est supérieure à la PDT seule.
Les guidelines sont très hétérogènes.
Pour les CBC une surveillance tous les 6 à 12 mois pendant 5 ans.
Pour les CE à haut risque, une surveillance tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 à 12 mois pendant 3 à 5 ans doit être mise en place.
VHC est 4 fois plus fréquent dans le lichen plan (LP) et le LP est 3 fois plus fréquent chez les VHC positif. Cependant, les résultats varient selon les :
Il n’y a pas de différence significative pour les effets secondaires aigus et les effets anticholinergique entre les anti-H1 testés.
C’est la bilastine 20 mg qui a le moins d’effets neurologiques. L’ebastine 10 mg, la levoceterizine 5 mg, mizolastine 10 mg et la rupatadine 20 mg ont également peu d’effets neurologiques. Ceux qui ont le plus d’événement indésirable en particulier neurologique sont la mizolastine 10 mg et la ceterizine 10 mg.
Le clobetasol 40g/j est supérieure à la prednisone (0,5 à 1 mg/kg/j) en ce qui concerne la cicatrisation à 21j et la mortalité à 1 an.
Le clobetasol 10-30g/j est aussi efficace que le clobetasol 40g/j.
La doxycycline 200 mg/j est moins bonne que la prednisolone 0,5 mg/kg/j pour la cicatrisation à 21 jours mais pas pour la mortalité à 1 an.
Dans la DA il n’y a aucune étude.
Dans le psoriasis, la dépression est associée au sexe féminin et au rhumatisme psoriasique mais pas à l’âge, ni à la sévérité ni au traitement systémique. L’anxiété est associée au sexe féminin, à la sévérité et au rhumatisme psoriasique mais pas à l’âge ni au traitement systémique. Sur la base d’une seule étude pour chacun des facteurs suivants, il n’y a pas d’association avec le lieu de vie, la profession, l’atteinte génitale ou faciale, le phénotype du psoriasis et les comorbidités (troubles bipolaires, maladies cardiovasculaires, diabète, schizophrénie). Les résultats sont contradictoires pour le niveau d’éducation, âge de début, l’ethnie, les antécédents de dépression.
Les patients atteints DA craignent les effets secondaires des dermocorticoïdes (DC) à long terme de l’atrophie cutanée (niveau de certitude modéré).
Ils craignent la perte d’efficacité des DC si utilisés sur une période longue (niveau de certitude faible).
Ils préfèrent :
Celles-ci ont pour but de réduire le risque d’effets secondaires graves (troubles cardiovasculaires, caillots sanguins, infections graves, cancers) associés aux inhibiteurs de JAK, lorsqu’ils sont utilisés dans le traitement de maladies inflammatoires chroniques.
Ils ne doivent être utilisés qu’en l’absence d’alternative thérapeutique appropriée chez les patients :
- âgés de plus de 65 ans,
- avec des facteurs de risque d’évènements cardiovasculaires majeurs (tels qu’une crise cardiaque ou un AVC),
- avec des facteurs de risque de cancer,
- présentant un tabagisme présent ou passé.
Par ailleurs, leur utilisation doit être réalisée avec prudence chez les patients ayant des facteurs de risque de caillots sanguins dans les poumons et les veines profondes.
La posologie doit être réduite pour certains groupes de patients présentant un risque de thromboembolie veineuse, de cancer ou d’évènements cardiovasculaires majeurs.
Les inhibiteurs de JAK concernés par ces recommandations sont le baricitinib, le tofacitinib, upadacitinib, filgotinib et abrocitinib.
Toutes les molécules n’ont pas été comparé entre elles. L’adalimumab est supérieure à l’aprémilast et l’étanercept. Le guselkumab est supérieur à l’ixekizumab. Les trois molécules qui marchent le mieux sont le guselkumab, l’adalimumab et bimzelx.
Dans le psoriasis palmoplantaire pustuleux, les études de montrent aucune différence entre les différentes molécules.
Orateurs : Dr Bruno Matard (Croissy-sur-Seine), Dr Philippe Assouly (Malakoff) et Dr Pascal Reygagne (Paris)
Compte rendu rédigé par le Dr Josefina Marco Bonnet
Il faut évoquer :
Le diagnostic est fait par un cytodiagnostic et une NFS. Elle se traite par dermocorticoïde de niveau II.
Elles peuvent être à germes pyogènes, à C. acnes, à levures du genre Malassezia, à gram négatif et autres bactéries et idiopathiques.
Il faut donc faire des prélèvements bactériologiques habituels et demander une culture anaérobie pour le C. acnes et des prélèvements mycologiques. Le plus souvent on fait un traitement empirique.
Il faut expliquer au patient qu’il s’agit d’une dysbiose folliculaire et que l’objectif de 0 pustules est impossible mais que l’on cherche une situation acceptable ainsi qu’une exposition aux traitements systémiques le moins long possible.
Le traitement comporte :
Il faut toujours faire un prélèvement mycologique pour éliminer un kérion.
Prescrire un traitement antibiotique per os des formes surinfectées avant et/ou pendant le ttt par isotrétinoïne.
Le traitement de référence est l’isotretinoïne 0,5 à 1 mg/kg plusieurs mois.
Il faut également vider les kystes fluctuants à l’aiguille et les injecter avec de l’acétate de triamcinolone (10 à 20 mg/ml).
Si échec, chirurgie d’exérèse. C’est un traitement de dernier recours chez des patients prévenus du risque cicatriciel et de chéloïde.
Il est nécessaire de traiter tôt afin d’éviter les cicatrices qui sont difficiles de prise en charge.
Elle peut atteindre tout le cuir chevelu. Au stade précoce, l’histologie montre des polynucléaires neutrophiles tandis qu’au stade tardif, il y a des lymphocytes, des plasmocytes et quelques granulomes périfolliculaires. On ne retrouve pas d’infiltrat lymphocytaire lichénien franc.
Sur le plan clinique, cela ressemble à un lichen plan pilaire mais avec des poussées de pustules et croutes dans l’évolution. Il faut toujours éliminer une teigne de l’adulte.
Il existe d’autres formes cliniques piégeuses :
Il faut penser à une tumeur ovarienne devant une AAG de type masculine (apparition de golfes) d’apparition récente.
Le nouveau traitement en 2023 c’est le minoxidil per os à 0,5 à 1 mg chez la femme et 2,5 à 5 mg chez l’homme. Il s’agit du Lonoten®.
Il faut expliquer aux patients les risques d’hypertrichose (15%), étourdissements (2%), céphalées (0,5%), oedèmes (1%) et tachycardies (1%).
C’est un traitement hors AMM, dont il faut juger l’efficacité vers 6 mois.
On peut l’utiliser même s’il y a une allergie au minoxidil lotion. A utiliser avec précaution chez les patientes brunes du pourtour méditerranéen et si les patients ont plus de 3 anti hypertenseurs.
C’est une alopécie associée à un épaississement de la peau de 9 à 15 mm (habituellement 4,5 à 6mm). C’est l’hypoderme qui est épaissi (x2). Cela donne une consistance élastique, spongieuse « en coton sous la peau ».
Cela touche des femmes (9/ 10) de peau noire. Il n’y a pas de ttt.
Il faut toujours rechercher une cause sous-jacente afin de la traiter (traumatisme, maladie inflammatoire…)
A début brutal (post intervention > 4h, coma, manque de nursing, pinces, matériel de coiffure, électrodes EEG) avec douleur et plaque rosée oedémateuse.
En dermoscopie on voit une inflammation initiale, des points noirs, des cheveux cassés, des cheveux dystrophiques et la présence d’un duvet.
Les facteurs de risques sont une intubation >24h, un temps d’intervention >10h + tredelenbourg, une hypoxie, une hypotension, une hypothermie, un diabète, la guerre.
Les cheveux chutent entre 3 à 30 jours. La résolution est spontanée en quelques mois.
20% évolue vers une alopécie cicatricielle.
Sur le plan clinique cela donne des plaques bien limitées, un érythème diffus, des squames diffuses, pas d’atrophie centrale importante, des récidives centrales, des dilatations d’ostiums, des dyschromies, des télangiectasies. Il faut rechercher une atteinte du visage et des oreilles qui sont fréquentes.
La dermoscopie montre :
Le traitement est le suivant :
Des complications à type d’ulcérations et de CE sont possibles.
Sur la base de l’expérience de l’équipe de Sabouraud, devant une LPP réfractaire aux traitements classiques. La ciclosporine peut être une option à la dose de 4 à 5 mg/kg/j sur 4 mois. Le taux de succès est de 77 % mais ce n’est qu’un traitement suspensif avec un taux de rechute de 80% à 12 mois.
Les traitements du LPP en 2023
La dermoscopie est fiable pour le diagnostic de teigne.
Pour les teignes trichophytiques, on voit des cheveux en virgules et en tire-bouchons.
En ce qui concerne les teignes microsporiques, on observe des cheveux en code morse et en zig-zag.
Orateur : Pr Thierry Passeron (Nice)
Compte rendu rédigé par le Dr Josefina Marco Bonnet
L’étude VIOLIN a montré que le vitiligo est une pathologie qui impacte la qualité de vie et qui est associé à des comorbidités comme la dépression mais aussi des maladies auto-immunes comme la thyroïdite auto-immune (x2), la pelade (x2), le psoriasis et la dermatite atopique (DA).
83,8% des patients n’avaient eu aucun traitement prescrit.
Les objectifs de traitement du vitiligo sont :
Il faut toujours demander les objectifs de soin du patient, la décision médicale doit être partagée.
Devant un vitiligo il faut reconnaître les formes actives car il faut les traiter en urgence !
Le traitement bloquant les poussées dans plus de 90% des cas est l’association UVB (2 à 3 fois/semaine) avec des mini-pulses de cortisone (2 fois/semaine pendant 3 à 6 mois).
Par exemple : Du méthylprednisolone (Médrol®) 16 mg x2/semaine chez l’adulte, 8 mg chez le grand enfant, 4 mg chez le petit et équivalent à 2mg en gouttes chez le tout petit.
En période pubertaire envisager maximum 3 mois de traitement.
Les traitements combinés sont la référence dans la repigmentation du vitiligo.
Pour le visage et zones sensible : tacrolimus 0,1% 2 fois/jour (hors AMM).
Pour le reste du corps : dermocorticoïdes (DC) forts 1 fois/j 5j/7.
Il faut associer ces traitements soit :
La prévention est importante car 40 à 50% des lésions de vitiligo récidivent dans la première année post pigmentation.
Si l’atteinte est limitée : tacrolimus 0,1% 2 fois/semaine, sans nécessité d’exposition solaire. Il diminue le risque de récidive à 9,7%. Les DC sont probablement aussi efficaces mais l’effet n’est pas démontré.
Si l’atteinte est diffuse UVB 2 à 4 fois/mois en entretien (avis d’expert).
Le ruxolitinib crème est indiqué dans les vitiligos non-segmentaires avec atteinte faciale chez l’adulte et l’adolescent de plus de 12 ans. C’est un traitement long.
4% des patients ont un F-VAST90 à la semaine 104.
Il marche moins bien sur le corps et les mains. 40% des patients sont satisfaits.
Le traitement doit être poursuivi sinon 60% des patients récidivent. En revanche une réponse est obtenue à nouveau à la reprise du traitement.
Pour les moins bons répondeurs, si on poursuit le traitement ils continuent de s’améliorer.
La tolérance est bonne. On retrouve essentiellement une « acné » et un léger prurit.
Les JAKi par voie orale sont à utiliser sur les vitiligos diffus. C’est un véritable progrès thérapeutique. Ils nécessitent de long mois pour obtenir une repigmentation satisfaisante. Les études sont faites en monothérapie. Il y a :
Seule une approche combinée permettra d’obtenir des résultats pleinement satisfaisants.
Il existe d’autres voies à explorer :
Orateur : Dr Sophie Georgin-Lavialle (Paris)
Compte rendu rédigé par le Dr Josefina Marco Bonnet
Les éléments en faveur d’une MAI sont :
Il y a 3 voies principales :
Dans les maladies de l’inflammasome, il y a les fièvres récurrentes héréditaires (FRH), les CAPS (cryopyrinopathies), les TRAPS et les MKD.
Dans les fièvres méditerranéennes familiales (FMF), le signe pathognomonique est un pseudo érysipèle de la cheville et elles se compliquent d’amylose. Elles peuvent être associées au psoriasis et à la maladie de Verneuil.
Dans les CAPS, le signe dermatologique est une urticaire au froid ambiant. Il faut rechercher un contexte familial de surdité, une aphtose, un hypocratisme des doigts et des orteils et une augmentation de la CRP permanente chez l’adulte (entre 20 et 50).
Dans les TRAPS, maladies rares, on a un rash lors des poussées de fièvre, un œdème péri-orbitaire, une CRP à 400 lors des poussées qui se normalise entre les poussées.
Que faut-il savoir de l’haploinsuffisance de A20 (HA20) pathologie de la voie NF-NK ?
C’est une pathologie cosmopolite autosomique dominante, à début pédiatrique (94% avant 10 ans et souvent dans la première année de vie). Il faut y penser devant une aphtose buccale ou bipolaire (Behçet like), des douleurs abdominales, des diarrhées sanglantes, un contexte inflammatoire (CRP élevée en permanence), un début dans l’enfance et un contexte familial.
Il faut penser à une MAI de la voie NF-NK devant :
Il faut penser à une MAI devant un AVC s’il y a un livédo, des ulcères à répétition, des nécroses et une inflammation (CRP augmentée). Cela débute avant l’âge de 10 ans. Il faut demander une électrophorèse des protides. C’est secondaire à un déficit en ADA2 (DADA2).
Les maladies de la voie de l’interféron correspondent au monde de la voie JAK. Il y a des pertes de fonction mais aussi des gains de fonction associés à une inflammation qui peut aller jusqu’à l’auto-immunité. Ce sont les maladies STAT.
Les STAT3 (gain de fonction) donnent dermatologiquement des alopécies, des eczémas et des psoriasis.
Les STAT6 (gain de fonction) donnent dermatologiquement des atopies sévères et résistantes, des allergies alimentaires, un asthme, une diarrhée chronique, des calcifications des séreuses, une hyper IgE et une hyperéosinophilie.
Il faut penser à une actinopathie devant un début précoce, une inflammation (des muqueuses+++), des infections sévères et récurrentes, des cytopénies et parfois de l’eczéma, des vascularites cutanées.
Les MAI monogéniques débutant à l’âge adulte sont le VEXAS, les CAPS et le syndrome SITRAME (Systemic Inflammatory Trunk Recurrent Acute Macular Eruption).
Le SITRAME est probablement une interféronopathie qui donne une éruption érythémato-maculaire du tronc avec de la fièvre. Il faut doser les IgE et l’IL-18 sanguines.
En conclusion, il y a beaucoup de nouvelles MAI monogéniques, il faut donc y penser. Il faut doser la CRP, faire des NFS et des EPP, faire l’arbre généalogique, discuter une analyse génétique par séquençage de nouvelle génération.
Orateurs : Dr Fabienne Ballanger-Desolneux (Talence), Dr Olivier Cogrel (Bordeaux) et Dr V. Bernard
Compte rendu rédigé par le Dr Joséfina Marco-Bonnet
Ce sont le plus souvent des acnés modérées mais chroniques, récidivants et avec une réponse lente aux traitements. C’est une pathologie hormonale périphérique avec un impact sur la qualité de vie majeure. Les patientes atteintes d’AFA ont une peau réactive et une tendance à la manipulation (excoriations et cicatrices).
Il s’agit d’un défi thérapeutique.
L’un des traitements à proposer est la spironolactone (hors AMM) à la dose entre 50 à 200 mg/j. Le pic d’efficacité est atteint en 3 à 5 mois. Aucun bilan n’est à réaliser.
Aucune association entre la prise de spironolactone et cancer (sein, ovaire, vessie) n’a été mise en évidence. Il n’y a pas de sur-risque thromboembolique avec la spironolactone.
Certains médicaments interagissent avec la spironolactone :
Plusieurs questions persistent :
Recommandation :
En cas d’hirsutisme modéré et/ou d’une acné de la femme non ménopausée, le traitement de :
Les COP :
En dehors de CI, il est recommandé de prescrire en 1ere intention une COP contenant du levonorgestrel ou du norgestimate (seule à avoir le même risque relatif de thrombose que les COP à base de levonorgestrel).
En pratique, il n’y a pas de bénéfice démontré d’une COP par rapport à une autre sur l’acné ou l’hirsutisme.
Il faut systématiquement rechercher les facteurs de risque vasculaire avant la prescription.
Actuellement les endométrioses sont traitées par du dienogest à 2mg/j en prise continu mais il n’a pas l’AMM contraception.
Contre-indications :
En conclusion devant une AFA modérée à sévère :
Si acné modérée à sévère + hyperandrogénie :
Si acné très sévère avec retentissement majeur :
Futur traitement topique : Clascotérone.
Pour faire le diagnostic SOPK, il faut 2 critères sur 3 des critères de Rotterdam et exclure les autres causes d’hyperandrogénie (bloc en 21 hydroxylase de forme non classique, syndrome de Cushing, tumeurs androgéno-sécrétantes surrénaliennes ou ovariennes) et de troubles des cycles (hyperprolactinémie, aménorrhée hypothalamique fonctionnelle, autre déficit gonadotrope).
Critères de Rotterdam :
Le bilan hormonal à faire après 3 mois d’arrêt de la contraception hormonale, entre le J2 et J15 d’un cycle spontané ou déclenché par duphaston, le matin est :
L’échographie pelvienne ne doit pas être réalisée avant 8 ans post ménarche. Elle n’est pas indispensable si 2 autres critères de Rotterdam présents. On conclut à un SOPK si plus de 20 follicules de 2 à 9 mm par ovaire ou si le volume ovarien est supérieur à 10 cm3.
L’échographie pelvienne peut être remplacée par le dosage de l’AMH pour le diagnostic d’ovaires multifolliculaires. Ce dosage est difficile d’interprétation et ne doit être fait qu’à la demande d’un endocrinologue ou un gynécologue.
Décrite en 1972 par Kligman et Mills, il s’agit d’acné aggravée par des cosmétiques non adaptés (produits trop gras, trop huileux, poudre maquillage, nettoyant agressif, produits capillaires donnant des atteintes des tempes et du front, dermocorticoïdes) surtout chez des patients à peau pigmentée. Ce sont des acnés modérées, mixtes. Une association à des facteurs de frottement est possible : acné mechanica.
C’est une pigmentation acquise séquellaire ou cicatricielle d’inflammation. Elle peut affecter tous les types de peaux. Les facteurs de risque sont le phototype III/IV, le haut degré d’inflammation, le délai de traitement et la tendance aux excoriations, frottements.
Le traitement varie en fonction de l’activité de l’acné. Si acné est active et AMH :
Si pas d’acné active :
Il faut traiter l’ensemble du visage de façon prolongé, adapter les cosmétiques, mettre une photoprotection indice 50, éviter les gommages et frottements et optimiser le rôle du maquillage.
Il y a un probable spectre clinique entre l’acné conglobata et la maladie de Verneuil.
L’isotrétinoïne est à utiliser avec prudence car il y a des risques d’aggravation surtout si le patient est un homme et s’il y a un BMI>25.
Les abcès faciaux peuvent être traités par des injections de corticoïdes retards (10mg/ml) parfois associé à une corticothérapie orale.
Si l’acné résiste à l’isotrétinoïne, on peut traiter comme une hidrosadénite suppurée par une biothérapie.
La prise en charge des cicatrices est difficile, c’est pourquoi un traitement précoce est indispensable.
Les chéloïdes post acné se traitent par :
Les cicatrices atrophiques du tronc sont impossibles à traiter.
Les cicatrices atrophiques du visage sont de prise en charge difficile car elles sont profondes, irrégulières et avec un socle scléreux. Le degré de sclérose doit être apprecié par un test d’étirement et sur l’aspect du fond de la cicatrice. Plus la sclérose est importante, plus la correction est difficile.
Traitement :
Orateurs : Pr Antoine Mahé (Colmar), Pr Antoine Petit (Paris) et Dr Emilie Baubian (Martinique)
Compte rendu rédigé par le Dr Joséfina Marco-Bonnet
Elles ne sont pas exceptionnelles selon les données de la littéraure.
Elles sont fréquentes chez les afro-américains et en Asie (Thaïlande, Singapour, Inde), beaucoup plus rare en Afrique subsaharienne.
Les formes cliniques varient selon le phototype et la géographie :
La prise en charge comprend une photoprotection, une induction de la tolérance dans les DAC.
C’est plus fréquent sur les peaux noires (prévalence 65% vs 25% sur peau blanche). C’est un motif de consultation fréquent car cela impact beaucoup la qualité de vie. Le traitement est difficile avec un risque d’aggravation de l’HPPI.
Il faut une photoprotection avec filtre anti lumière visible, SPF 30+ et bonne protection UVA.
Commencer par une association hydroquinone-corticoïde-rétinoïde sur 3 mois.
Les traitements locaux doivent être testés derrière l’oreille. Ce sont les mêmes traitements que l’on utilise dans les mélasmas.
Une préparation est nécessaire : crème solaire 2 mois avant et 3 mois après, débuter la trétinoïne 6 semaines avant le peeling et à arrêter 2-3 semaines avant.
Si la trétinoïne est mal tolérée, crème dermocosmétique dépigmentante 6 semaines avant et à poursuivre après le peeling.
Il y a également des traitements alternatifs : PRP, bakuchiol, acide tranexanique oral ou local.
Ils sont plus fréquents sur peaux noires. Ils donnent des atteintes plus sévères et des séquelles (alopécies, troubles pigmentaires) impactant la qualité de vie. Le risque cicatriciel est également augmenté, ainsi que la prévalence de la dépression sévère (x2), les troubles anxieux, les troubles paniques, le risque suicidaire, la dépendance alcoolique et l’agoraphobie.
Sur le plan thérapeutique il faut mettre en place une photoprotection contre les UV, chercher un médicament inducteur et le supprimer.
En 1ère intention : appliquer des dermocorticoïdes et si résistance, mettre du tacrolimus 0,1% local (hors AMM).
Si résistance aux traitements locaux, prescrire de l’hydroxychloroquine (6,5 mg/kg/j) qui donne dans 80% des cas une amélioration clinique.
En cas d’échec, il faut s’assurer de la prise correcte du médicament en dosant l’hydroxychloroquine dans le sang, de l’absence de facteurs inducteurs tels que l’exposition solaire, le tabagisme actif.
Après échec ou résistance aux APS, essayer la thalidomide ou le méthotrexate (hors AMM). En 3ème intention, belimumab (AMM) en association au ttt standard.
Orateurs : Pr Marie-Thérèse Leccia (Grenoble), Pr Brigitte Dréno (Nantes), Dr Jean-Paul Claudel (Tours) et Dr Fabienne Ballanger-Desolneux (Bordeaux)
Compte rendu rédigé par Dr Laura Bouchard
Professeur Leccia a parlé du rôle des traitements hormonaux dans la prise en charge de l’acné.
Les pilules oestroprogestatives (OP, ethinyloestradiol + progestatif) de 2ème génération contenant du norgestrel ou du lévonorgestrel (progestatif « androgénique ») sont préférées aux pilules de 3ème et 4ème génération contenant du désogestrel, gestodène ou norgestimate (progestatif « non androgénique ») à cause d’un risque thrombotique plus faible.
Après une campagne de l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) en 2012-2014 sur le risque thromboembolique des pilules de 3ème et 4ème génération, on a observé un recul de la pilule comme moyen de contraception surtout chez les jeunes femmes de 20-29 ans dans un baromètre de santé réalisé en France en 2016.
Dans l’étude de contraception publiée par l’ANSM avec le Groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare (GIS Epi-Phare) couvrant une période de 10 ans de 2012-2022, la contraception orale avec estrogènes et progestatifs est en net recul (- 36 %) alors que l’utilisation des pilules progestatives seules a augmenté de 50%.
La vente des dispositifs intra-utérins (DIU) au levonorgestrel utilisés surtout chez les femmes de plus de 35 ans est restée stable et les stérilets DIU en cuivre représentent plus de la moitié des ventes de DIU en France.
L’ANSM a mené une campagne d’information des professionnels afin que la pilule de 1ère et 2ème génération soit systématiquement privilégiée et l’usage des pilules de 3ème et 4ème génération soit l’exception et non pas la règle.
Les pilules de 2ème génération sont préférées pour les patientes a profil oestrogénique (règles abondantes, douloureuses, mastopathie) et celles de 3ème ou 4ème génération aux patientes a profil androgénique (acné, hirsutisme).
Une étude par Barbieri et al (Obstet Gynecol 2020) :
L’indication pour Cyprotérone acétate + Ethinylestradiol (Diane 35®) (3ème génération)
Acétate de cyprotérone (Androcur® et ses génériques)
La spironolactone et l’acné :
Review Layton et al (Am J Clin Dermatol 2017) : efficacité de la spironolactone sur l’acné
Etude : Santer et al. (BMJ 2023) :
Orateur : Dr Jacques Savary (Paris)
Compte rendu rédigé par le Dr Laura Bouchard
Il est possible d’observer des mélanomes associés à la grossesse : ils sont diagnostiqués pendant la grossesse ou dans l’année qui suit l’accouchement.
Le risque de mélanome est-il augmenté par la grossesse ? Les résultats sont très contradictoires.
Le mélanome est le cancer le plus fréquent chez les femmes enceintes (31%).
1% des diagnostics des mélanomes chez les femmes pendant grossesse.
1/3 des femmes ayant un mélanome sont en âge de procréer.
Orateurs : Dr Gerard Toubel (Rennes), Dr Jean-Michel Mazer (Paris) et Dr François Will (Brumath)
Compte rendu rédigé par le Dr Laura Bouchard
Le groupe de recherche de Rox Anderson à Boston a essayé de trouver une longueur d’onde qui traiterait sélectivement les glandes sébacées depuis plus de 10 ans. Le succès de l’épilation laser a démontré que la photothermolyse sélective des cellules souche autour des poils est efficace.
Le groupe a utilisé un laser électron libre (longueur d’onde et puissance aux choix) pour développer un laser qui ciblerait sélectivement le sébum. Ils ont découvert trois longueurs d’onde sélectivement absorbées mais seulement la longueur d’onde de ~1700 nm pénétrait assez profondément.
Des tests sur des biopsies de scalp ont démontré que le chauffage induit par laser des glandes sébacées a causé une atrophie de la glande sans nécrose autour (Sakamoto et al Lasers Surg Med 2012).
Le groupe de recherche de Jeffrey Orringer à Ann Arbor a publié en 2011 une étude avec un laser de 1708 nm qui détruisait les cibles riches en lipides comme les glandes sébacées jusqu’à 1.65 mm de profondeur de peau. Les tests ex vivo sur la peau humaine causaient néanmoins des brûlures de l’épiderme et du derme lors ce qu’aucune méthode de « cooling » était utilisée, mais un refroidissement par contact était efficace pour protéger la surface de la peau (Alexander et al Lasers Surg Med 2011).
Lors de l’American Society for Laser Medicine and Surgery (ASLMS) en 2019, il y eu une première présentation orale sur les résultats des traitements avec le laser 1726 nm sur des patients (Tanghetti et al, oral presentation ASLMS 2019).
Ils ont achevé une photothermolyse sélective des glandes sébacées sur le visage et le dos. Ils ont ultérieurement développé un système de refroidissement intégré et en mars 2022 Cutera a lancé le premier laser commercial utilisant la longueur d’onde 1726 nm AviClear©.
En novembre de la même année, Accure a lancé un laser utilisant la même longueur d’onde mais une technologie un peu différente : Accure Laser System©. La laser de Accure vise à une certaine température de la peau et le refroidissement est effectué par air alors que AviClear fonctionne à une certaine fluence et effectue le refroidissement par contact. Accure est vendu aux dermatologues et chirurgiens plasticiens et AviClear vise aussi le marché des spas médicaux et autres utilisateurs qui ne sont pas médecins.
L’essai clinique de l’AviClear a inclus 104 patients souffrant d’acné modéré à sévère (https://www.accessdata.fda.gov/cdrh_docs/pdf21/K213461.pdf).
Étude ouverte sur 17 patients entre 18 et 36 ans traités avec l’AviClear (Goldberg et al J Cosmet Dermatol 2023)
Une autre étude ouverte par David Goldberg sur le même laser montrait une résultat statistiquement significatif avec une réduction de lésions inflammatoires de 52 et 56% à 4 et 12 semaines. Néanmoins 24 mois après le traitement, on constatait une réduction 97%. Il y avait aussi un haut niveau de satisfaction chez les sujets traités (70%).
Le protocole d’AviClear consiste de 3 traitements à un mois d’intervalle et Accure 4 traitements.
Ces lasers ne sont pas encore disponibles en Europe et on ne connaît pas le prix car aux Etats-Unis on loue la machine.
Le prix de trois traitements avec AviClear est à autour de 3000 $ aux États-Unis.
Ces lasers constituent un traitement alternatif à l’isotrétinoïne pour les patients qui ne peuvent/désirent pas prendre la médication. Comme avec l’isotrétinoïne, il y a une poussée de l’acné au début et le résultat nécessite un certain temps pour faire effet.
Orateurs : Dr Marie-Sylvie Doutre (Bordeaux) et Pr Bernard Cribier (Strasbourg)
Compte rendu rédigé par le Dr Laura Bouchard
Le diagnostic différentiel à réaliser est avec le lupus érythémateux et le pseudopelade de Brocq.
Pour faire la différence entre lichen et lupus, il faut:
Le traitement du lichen plan du cuir chevelu est difficile.
Ne pas attendre pour commencer la thérapie car c’est une alopécie cicatricielle.
Prescription de:
Une forme particulaire de lichen plan pilaire ayant une incidence surtout chez les femmes après ménopause, elle est parfois retrouvée jeunes femmes et hommes. On voit de plus en plus de cas familiaux. Potentiel rôle des facteurs environnementaux et des filtres solaires ??
On la retrouve essentiellement au niveau frontal mais on peut aussi avoir une atteinte en région rétro-auriculaire et la nuque, souvent il y a une atteinte des sourcils associés, parfois initiale. On peut aussi remarquer une atteinte des cils, des poils axillaires, des poils pubiens, des poils des membres.
Dans 20-25% des cas, il existe des papules du visage de petite taille couleur peau normale ou un peu rosées sur le front, les régions temporales et parfois sur les joues.
L’histologie ressemble à celle d’hyperplasies sébacées MAIS il ne reste plus que des glandes sébacées après que les follicules à duvet aient disparus.
Orateurs : Dr Marie-Sylvie Doutre (Bordeaux) et Pr Bernard Cribier (Strasbourg)
Compte rendu rédigé par le Dr Laura Bouchard
Il est réalisé en fonction de :
Traitements locaux :
Étude sur sécurité et efficacité de grande dose de clobetasol propionate 0.05% dans le traitement du lichen plan (Melin et al J Dermatol 2023). L’étude est menée chez 57 patients ayant une surface atteinte de 27% en moyenne (10-40) et un prurit (55/57 patients). Prescription de:
Inhibiteurs de JAK (Motarnad-Sanaye et al J Dermatol Treat 2022, Abduelmula et al J Cutan Med Surg 2023) :
Se présente sous forme de lésions maculeuses, gris bleuté ou brun-noir, sans phase érythémateuse préalable. Elles sont habituellement présentes sur le visage et le cou, et sont souvent peu prurigineuses. Elles évoluent pendant des mois ou ou des années.
On les retrouve chez le plus souvent chez les sujets feminins, de phototype foncé.
Cette pathologie est responsable d’une gêne esthétique importante.
Il est retrouvé dans les plis axillaires, inguinal, sous-mammaire. Le lichen plan pigmentogène est difficile à traiter.
Traitements locaux :
Traitements systémiques :
Lasers
Souvent 2, 3 trois lignes de traitement souvent pour les patients insatisfaits sur le plan esthétique.
Observée chez les patients de phototype IV ou V présentant des macules ou des plaques pigmentées qui sont erythémateuses au début (parfois oubliées) évoluant vers des lésions gris ardoisé, « cendrées ». Habituellement retrouvée sur le tronc et membres puis éventuellement sur le cou et le visage.
Il s’agit de lésions pigmentées hétérogènes retrouvées chez les patients à phototype foncé et qui siègent au niveau des zones exposées. Elle est considérée comme photodermatose de contact.
Nouvelle entité parmi les lésions pigmentées du visage et du cou
Il s’agit d’une pathologie recemment décrite (Litaiem et al Clinics in Dermatology 2022).
Elle touche les patients de phototypes III-V et on l’observe sous forme de plaques brunes ou d’hyperpigmentation diffuse réticulée. On ne retrouve pas de squames, pas d’atrophie, pas de téléangiectasies et pas d’anomalies immunologiques dans les cas décrits.
Orateur : Pr Brigitte Dréno (Nantes)
Compte rendu rédigé par le Dr Laura Bouchard
Professeur Brigitte Dreno a parlé de l’importance du microbiome dans la cicatrisation des plaies.
La rupture de la barrière cutanée détruit le microbiote cutané existant et crée une zone riche en nutriments cutanés propice à l’opportunisme des microbes commensaux ou pathogènes (Tomic-Canic et al Am J Clinical Dermatol 2020).
Il en suit une dysbiose ou perte de diversité du microbiome.
La dysbiose d’une plaie est différente suivant son origine : ulcère diabétique, de pression, brûlure etc. quand on les analyse par culture bactérienne ou analyse d’ARN ribosomal (White & Grice Cold Spring Harb Perspect Biol 2023).
Le profil du microbiome de la peau est différent entre les couches superficielles et profondes de l’épiderme et il existe un microbiome dermique (Nakatsuji et al Nat Commun 2013).
Le néo-microbiome apparaît 2 semaines après la formation d’une plaie et ressemble à celui des couches profondes de l’épiderme et du derme. Il suggère que les bactéries de la couche profonde de la peau colonisent une cicatrice superficielle.
Par ailleurs, le microbiome cutané bloque la pénétration des bactéries pathogènes.
Les microbes pathogènes adhèrent aux cornéocytes grâce à leurs protéines membranaires qui se lient à des récepteurs spécifiques sur les cornéocytes (protéines PRR pour « Pattern Recognition Receptors »).
Les bactéries commensales produisent des peptides anti microbiens (PAMs) de 2 types :
La couche cornée recouverte de Peptides anti Microbiens (PAM) appelés « antibiotic-like » et constitue ainsi une barrière antimicrobienne.
Si le microbe pathogène traverse la couche cornéenne, l’épiderme développe une nouvelle stratégie pour bloquer l’invasion de la peau (Timar et al Mol Immunol 2006, Chehouad et al Proc Natl Acad Sci 2013, Ersanli et al Biology 2023)
Le microbiome cutané possède trois cibles dans la cicatrisation des plaies (Canchy et al Eur J Acad Venereol 2023). Les bactéries commensales :
Le microbiome :
Chaque bactérie commensale a une fonction de protection de la barrière.
S’il dépasse son activité, le microbiome cutané peut avoir un impact négatif :
Si on a une inflammation chronique qui n’est pas bloqué par le microbiome cutané, dans 60% des plaies les bactéries vont développer un biofilm présent dans le lit de la plaie et rendre plus difficile la cicatrisation.
Le profil de la bactérie commensale peut être d’aider la défense antimicrobienne, améliorer la barrière cutanée, booster la réponse immunitaire et le recrutement des lymphocytes T. Cependant, dans un autre environnement il peut avoir un effet opposé et favoriser une inflammation chronique.
Le stress contrôle le microbiome cutané qui induit une inflammation chronique.
Les médiateurs de stress influencent le microbiome de la plaie (Holmes et al Adv Wound Care 2015) (cortisol, catécholamines, acétylcholine, neuropeptides etc.) :
Le stress peut être physiologique ou psychologique et contrôle le microbiome cutané via l’inflammation neurogène.
Stress -> signaux par cerveau -> production de substance P par terminaisons nerveuses glande sébacée -> activation des récepteurs à la substance P sur glande sébacée -> augmentation de production de sébum -> induction d’altérations de microbiome (notamment S. aureus et S epidermidis).
La substance P (N’Diaye et al Front Microbiol 2016) :
La plaie cicatrisée ne retrouve pas un microbiome normal, une approche thérapeutique est donc nécessaire.
Approches thérapeutiques pour rétablir l’équilibre du microbiome cutané dans la plaie/zone cicatrisée :
Probiotiques – nouveaux prototypes qui proviennent de la bactérie lactique.
Orateur : Pr Jean-Claude Béani (Grenoble)
Compte rendu rédigé par le Dr Laura Bouchard
Réponses aux interrogations : doute, polémique et controverses
Réactions allergiques dues aux PPS sont surtout des photoallergies. Celles-ci sont surtout dues à l’oxybenzone ou benzophénone-3 (BP-3) et l’octocrylène (OCT) (allergies particulièrement retrouvée chez l’enfant). En effet, lorsque l’OCT est synthétisé il reste des impuretés de benzophénone (BP) et la dégradation de OCT produit de la BP.
De ce fait, il ne faut pas garder les PPS contenant de l’OCT trop longtemps.
Certains filtres solaires présentent une toxicité systémique car ils possèdent une certaine pénétration transcutanée. Ce qui est le cas de l’oxybenzone, ayant une pénétration transcutanée significative et retrouvé dans toutes les études à des taux plasmatiques très supérieurs aux autres filtres. Il est également retrouvé dans l’urine, le liquide amniotique et le lait maternel.
Il faut également être vigilant aux perturbateurs endocriniens :
Certains filtres solaires sont retrouvés dans l’environnement :
Conclusions :
Les filtres solaires constituent seulement une petite source de filtres auxquels nous sommes exposés.
L’industrie cosmétique devrait :
Aucune étude conseillait d’éviter l’utilisation des PPS.
Orateur : Pr Thierry Passeron (Nice)
Compte rendu rédigé par le Dr Laura Bouchard
Pr Thierry Passeron a fait une présentation sur la prise en charge du vitiligo ainsi que les résultats du traitement local avec l’inhibiteur JAK 1 et 2, Ruxolitinib, qui sera bientôt disponible en France.
Objectifs thérapeutiques sont de stopper la dépigmentation, d’induire la repigmentation (entre 6 et 24 mois) et de prévenir les récidives.
Prise en charge selon Worldwide expert recommendations for the diagnosis and management of vitiligo : Position statement from the International Vitiligo Task Force Part 1: towards a new management algorithm. van Geel et al J Eur Acad Dermatol Venereol 2023.
Conclusions
Orateurs : Dr Olivia Boccara, Dr Stéphanie Mallet, Dr Thomas Hubiche, Dr Sophie Leducq, Pr Sébastien Barbarot, et Dr Christine Léauté-Labrèze
Compte rendu rédigé par le Dr Joël Claveau
Cette séance très axée sur la pratique clinique était divisée en cinq sections soit le naevus chez l’enfant, les verrues et les molluscum contagiosum, les pathologies du cuir chevelu de l’enfant, la dermatite atopique et l’hémangiome infantile. Chaque orateur révisait les publications récentes ainsi que certains algorithmes de traitement qui avaient le plus d’impact sur la pratique de tous les jours.
Pour ce qui est de la première section portant sur les naevus de l’enfant, basé sur une grosse étude du Journal of the American Academy of Dermatology, on retient que les mélanomes avant l’âge de 12 ans sont extrêmement rare. Avant 18 ans, on parle de 5 à 10 cas de mélanomes pédiatriques par année en France. Chez les enfants de moins de 10 ans, il n’y a pas de décès notés, le mélanome n’est pas de type à extension superficielle et ne ressemble pas à un naevus. Cela renforçe le fait qu’il ne faut pas considérer cette population comme « de jeunes adultes » puisqu’il s’agit d’entités complètement différentes. En ce sens, les critères diagnostiques du mélanome de l’adulte ne s’appliquent pas à l’enfant. La situation se rapproche de l’adulte uniquement à partir de l’adolescence (Superficial spreading melanoma (SSM) avec critères ABCD). En terminant, on mentionne que l’association d’un mélanome au naevus congénital, même géant, est très minoritaire et que le naevus de Spitz est souvent cliniquement inquiétant mais biologiquement bénin.
Lors de la seconde partie sur les verrues et les molluscum contagiosum, nous devons retenir qu’il existe de nombreuses options thérapeutiques. Cela inclut d’abord l’abstention thérapeutique puisque 52% des cas sont auto-résolutifs à 15 mois, la cryothérapie, l’acide salicylique, la chimiothérapie locale et l’immunothérapie. Cependant, des méta-analyses de bonne qualité démontrent à peine plus d’efficacité que le placebo pour chacune d’elle. On voit une légère augmentation de l’efficacité lorsque l’on combine ces méthodes. On rappelle donc l’importance de bien choisir les patients qui nécessitent un traitement, soit ceux dont les lésions sont gênantes, douloureuses et affichantes. L’option thérapeutique choisie devrait être la moins traumatisante.
Finalement, en présence de condylomes ano-génitaux, il faut rechercher à un abus sexuel, la transmission materno-foetale en bas âge et un portage familial.
Dans le cadre de la portion sur la pathologie du cuir chevelu de l’enfant, on nous a présenté un algorithme de classification très intéressant pour faciliter l’identification des pathologies en cabinet. D’abord, il convient de distinguer les alopécies congénitales ou précoces des formes acquises. La première catégorie se subdivise en entités cicatricielles incluant l’aplasie cutanée congénitale qui appelle à une action rapide par opposition aux alopécies non cicatricielles incluant l’alopécie occipitale néonatale et l’alopécie triangulaire congénitale. De l’autre côté, les formes acquises incluent la pelade, la teigne et les pathologies induites telles que la trichotillomanie et l’alopécie de traction. Ensuite, les anomalies de la tige pilaire sont des pathologies plus rares qui nécessitent souvent une prise en charge spécialisée. Au sujet des pathologies modifiant la couleur des cheveux, on retient la carnitie ou blanchiment prématuré des cheveux associé à de multiples étiologies à rechercher à l’aide d’un bilan sanguin et le Green hair syndrome secondaire aux dépôts de cristaux de sulfate de cuivre contenus dans l’eau de piscine. Finalement, la catégorie des lésions tumorales inclut le naevus sébacé et le naevus congénital.
Similairement à la portion précédente, la section sur la dermite atopique a présenté un algorithme décisionnel très clair pour aider la conduite du clinicien. En premier lieu, on retient l’importance de considérer les diagnostics différentiels tel que le rash du nouveau-né, la gale, le psoriasis et le mycosis fungoïde ainsi que les phénotypes particuliers chez les patients à peau de couleur qui présentent une hyperkératose folliculaire. En deuxième lieu, il convient d’évaluer la sévérité de la dermatite atopique via des scores d’évaluation globale et de qualité de vie tel que l’Atopic Dermatitis Control Tool (ADCT) et l’Investigator Global Assessment (IGA). Parallèlement à ceci, il convient d’évaluer les comorbidités associées que sont l’asthme et les allergies alimentaires qui peuvent être diminuées grâce au traitement précoce de la dermatite atopique. Toute cette évaluation préalable permet finalement de définir une prise en charge personnalisée constituée de 3 volets, soit l’éducation thérapeutique, le traitement local et le traitement systémique. Les piliers de l’éducation sont les soins locaux, la compréhension de la maladie et les soins réguliers d’hygiène. Le traitement local est constitué par les dermocorticoïdes en phase d’attaque et les inhibiteurs de la calcineurine en phase d’entretien. Le traitement systémique est pour sa part en constante évolution et est constitué des nouveaux agents biologiques tels que le Dupilumab, le Tralokinumab et les inhibiteurs du JAK qui remplacent en première intention les plus vieilles molécules que sont le méthotrexate et la ciclosporine.
La dernière séance qui portait sur le traitement des hémangiomes infantiles était sans surprise centrée sur le traitement par bêta-bloquants systémiques. On y mentionnait notamment que le propranolol est le seul traitement ayant l’autorisation de mise en marché (AMM) et que son initiation précoce est fondamentale. En effet, la régression de l’hémangiome est totale ou quasi-totale dans 60% des cas à 3 mg/kg/jour lorsque le traitement est débuté avant 3 mois de vie. Il est également efficace pour les formes graves dans 76% des cas si le traitement est poursuivi jusqu’à 12 mois même si les récidives demeurent possibles à l’arrêt du traitement. L’aténolol est également proposé comme alternative bien que la molécule n’ait pas l’AMM. En cas d’échec ou de contre-indication au propranolol, on peut proposer la rapamycine. Les corticoïdes sont maintenant proposés en seconde, voir 3e ligne de traitement seulement. Il est surprenant de constater que le timolol, traitement par bêta-bloquant topique n’était pas plus efficace que le placébo et demeure donc une option secondaire qui ne doit pas retarder l’initiation du propranolol lorsque nécessaire.
Orateurs : Dr Emmanuelle Amsler, Dr Brigitte Milpied, et Pr Marie-Sylvie Doutre
Compte rendu rédigé par le Dr Joël Claveau
Cette séance fut très instructive, pratique et interactive. Elle était en effet essentiellement composée de cas cliniques de coup d’oeil. Après la présentation initiale de chaque cas, il y avait un questionnaire didactique en lien avec le diagnostic, les investigations ou la thérapeutique. Le retour sur le cas présentait ensuite la bonne réponse et une description de la pathologie supportée par une brève revue de la littérature s’y rattachant.
Le 1er cas portait sur une éruption eczémateuse chronique récidivante du visage et des mains. Il s’agissait d’une photoallergie de contact à la Chlorpromazine à la suite de la préparation répétée de ce médicament antipsychotique. La clé de ce cas était une anamnèse adéquate pour identifier la manipulation du médicament.
Le 2e cas portait sur l’apparition soudaine d’un érythème unilatéral d’un membre supérieur impliquant le coude, le dos de la main et les zones périungéales des doigts. La bonne réponse du quiz était de réaliser une sérologie de la borréliose de Lyme qui se révélait fortement positive. L’entité en question était donc l’acrodermatite chronique atrophiante qui se présente par une atteinte acrale violacée inflammatoire suivie d’une phase atrophique et fibrosante. Un traitement par Doxycycline s’impose.
Le 3e cas était celui d’un exanthème du tronc récidivant en contexte infectieux sans autre symptôme associé. La bonne réponse était la mesure de la CRP qui est toujours élevée en contexte aigu de cette éruption stéréotypée. L’entité en question est appelée SITRAME (« systemic inflammatory trunk recurrent acute macular eruption ») soit un syndrome auto-inflammatoire récemment décrit affectant toujours le tronc et parfois les bras.
Le 4e cas était celui d’un homme d’âge moyen ayant présenté une éruption papulo-pustuleuse prurigineuse bien délimitée du dos survenu à la suite d’une chirurgie du visage. Il s’agissait d’un eczéma de contact allergique à la betadine, agent utilisé lors de la désinfection préopératoire. Le diagnostic a été révélé par un test épicutané positif.
Le 5e cas portait sur l’apparition récidivante de papulo-vésicules des membres supérieurs et des mains à la suite de la prise de Paracétamol. Le bon examen à demander pour ce cas était la biopsie cutanée qui démontrait des lésions pseudo-bulleuses avec infiltrat neutrophilique. Cette interprétation permettait de faire le diagnostic de dermatose neutrophilique de Sweet. On nous rappelait l’existence de nombreux sous-types histologiques de cette entité. La littérature rapporte un seul cas relié à la prise de Paracétamol comme cette patiente.
Le 6e cas était celui d’un gonflement récurrent périorbitaire suivi d’un oedème facial significatif chez une jeune patiente. La bonne réponse était l’eczéma allergique de contact aux résines époxy, un allergène classique dans le domaine professionnel, mais qui apparemment est utilisé de plus en plus fréquemment de manière non professionnelle dans le cadre de confections artisanales. Cela fait en sorte que l’incidence de cette dermatose est en augmentation.
Le 7e cas met en évidence des nodules prurigineux sur la face externe des bras évoluant depuis plusieurs années. Le questionnaire devait rechercher les histoires de vaccination et autres injections aux sites des lésions. L’investigation complémentaire devait inclure une biopsie profonde qui montrait un infiltrat nodulaire et une hyperplasie lymphoïde. Le diagnostic était celui d’un pseudolymphome réactionnel induit par la vaccination. Il convient d’utiliser les Cyclines en traitement de 1ère intention, mais la Thalidomide est souvent plus efficace.
Le 8e cas était celui d’un patient sous Nivolumab pour traitement d’un mélanome métastatique ayant présenté des lésions fixes récidivantes pseudo-bulleuses survenant aux trois mois environ. Le diagnostic retenu est celui d’érythème pigmenté fixe à la suite de l’injection épisodique de produits de contraste iodés utilisés dans le cadre d’imagerie pour la surveillance du mélanome. Le diagnostic a été confirmé par test épicutané en peau lésée. On rappelait finalement que les nouveaux produits de contraste produisent des réactions retardées en comparaison aux réactions immédiates des produits d’ancienne génération.
Le 9e cas mettait en lumière une lésion bourgeonnante du gland chez un homme d’âge moyen faisant évoquer un carcinome chez le généraliste. La clé diagnostique était d’effectuer un examen cutané complet qui révélait une kératodermie palmoplantaire. Cela orientait vers une sérologie de syphilis qui était fortement positive et révélait une primo-infection à syphilis.
Le 10e cas était celui de papules localisées à l’endroit d’application d’un spray antimoustique chez une fillette. La patiente était référée pour suspicion d’allergie de contact. Cependant, l’anamnèse complémentaire révélait la présence d’une urticaire induite par l’exposition au froid survenant depuis quelques années déjà. La clé diagnostique sur ce cas était de bien lister les ingrédients contenus dans le spray antimoustique puisqu’on y retrouvait du menthol. Ce produit donnait la sensation de froid et déclenchait la réaction.
Finalement, le 11e cas présentait une patiente ayant subi une thyroïdectomie et qui présentait une cicatrice très inflammatoire quelques jours après l’intervention. La clé ici était de chercher les différents produits utilisés en peropératoire. L’agent fautif était en effet la colle chirurgicale dont l’allergène est le 2-cyanoacrylate d’octyle. Lors de l’enquête allergologique, la patiente avait un test épicutané fortement positif à ce produit. On ajoutait que cette entité est en pleine croissance, particulièrement chez la clientèle pédiatrique, puisqu’on utilise de plus en plus la colle chirurgicale pour leur avantage esthétique par rapport aux sutures conventionnelles
Orateurs : Dr Candice Lesage (Montpellier, France), Dr Laetitia Visseaux (Reims, France), Pr Florent Grange (Besançon, France), Pr Olivier Dereure (Montpellier, France)
Compte rendu rédigé par le Dr Joël Claveau
Cette séance fût très pertinente puisque les indications des nouvelles thérapies anticancéreuses augmentent constamment. Les trois grandes classes d’agents systémiques utilisés en oncologie sont les chimiothérapies, les thérapies ciblées et l’immunothérapie. Peu importe son type de pratique, le clinicien rencontrera divers types de dermatoses car la prévalence de ces toxicités cutanées est élevée. D’emblée, on mentionne que le rôle du dermatologue est de bien évaluer et prendre en charge la toxicité, lorsque possible de permettre la poursuite de l’agent et finalement de savoir reconnaitre les présentations sévères. Pour bien prendre en charge le patient, il faut évaluer le patient rapidement et maintenir de bonnes relations avec les collègues oncologues, allergologues et pharmaciens. Il est important de bien informer les patients des effets attendus dans une approche préventive i.e. importance des soins cutanés, de l’hydratation et la remise de fiches informatives. Lors de l’apparition de l’éruption, l’enquête médicamenteuse est cruciale pour déterminer l’agent causal.
Pour les 3 types de traitement, il est essentiel de savoir reconnaître les réactions sévères. Elles peuvent survenir immédiatement (type IgE médiée) tel que l’anaphylaxie, l’urticaire et l’angioedème. Le cetuximab est le prototype de cette réaction mais plusieurs autres agents comme les taxanes peuvent l’engendrer. Dans certains cas (ex. cetuximab), on peut ralentir la vitesse de perfusion en prophylaxie. On corrige le choc à l’aide de l’adrénaline et de corticoïdes injectables. Les autres toxidermies sévères retardées incluent la nécrose toxique de l’épiderme (TEN/Lyell), le Stevens-Johnson, le DRESS (Drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms) et le PEAG (Pustulose exanthématique aiguë généralisée). On doit rechercher des signes de gravité tel que l’oedème du visage, l’atteinte des muqueuses, la présence de vésicules ou bulles, le signe de Nikolsky, un purpura, des douleurs cutanées et de la fièvre. On fait un bilan biologique pour mettre en évidence une perturbation hématologique, hépatique ou rénale. Il faut bien savoir grader la toxicité pour adapter la thérapeutique et le suivi. Les anti-BRAF sont associés à des DRESS complets ou incomplets (sans éosinophilie). Le délai est généralement plus court qu’avec d’autres agents et la rémission est très souvent rapide et complète sous corticothérapie. La réintroduction de la thérapie n’est pas toujours possible. Contrairement au syndrome de Lyell usuel, l’utilisation de stéroïdes systémiques est habituellement recommandée dans les cas secondaires à l’immunothérapie anti-cancéreuse.
Les chimiothérapies causent des toxicités cutanées secondairement à l’atteinte des cellules à renouvellement rapide tel que sont les kératinocytes. D’abord, il y a le syndrome main-pied qui est davantage inflammatoire. On peut tenter de le prévenir par des chaussures et semelles adaptées, éviter la friction et consulter les podologues au besoin. En traitement, on recommande les émollients et la dermocorticothérapie très forte sous occlusion. Plus rarement, on peut aussi rencontrer de l’adermatoglyphie reliée à la capecitabine. Dans les troubles de la pigmentation, on rencontre le plus souvent de l’hyperpigmentation diffuse ou localisée pouvant donner un aspect brun-cuivré pseudo-adisonien. Cela peut atteindre aussi les phanères comme les cheveux (methotrexate), les ongles (5FU, taxanes) et les muqueuses. On peut aussi rencontrer la dermatose flagellée à la bléomycine. L’hyperpigmentation réticulée a été décrite avec le Paclitaxel. L’érythème toxique est une atteinte inflammatoire bilatérale qui atteint les régions acrales après 2 à 4 semaines de traitement. On peut aussi rencontrer des porphyries cutanées tardives sur tamoxifène et cyclophosphamide.
La classe des thérapies ciblées (anti-EGFR, anti-BRAF, anti-MEK, autres) présentent des toxicités cutanées fréquentes et très spécifiques selon leur cible. Pour ce qui est des traitements anti-EGFR, nous observons très fréquemment des éruptions acnéiformes et des paronychies. On leur connaît également les syndromes main-pied qui sont initialement inflammatoires, parfois bulleux et finalement hyperkératosiques. Ils se présentent différemment du syndrome main-pied relié à la chimiothérapie. L’encorafenib est le plus grand responsable de cette entité mais on peut l’observer avec diverses thérapies ciblées. Dans le mélanome, on utilise les anti-BRAF souvent en combinaison avec les anti-MEK. L’addition de l’anti-MEK permet de diminuer les effets cutanés à 25% environ. Cependant, certaines pathologies ou situations nécessitent l’utilisation de la monothérapie anti-BRAF et ainsi provoque diverses manifestations d’hyperkératose allant de la kératose pilaire, au kératoacanthome et aux acrochordons multiples. Le mécanisme est relié à la suractivation de la voie MAP kinase. On peut aussi retrouver diverses lésions pigmentées éruptives. L’induction de mélanomes de type BRAF sauvage a même été rapportée. On peut aussi retrouver de l’acné kystique. Cependant, certaines dermatoses surviennent même avec l’ajout de l’anti-MEK comme par exemple la photosensibilité associée au Vemurafenib (induite par les UVA). Une photoprotection stricte à large spectre est recommandée. Ensuite, certaines réactions sont dues à l’usage des anti-MEK en monothérapie (atteint jusqu’à 60% des patients) tel que les folliculites similaires à celles vues sous anti-EGFR traitées par cyclines, dermocorticoïdes et photoprotection. Finalement, pour ce qui est du traitement des carcinomes épidermoïdes de haut grade traités par Cetuximab ou Panitumumab, on peut observer une réaction inflammatoire très importante au siège des kératoses actiniques et même peut provoquer des dermatoses érosives et pustuleuses stériles.
La dernière partie portait sur les toxicités cutanées de l’immunothérapie. On retrouve trois groupes de molécules soit anti-CTLA4, anti-PD1 et anti-PDL1. Ces divers agents peuvent provoquer de nombreuses réactions par un mécanisme immun. Les spectres de toxicité sont relativement similaires indépendamment de l’indication. Les principales manifestions sont les éruptions maculo-papuleuses, eczémateuses, lichénoïdes, le psoriasis et le vitiligo. Les effets cutanés du Pembrolizumab et Nivolumab sont presque identiques. L’intensité des réactions est le plus souvent de grade 1-2 et l’arrêt de traitement permanent est rare (5%). L’éruption cutanée et le prurit sont souvent les premières réactions immunologiques à survenir avant toute autre réaction non-dermatologique. L’éruption cutanée est la réaction la plus fréquente (20-25%), survient précocement et est souvent auto-limitée. L’utilisation appropriée de stéroïdes topiques, en quantité suffisante, en conjonction avec un bonne hydratation de la peau nous permettra le plus souvent d’éviter les stéroïdes systémiques. Il est en général assez rare de devoir cesser la thérapie. Il existe aussi l’apparition de vitiligo (2-10% des cas) qui est le plus souvent retardé après quelques mois de traitement et quasi exclusivement associé au traitement par immunothérapie du mélanome. Sa survenue est associée à une meilleure réponse anticancéreuse. Cependant les éruptions sont plus fréquentes et souvent plus sévères avec la double immunothérapie (Ipilimumab + Nivolumab). Finalement de nombreuses dermatoses plus rares ont également été décrites avec l’immunothérapie : pemphigoïde, panniculites, mucosites, sarcoïdose, lupus cutané, maladie de Grover, etc.
Orateurs : Dr. O. Zehou (Créteil, France), Dr. M.S. Gautier (Créteil, France), N.H. To (France), Dr. O. Hermeziu (Créteil, France), Dr. A. Ostojic (Créteil, France), Dr. P. Caillet (Issy-les-moulineaux)
Compte rendu rédigé par le Dr Joël Claveau
Lors de ce forum, la problématique de l’augmentation d’incidence (principalement des carcinomes cutanés) et de la complexité des cancers cutanés chez la population âgée a été abordée. Le dermatologue est de plus en plus fréquemment confronté à la prise en charge de patients très âgés ou en perte d'autonomie. Le rapport bénéfice/risque des traitements est parfois difficile à évaluer et une approche multidisciplinaire est très souvent souhaitable.
L'évaluation oncogériatrique repose sur le dépistage de la fragilité, le pronostic général des patients et des tumeurs. Les facteurs suivants doivent être pris en considération : autonomie, état nutritionnel, mobilité, cognition, état psychologique et présence de comorbidités. Le dermatologue pourra effectuer un dépistage sommaire (Score G8) et par la suite demander une évaluation plus approfondie en oncogériatrie pour les patients plus problématiques. Au moment de la prise de décision thérapeutique, il est crucial de prendre en considération l’espérance de vie en fonction de l’âge mais aussi en fonction de l’état de santé. Par exemple, un patient de 70 ans frêle a 6,7 ans d’espérance de vie comparativement à un patient de 85 ans en bonne forme globale qui lui en a 8 ans. Ceci est particulièrement pertinent dans lors de la prise de décision pour un traitement adjuvant pour le mélanome. Dans la prise en charge multidisciplinaire, les diverses alternatives doivent être considérées : chirurgie, traitement topique si indiqué (ex. imiquimod pour un carcinome), radiothérapie, traitement systémique ou absence de traitement. Des problèmes de communication sont fréquemment observés surtout chez les patients avec surdité ou démence. Un support familial insuffisant, des difficultés à se mobiliser, des considérations économiques et autres facteurs contribuent à la complexité de ces cas et amènent souvent des débats éthiques. Nous aimons offrir les meilleurs soins à nos patients tout en évitant toute forme d’acharnement. Durant de cette séance interactive, une série de cas cliniques a été présentée par les différents orateurs pour fin de discussion : une femme opposante de 95 ans avec plusieurs carcinomes cutanés certains opérés, certains traités par l’imiquimod et certains laissés en place. Celui d’une femme de 91 ans, paisible, avec démence Alzheimer et large mélanome in situ de type Dubreuil opérée par chirurgie simple (marge 1 cm et fermeture en « bourse ») qui donna finalement un résultat esthétique acceptable. Une femme de 90 ans, agitée, mal voyante, avec hypoacousie et large carcinome basocellulaire à la racine du nez et au canthus interne qui a finalement accepté l’opération en chirurgie plastique malgré plusieurs hésitations. Un homme de 87 ans avec un carcinome basocellulaire à la paupière inférieure traité par radiothérapie de contact plutôt qu’une chirurgie complexe. Finalement, un homme de 86 ans présentant des troubles cognitifs modérés qui a été opéré avec une marge de 1 cm pour un mélanome épais et ulcéré au visage et pour lequel, il a été décidé de ne pas offrir la technique du ganglion sentinelle ni de traitement adjuvant. Ces cas ont nécessité une approche multidisciplinaire et une présentation lors de réunions de consensus.
Présidé par : Prof. Laurent Misery
Conférenciers : Prof. Joachim Fluhr (Berlin, Allemagne), Dr Émilie Brenaut (Brest, France) et Dr Christelle Le Gall-Ianotto (Brest, France)
Compte rendu rédigé par le Dr Ibrahim Fayez
Classification : dans le cadre du Forum international pour l’étude du prurit (IFSI), on aborde souvent la question de la classification de l’impact du prurit sur la qualité de vie, qui tient compte de facteurs tels que la douleur, la desquamation, les effets psychologiques, voire les idées suicidaires.
**Des essais cliniques sont nécessaires pour le confirmer.
*Exemples : associé à des troubles sensoriels extra-cutanés ou autres.
Évaluation du prurit :
L’apparition du prurit peut être attribuée à divers facteurs :
Étude de cas : individu âgé de 27 ans présentant un prurit. Le diagnostic final indique une maladie de Hodgkin avec lésions pulmonaires.
Examens de laboratoire : analyses sanguines de routine, analyses d’urine, échographie abdominale, IgE totales. On peut également ajouter : ANA, immunofluorescence, sérologie VIH et hépatite, biopsie cutanée, tryptase et tests d’allergie.
Le prurit rebelle se traduit par une sensation de démangeaison constante et incontrôlable, qui constitue la principale manifestation de diverses affections dermatologiques, telles que le psoriasis, la dermatite atopique, le lichen plan et le syndrome de Sézary. Le prurit, symptôme prédominant dans de nombreuses affections cutanées, a des répercussions considérables sur différents aspects de la vie d’un individu.
Les conséquences du prurit et du comportement de grattage qui en découle dépassent le simple inconfort physique et ont un impact sur la dynamique sociale en raison de la stigmatisation et de l’isolement. En outre, les effets englobent le bien-être mental et émotionnel, ce qui nuit gravement à la qualité de vie des personnes touchées. L’impact du prurit est multiple et le recours nécessaire à des crèmes et traitements représente un coût financier important. La dimension sociale est également touchée, ce qui accentue le sentiment d’isolement et pourrait avoir une incidence sur les relations interpersonnelles.
Les répercussions vont jusqu’aux troubles du sommeil, dont souffrent à la fois le patient et son partenaire. Lors de l’évaluation du prurit, les cliniciens prennent en compte différents aspects, notamment sa qualité, son intensité, sa fréquence et sa durée. Par ailleurs, on évalue les effets secondaires du grattage, en tenant compte de ses implications sur la santé physique, la santé mentale et le bien-être social en général. On utilise différents outils afin d’évaluer le prurit avec précision : des échelles simples et linéaires, telles que les échelles d’évaluation visuelle et numérique, à des mesures plus complexes telles que l’échelle multidimensionnelle ou l’indice de qualité de la vie quotidienne (Daily Life Quality Index). Ces dernières options permettent une évaluation complète qui tient compte des différents facteurs contribuant à la complexité de cette affection.
Le mécanisme du prurit : voies histaminergiques ou non histaminergiques
Les voies histaminiques et non histaminiques jouent un rôle crucial dans l’activation des récepteurs nerveux qui libèrent des neuropeptides tels que la substance P et le PRGC. Ces substances induisent ensuite une vasodilatation et favorisent la régulation et la migration des cellules immunitaires vers le derme. Cet afflux de cellules immunitaires entraîne la libération d’un plus grand nombre de médiateurs inflammatoires, ce qui intensifie le prurit.
Le prurit fait intervenir différents mécanismes et médiateurs, dont l’histamine, les endorphines, les neuromédiateurs, la substance P, le PRGC (un vasodilatateur) et le PRT (activé par la température et la capsaïcine, impliquant environ 30 substances chimiques). La transmission du signal du prurit passe ensuite par la moelle épinière jusqu’au cerveau.
Pour inhiber le prurit au niveau de la moelle épinière, il est possible de cibler les récepteurs afférents et les neurotransmetteurs tels que le PRGC, la substance P, la MDMA et les récepteurs de la morphine, souvent à l’aide d’agents tels que la naloxone. De plus, l’inhibition à l’échelle du cerveau porte sur des zones telles que les zones frontales, préfrontales et motrices, qui considèrent le prurit et les frottements comme des réponses de type réflexe.
Pruricepteur au niveau de la peau : en ce qui concerne le toucher mécanique, les pruricepteurs de la peau, y compris les cellules de Merkel, les kératinocytes et les fibres AB et C-AD spécifiques, jouent un rôle dans la perception du toucher léger comme un prurit en raison d’un phénomène appelé allokinésie. Avec l’âge, on observe une augmentation des cellules de Merkel dans des affections telles que le prurigo nodulaire et le psoriasis.
En règle générale, une voie descendante à partir du cerveau active des mécanismes et des médiateurs afin de réduire le prurit. Toutefois, en cas de dérèglement de ces voies, comme dans le cas de la dermatite atopique, on peut observer une amélioration avec le recours à des traitements qui ciblent des cytokines spécifiques comme l’IL-4, l’IL-13, l’IL-31 et les inhibiteurs de Janus Kinase (JAKi). Ces mesures permettent de moduler les réponses immunitaires perturbées et d’atténuer les symptômes du prurit associés à certaines affections dermatologiques.
Sortir du piège : Enfin, les laboratoires pharmaceutiques s’intéressent aux traitements du prurit. Directive européenne : Advances in dermatology and venereology Acta Dermato-Venereologica Acta Derm Venereol 2019; 99: 469–506.
Lien vers l’article en ligne : https://medicaljournalssweden.se/actadv/article/view/3172/4985
Nalbuphine : agonistes kappa : difélikéfaline administrée avec une solution pour dialyse rénale, également disponible sous forme orale (également testée dans le traitement de la notalgie paresthésique et de la dermatite atopique).
Conférenciers : Pr F. Tétart (Rouen, France), Dr F. Hacard (Lyon, France), Dr R. Boussaid (Alger, Algérie) et Dr P. Mathelier-Fusade (Paris, France)
Compte rendu rédigé par le Dr Ibrahim Fayez
Cas cliniques présentés par le Dr Hacard et le Dr Mathelier Fusade
Éruptions virales et autres causes
Une femme de 25 ans avec des antécédents d’allergie environnementale est actuellement sous amoxicilline pour traiter une bronchite. Après un dîner entre amis, elle a présenté un oedème de Quincke et une éruption urticarienne. Lors de la consultation aux urgences, les symptômes ont rapidement disparu après administration d’antihistaminiques intraveineux et de stéroïdes systémiques. Compte tenu du lien probable avec une infection thoracique, aucun traitement ou examen complémentaire n’est jugé nécessaire. La difficulté consiste à déterminer si la réaction est immunologique (à médiation IgE) ou non immunologique, les déclencheurs potentiels étant notamment les infections, les virus (tels que la COVID), les facteurs hormonaux, les troubles associés, les neuropeptides, etc. Les deux scénarios peuvent donner lieu à des présentations cliniques similaires.
Principaux éléments en lien avec le cas :
La mention d’un oedème facial et d’une desquamation après l’application de shampooing sur le cuir chevelu suggère une sensibilité cutanée ou une réaction allergique potentielle.
Un adolescent de 13 ans souffrant d’urticaire récurrente et d’oedème facial a présenté les premiers symptômes 15 à 20 minutes après un match de football. L’épisode se caractérisait par des démangeaisons sur le corps, la paume des mains et la plante des pieds. La consommation de pain juste avant le match semble être le déclencheur, notamment en raison de la protéine oméga gliadine contenue dans le blé et de l’effort physique. Cette réaction est largement médiée par les IgE et une nouvelle provocation est susceptible de reproduire les symptômes. Les recommandations de prise en charge n’impliquent pas l’éviction totale du blé, mais déconseillent tout effort physique dans les quatre heures qui suivent sa consommation.
Un patient a présenté une réaction allergique au Cetuximab après la première exposition, un phénomène qui ne correspond pas aux réponses médiées par les IgE. Cette réaction est attribuée à un anticorps monoclonal avec un fragment de liaison à l’antigène (Fab).
L’individu a des antécédents de réactions urticariennes et de douleurs abdominales. Ce boucher et chasseur passionné a découvert que la réponse allergique est liée à un sucre appelé galactose-alpha-1,3, présent dans la viande rouge et certains médicaments contenant de la gélatine, comme le Cetuximab. Cette réaction allergique est médiée par les IgE et acquise, les piqûres de tiques étant un inducteur potentiel. Les principaux symptômes associés à cette allergie sont l’urticaire, les douleurs abdominales et le risque d’anaphylaxie.
Les 4 scénarios possibles :
Classification ou réactions aux AINS :
Informations à retenir en cas d’urticaire aiguë isolée :
Cas cliniques présentés par le Dr Boussaid (spécialiste en dermatologie allergique pédiatrique)
Cas clinique présenté par le Pr Françoise Tétart
Définition : Papules urticariennes érythémateuses apparaissant 30 minutes après le contact avec l’allergène et disparaissant au bout de quelques heures.
Étapes :
Types :
Diagnostic : Un test en ouvert positif ou une nouvelle provocation permet de confirmer le diagnostic.
Causes probables : Contact avec des produits chimiques et facteurs systémiques.
Remarque : Les antihistaminiques peuvent ne pas être efficaces en cas d’urticaire de contact non immunologique.
Conférenciers : Dr Awatef Kelati (Casablanca, Maroc), Prof. Philippe Bahadoran (Nice, France), Dr Fériel Boukari (Nice, France), Dr Florence Le Duff (Nice, France), Dr Yoann Di Filippo (Nice, France)
Compte rendu rédigé par le Dr Ibrahim Fayez
La mélanose de Riehl prend la forme d’une dermatite de contact pigmentée et présente des caractéristiques spécifiques, notamment des squames, un pseudo-réseau pigmenté, une kératinisation folliculaire, une pigmentation interfolliculaire brun-gris et un halo blanc périfolliculaire. Les diagnostics différentiels peuvent inclure le mélasma et le lichen plan actinique.
L’ochronose exogène se présente sous la forme de structures amorphes gris-noir, conduisant à l’oblitération des follicules pileux par des dépôts pigmentaires. Cette affection fait généralement suite à l’application prolongée d’agents dépigmentants tels que l’hydroquinone.
La dermatophytose se caractérise par un érythème diffus, des squames blanchâtres et des micropustules folliculaires.
Dans la teigne du cuir chevelu, les caractéristiques comprennent des formations squameuses périfolliculaires, des cheveux hypopigmentés et des cheveux en forme de virgule (infection mixte de type à la fois ectothrix et endothrix) ou en zigzag, ce qui évoque une infection de type endothrix. Les cheveux cassés et en tire-bouchon indiquent eux aussi une infection capillaire de type endothrix.
Un érythème et une pigmentation périfolliculaires, ainsi qu’un halo blanc périfolliculaire peuvent être observés.
L’alopécie persistante après une chimiothérapie en traitement d’un cancer du sein, en particulier chez les patients ayant également reçu de l’Herceptin, peut se traduire par des cheveux de taille variable, des follicules vides et un érythème périfolliculaire, c’est-à-dire des caractéristiques similaires à l’alopécie androgénétique.
Dans l’alopécie fibrosante frontale, des squames périfolliculaires, un érythème périfolliculaire et une absence d’ouverture folliculaire peuvent être observés au niveau des zones touchées.
Sur les paupières, les signes caractéristiques sont la présence de points rouges, jaunes ou noirs, ainsi que des poils cassés et dystrophiques.
Chez une patiente de 49 ans présentant un phototype II et un syndrome du nævus dysplasique, la dermoscopie révèle trois lésions distinctes :
Chez une patiente de 66 ans présentant des lésions actiniques et une lésion pigmentée sur la partie supérieure de la poitrine, la dermoscopie révèle des caractéristiques distinctives :
Chez un patient de 48 ans présentant un phototype III et une nouvelle lésion pigmentée de 4 mm sur la cuisse, la dermoscopie révèle des caractéristiques inquiétantes : réseau pigmentaire atypique, stries radiales/pseudopodes et voile blanc.
Ces résultats évoquent un mélanome malin.
L’examen histopathologique confirme la présence d’un réseau pigmentaire atypique : taille et espacement variables au niveau des crêtes épidermiques, et distribution variable et confluence au niveau des mélanocytes.
Chez une patiente de 61 ans atteinte d’un syndrome du nævus atypique et d’une mutation du gène MITF, une lésion pigmentée est observée au niveau de l’omoplate droite.
L’examen dermoscopique révèle des signes caractéristiques d’un mélanome :
L’analyse histopathologique confirme la présence de crêtes de rete légèrement pigmentées autour de zones pigmentées serpigineuses, ce qui explique les résultats observés à la dermoscopie.
Chez un patient de 35 ans qui travaille à l’extérieur et qui présente une lésion pigmentée sur la joue droite depuis plusieurs années, la dermoscopie révèle les caractéristiques suivantes :
Ces résultats concordent avec une kératose actinique, lésion précancéreuse due à une exposition prolongée au soleil. La détection et le traitement précoces des kératoses actiniques sont essentiels pour prévenir l’évolution en un carcinome épidermoïde.
Chez un patient de 45 ans présentant une lésion sur l’ongle du pouce droit, la dermoscopie révèle les signes d’une maladie de Bowen :
Des structures pigmentées verruqueuses discrètes comportant des cercles blancs et des vaisseaux sanguins sont également présentes.
À noter que les lésions verruqueuses induites par le HPV ont un aspect différent : ce sont typiquement des tumeurs papillomateuses exophytiques qui soulèvent le lit de l’ongle, entraînant une onycholyse.
Chez un patient de 70 ans présentant des stries bilatérales, une hémorragie et une pigmentation au niveau des ongles des pieds, la dermoscopie révèle une hémorragie en flammèches et une pigmentation sous-unguéale. Ces résultats indiquent la présence d’un mélanome in situ au niveau de l’ongle.
Il est important d’envisager un diagnostic de mélanome dans toutes les mélanocytoses péri-unguéales chez l’adulte, qu’une mélanonychie soit présente ou non. Chez l’enfant, en revanche, ce tableau clinique est généralement bénin et correspond à un nævus bénin de la matrice de l’ongle.
Chez un patient de 50 ans présentant une mélanonychie persistante au niveau du pied droit depuis 2 ans, la dermoscopie révèle des structures jaunes fusiformes, indiquant une onychomycose.
Chez un footballeur de 44 ans ayant des antécédents de traumatismes et d’onychomycoses au niveau des ongles des pieds, et présentant une fissure latérale et une destruction de l’ongle du gros orteil droit, il est important d’envisager une malignité.
Chez un patient de 40 ans présentant une douleur aiguë sur la partie distale de l’ongle du majeur gauche, et une radiographie et une échographie normales excluant une exostose, mais ne permettant pas d’exclure un kératoacanthome, la dermoscopie révèle une papule sous-unguéale jaune et rouge douloureuse. Sur le plan clinique, le patient présente également des papules cutanées et un chancre sur la langue. Ces résultats concordent avec un diagnostic de syphilis.
Chez un patient de 61 ans présentant un phototype II-III et plusieurs antécédents de carcinomes basocellulaires (CBC), qui consulte pour une nouvelle lésion rouge sur la partie gauche du dos ainsi que de multiples lésions roses, la dermoscopie révèle plusieurs caractéristiques inquiétantes :
Ces résultats indiquent la présence d’un mélanome in situ par-dessus un nævus mélanocytaire.
Chez un patient dont la peau est de phototype IV et qui présente des antécédents d’exposition quotidienne au soleil, une lésion est visible sur le bras gauche. La dermoscopie révèle la présence de points noirs et d’un motif en zigzag. La lésion s’est progressivement assombrie en l’espace d’un an. Ces résultats évoquent la présence d’un mélanome in situ.
Chez une patiente de 58 ans présentant une lésion pigmentée récurrente sur la jambe gauche, réapparue en janvier 2023 après deux exérèses en 2017 et 2021, les résultats de la biopsie ayant systématiquement montré un lentigo bénin, la dermoscopie révèle des caractéristiques inquiétantes, notamment un motif pigmentaire globulaire irrégulier, des structures grises et une pigmentation périfolliculaire. Ces résultats évoquent une suspicion de mélanome malin in situ.
Schéma dermoscopique caractéristique des nævi récurrents et des mélanomes récidivants
Nævus récurrent
Mélanome récidivant
Blum et al, JAMA Dermatol. 2014;150(2):138-145. doi:10.1001/jamadermatol.2013.6908
Chez une patiente de 83 ans présentant un phototype II et des lésions actiniques, ainsi que des antécédents de mélanome de Dubreuilh, excisé selon des marges chirurgicales étroites en 2022, une pigmentation récurrente est observée au niveau de la cicatrice laissée par cette chirurgie. La dermoscopie révèle des globules gris et noirs, des structures rhombiques et une pigmentation périfolliculaire. En outre, des zones hypopigmentées sont visibles sous la lumière UV. Un examen dermoscopique plus approfondi de ces zones révèle des globules bruns et des structures rhombiques en régression, ce qui indique la nécessité d’exciser cette région également.
Une patiente de 75 ans, de phototype I, présente une lésion rose sur la joue droite. Cette lésion s’est développée au cours des 5 à 6 dernières années et a été traitée par 5-FU et cryothérapie en raison d’une kératose actinique confirmée par biopsie. L’examen dermoscopique révèle des résultats subtils, notamment des lésions papulaires roses et des télangiectasies, un fond jaunâtre clair et quelques points bruns périphériques. Cependant, l’anatomopathologie permet finalement de diagnostiquer un mélanome de Dubreuilh d’une profondeur de 1 mm.
Chez une patiente de 25 ans au phototype clair, présentant des épisodes récurrents d’éruptions faciales au niveau des joues, de la glabelle, du nez et du menton, ainsi qu’une intolérance aux produits cosmétiques topiques, la dermoscopie révèle les caractéristiques suivantes :
Sur la base de ces résultats, le diagnostic différentiel peut inclure une sarcoïdose, un granulome facial, des lymphomes cutanés, un xanthogranulome juvénile (XGJ) et des métastases cutanées. Un examen plus poussé et éventuellement une biopsie pourraient être nécessaires pour confirmer le diagnostic et orienter la prise en charge.
Chez un patient de 52 ans au phototype clair, présentant des épisodes récurrents d’éruptions faciales accompagnées d’une sensation de brûlure, au niveau des joues, du front, des oreilles et du menton, et ne répondant pas aux antifongiques topiques, mais s’aggravant après l’application de stéroïdes topiques, la dermoscopie révèle les caractéristiques suivantes :
Ces résultats concordent avec un diagnostic d’infection à Demodex, en particulier Demodex folliculorum. Un traitement par kétoconazole topique le matin et ivermectine topique le soir pendant un mois permet finalement d’éliminer l’infection.
Chez une patiente de 70 ans présentant, au niveau de la joue gauche, une lésion pigmentée réfractaire à l’azote liquide, la dermoscopie révèle la présence d’un double cercle, de lignes en zigzag, de zones grises rhombiques et d’une oblitération des follicules. Ces résultats indiquent un lentigo maligna, également connu sous le nom de mélanome de Dubreuilh.
Chez un patient de 65 ans ayant plusieurs antécédents de mélanomes et présentant une nouvelle papule achromique sur la cuisse gauche, la dermoscopie révèle plusieurs caractéristiques inquiétantes :
L’ensemble de ces résultats évoque un diagnostic de mélanome superficiel extensif, mesurant 0,9 mm d’épaisseur.
Chez une patiente de 40 ans présentant une nouvelle lésion qui se développe depuis une durée inconnue, dans la zone des sous-vêtements, ainsi que plusieurs kératoses séborrhéiques, la dermoscopie révèle plusieurs caractéristiques inquiétantes :
Ces résultats sont très évocateurs d’un mélanome malin d’une profondeur de 2 mm.
Conférenciers : Prof. Marie Beylot-Barry (Bordeaux, France)
Compte rendu rédigé par le Dr Ibrahim Fayez
L’isotrétinoïne, un traitement curatif de l’acné, a été associée à de potentiels effets indésirables sur le plan psychologique. Cependant, des études ont montré une propension au suicide plus faible chez les patients traités par isotrétinoïne que chez ceux dont l’acné avait été traitée par antibiotiques oraux. Cela suggère que les personnes souffrant de dépression préexistante ou de tendances suicidaires ont pu être exclues des prescriptions d’isotrétinoïne (Droicourt C. et al., Int J. Epidemiol 2019, Kidrdin K, et al., JAAD 2023).
L’exclusion des patients souffrant de problèmes psychologiques du traitement à l’isotrétinoïne a pu retarder le traitement de l’acné dans cette population, exacerbant potentiellement des symptômes psychologiques préexistants (Magin P. et al., JAMA Derm 2023).
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin présentent une voie inflammatoire Th17 similaire à celle de l’acné. Il n’existe cependant pas d’association accrue entre le traitement à l’isotrétinoïne et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, au cours des six premiers mois d’utilisation de l’isotrétinoïne, par rapport aux patients non traités ou à ceux qui prennent des antibiotiques contre l’acné. Les deux groupes ont connu des effets secondaires similaires (Taylor MT, et al., JAAD 2023).
L’acné peut également toucher les hommes transgenres lors des premières étapes de leur transition. Il est important de parler de contraception lorsque l’isotrétinoïne est envisagée comme option thérapeutique.
Les personnes à la peau foncée peuvent présenter des lésions de couleur foncée et une hyperpigmentation post-inflammatoire dues à l’acné, ce qui a des conséquences esthétiques et psychologiques.
En outre, des cas d’éruption acnéiforme associés à l’utilisation d’inhibiteurs de JAK et d’inhibiteurs de TYK2 ont été signalés et font actuellement l’objet d’études plus approfondies (Ballanger F. et al., Acta Derm Venereol 2023).
La chute de cheveux peut se manifester sous différentes formes, chacune avec ses propres associations et implications potentielles.
On a constaté que l’alopécie areata est potentiellement corrélée à des traits de personnalité de type D, caractérisés par l’angoisse et la dépression (Foo et al., JEADV 2023). En outre, certaines études suggèrent une association possible entre l’alopécie areata et la sclérite, ainsi que d’autres maladies oculaires.
L’alopécie frontale fibrosante (AFF) survient généralement chez les personnes présentant un phototype plus clair, mais elle peut également toucher les personnes au teint plus foncé. Lorsque l’AFF est associée à un lichen plan pigmentogène, elle peut être de plus mauvais pronostic (Xavier De Brito FO et al., JEADV 2023).
L’alopécie de traction, bien que souvent méconnue, peut avoir des conséquences notables. Une détection et un traitement précoces peuvent faciliter la prise en charge de cette affection (Santa Lucia G et al., JAAD 2023).
Le vitiligo est une affection cutanée qui touche environ 0,5 à 2 % de la population mondiale.
Selon l’étude VAILANT, portant sur 3500 personnes de différents pays, une dépression a été signalée chez 55 % des sujets atteints de vitiligo. Cette association s’est avérée plus marquée en cas d’atteinte de plus de 5 % de la surface corporelle (SC), en particulier chez les personnes à la peau plus foncée, et lorsque l’affection touchait les mains et le visage.
Sur la base de ces résultats, il est recommandé de prendre en charge et de traiter le vitiligo à un stade précoce afin d’atténuer à la fois les manifestations physiques et les répercussions psychologiques associées à la maladie.
Pour la dermatite atopique, il est essentiel d’améliorer les stratégies thérapeutiques et de prise en charge ainsi que l’éducation dispensée par les différents prestataires de soins de santé. En outre, l’implication des patients et de leurs partenaires dans le processus de prise en charge est essentielle pour obtenir de meilleurs résultats.
En ce qui concerne le risque de cancer, certains rapports suggèrent une association potentielle entre la dermatite atopique et le lymphome cutané, comme le souligne une étude de Wan et al, publiée dans le British Journal of Dermatology en 2023. Cette association soulève des inquiétudes quant à la possibilité de diagnostics erronés ou d’un lien réel entre les deux pathologies.
Par ailleurs, des cas de lymphomes cutanés ont été documentés chez des patients atteints de dermatite atopique et traités par dupilumab, un médicament utilisé en cas d’eczéma sévère. Certains de ces cas étaient graves, y compris des cas de syndrome de Sézary. Cependant, l’arrêt du dupilumab permis une amélioration dans certains cas, comme l’ont rapporté Boesjes et al. dans JAMA Dermatology en 2023.
En 2023, les acrylates ont été identifiés comme « allergène de l’année ». Ils sont couramment utilisés dans les prothèses ongulaires, les produits d’obturation dentaire et les lecteurs de glycémie. Cette reconnaissance s’appuie sur les recherches menées par Reeder et al., publiées dans JAMA Dermatology en 2023
L’hidradénite suppurée (HS) se manifeste par des symptômes tels que des douleurs, des écoulements et des difficultés de concentration, ce qui entraîne souvent un taux de chômage élevé chez les personnes touchées. Il n’est pas rare que les personnes atteintes d’HS aient recours à l’automédication sous forme d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), de marijuana ou d’autres substances pour soulager leurs symptômes.
Les effets du tabagisme primaire et secondaire peuvent exacerber les symptômes et les complications de l’HS. En outre, l’HS a été associée à des taux accrus de mortalité cardiovasculaire, ce qui souligne l’impact systémique de cette maladie inflammatoire chronique de la peau.
Un système de notation pratique a été mis au point pour faciliter la différenciation entre le pemphigus gestationis et l’éruption polymorphe de la grossesse, comme le souligne une étude de Xie et al., publiée dans JAAD en 2023.
Des niveaux élevés d’anticorps anti-BP180 dépassant 150 U/L ont été associés à un retard de croissance intra-utérin, comme l’ont rapporté Corderl et al. dans JEADV en 2023. Ces résultats mettent en évidence la valeur pronostique potentielle des niveaux d’anticorps anti-BP180 dans le contexte du pemphigus gestationis.
2 posters scientifiques :
La pemphigoïde bulleuse, une affection cutanée qui provoque des cloques, présente une incidence accrue chez les personnes qui suivent un traitement par inhibiteurs de points de contrôle, couramment utilisés dans le traitement du cancer. Dans de tels cas, il est conseillé de poursuivre le traitement et d’envisager l’utilisation du dupilumab, comme le suggère une étude publiée dans JAAD en 2023.
En outre, les patients sous immunothérapie pour un cancers ou un mélanomes peuvent présenter diverses toxicités cutanées, y compris le développement du vitiligo et du syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS), comme l’a rapporté une autre étude dans JAAD en 2023.
Dans le traitement des lymphomes impliquant une thérapie anti-CCR4, des réactions cutanées indésirables telles que la nécrolyse épidermique toxique (NET), la myocardite, la myosite, les myasthénies et le granulome osseux ont été observées. Selon une étude publiée dans Oncologist en 2023, ces éruptions peuvent persister même après la fin du traitement.
La conjonctivite survenant chez les patients traités par dupilumab n’est pas considérée comme une contre-indication au traitement, comme le souligne les recherches menées par Costedoat et al., publiées dans JEADV en 2023. Toutefois, il est essentiel d’évaluer la présence d’un syndrome sicca.
Des facteurs et un système de notation ont été établis pour prédire la progression du lupus érythémateux discoïde (LED) en lupus érythémateux systémique (LES). Ces facteurs sont notamment les suivants : âge inférieur à 25 ans, titre d’anticorps antinucléaires (ANA) inférieur à 1:320 et phototypes cutanés 5 et 6, comme indiqué par Freudeau et al. dans JAAD en 2023.
Un nouveau syndrome auto-inflammatoire appelé Systemic Inflammatory Trunk Recurrent Acute Macular Eruption (SITRAME) a été proposé chez l’adulte, comme l’ont expliqué Soria et al. dans JEADV en 2023.
En outre, des télangiectasies périnéales et génitales ont été observées chez trois patientes atteintes de lupus érythémateux systémique (LES).
On a vu apparaître de nouvelles variantes de la variole du singe (Mpox), notamment des formes prolongées et généralisées, ce qui pose de nouveaux défis en matière de prise en charge et de contrôle de la maladie.
Une nouvelle épidémie de variole a récemment été signalée dans la région du Congo. Cette épidémie se caractérise par différents modes de transmission, notamment par voie sexuelle, par le biais de tatouages et peut-être par d’autres moyens.
Des cas de variole avec des lésions nécrosantes, affectant plus particulièrement la région du scrotum, ont notamment été observés, ce qui illustre la gravité et les complications potentielles de la maladie.
Pour lutter efficacement contre cette épidémie, il est nécessaire de mener des campagnes de vaccination répétées et d’exercer une surveillance rigoureuse afin d’empêcher la propagation et d’atténuer l’impact de la variole sur la santé publique.
Les cas graves de gale sont de plus en plus fréquents, avec des retards de diagnostic pouvant aller jusqu’à 22 mois, comme l’indique une étude de Skayem et al, publiée dans Acta Dermatologica en 2023. Ce constat souligne l’importance pour les prestataires de soins de santé de faire preuve d’une vigilance accrue afin d’identifier et de traiter rapidement les cas de gale pour prévenir les complications et enrayer la propagation.
Dans une étude de Farooki publiée dans Lancet en 2023, on a constaté que les dermatoses visiblement apparentes étaient associées à une image et à une représentation négatives dans les films. C’est pourquoi il importe que les médias et la culture populaire donnent une image fidèle des affections dermatologiques et en facilitent la compréhension.
Par ailleurs, le réchauffement climatique a été associé à une diminution des niveaux d’ozone, susceptible d’avoir des conséquences sur la santé de la peau. En outre, des facteurs tels que l’immigration et la pollution jouent un rôle dans le contexte des affections cutanées. Il est essentiel de comprendre les interactions entre ces facteurs environnementaux et sociétaux pour faire face au risque de cancer de la peau, en particulier dans les populations immigrées confrontées aux différents problèmes liés à la migration et à l’exposition à l’environnement.
L’association de xylazine, un agoniste alpha-2 couramment utilisé en médecine vétérinaire, et de fentanylest devenue un phénomène inquiétant en raison de l’absence d’antidote et du taux de mortalité élevé. Avec plus de 300 décès signalés rien que cette année aux États-Unis, cette combinaison a été associée à de graves lésions nécrotiques de la peau, ce qui présente des risques importants pour les personnes exposées à son contact.
Par ailleurs, la kératodermie acrale africaine est une affection dermatologique caractérisée par un épaississement de la peau de la paume des mains et de la plante des pieds. Elle se transmet de manière autosomique dominante et touche principalement les personnes originaires d’Afrique subsaharienne. Apparaissant généralement vers l’âge de 17 ans, cette affection peut entraîner une gêne importante et une déficience fonctionnelle chez les personnes concernées. La reconnaissance des caractéristiques cliniques de la kératodermie acrale africaine est cruciale pour un diagnostic précis et une prise en charge appropriée. Cette information a été mise en évidence dans une étude menée par Dumont et al., publiée dans Annals of Dermatology and Venereology en 2023.
Conférenciers : Dr François Habib, chirurgien au MOHS (Avignon, France)
Compte rendu rédigé par le Dr Ibrahim Fayez
Dans les procédures de fermeture des plaies, l’utilisation de lambeaux de rotation dans des zones telles que le nez tend à accroître la satisfaction des patients par rapport aux méthodes de fermeture primaire.
Cependant, dans certaines situations médicales, des complications peuvent survenir. Par exemple, les patients recevant de l’ibrutinib pour une leucémie lymphoïde chronique (LLC) peuvent présenter un taux élevé de saignements. Pour atténuer ce risque, il a été démontré que l’administration d’acide tranexamique injecté 15 minutes avant l’intervention chirurgicale réduisait efficacement les complications hémorragiques.
De plus, chez les personnes atteintes d’hidradénite suppurée, le traitement par adalimumab seul peut s’avérer insuffisant pour contrôler la maladie. La chirurgie est souvent nécessaire, en conjonction avec le traitement par adalimumab, comme le soulignent les recherches menées par Bui et al., publiées dans JAMA Dermatology en 2023.
Ces techniques sont devenues des modalités efficaces de traitement dermatologique.
Les lasers fractionnés ablatifs ont démontré leur efficacité dans la réduction des lésions de kératose actinique (KA) et le développement du carcinome épidermoïde (CEC).
En outre, les lasers fractionnés non ablatifs ont reçu l’approbation de la FDA en traitement des kératoses actiniques, avec la possibilité de prévenir la progression vers le cancer des kératinocytes. Cette information a été rapportée par Benson et al. dans Dermatologic Surgery en 2023.
Aux États-Unis, la chirurgie micrographique de Mohs (CMM) est progressivement reconnue comme le traitement de référence du carcinome épidermoïde (CEC) à haut risque, en raison de sa grande efficacité à assurer l’ablation complète de la tumeur tout en préservant les tissus sains. Cette approche est particulièrement utile lorsqu’il existe un risque de métastases locales étendues.
Par ailleurs, la technique Slow-Mohs ou Mohs lent s’est imposée comme une option viable, en particulier dans les cas où les cancers de la peau se propagent localement de manière importante. Cette méthode, présentée par Ginzalez-Lara et al. dans le Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology en 2022, offre une approche méticuleuse et approfondie de l’excision des tumeurs, ce qui contribue à améliorer les résultats pour les patients.
L’utilisation de la pathologie numérique pour la chirurgie micrographique de Mohs (CMM) est en augmentation, grâce aux progrès de la télépathologie numérique. Cette approche, décrite par Mi Yeon Cho et al. dans Dermatologic Surgery en 2023, permet la transmission à distance d’échantillons de tissus MOHS aux pathologistes, supprimant ainsi la nécessité de stocker les lames physiquement.
En outre, l’intelligence artificielle commence à jouer un rôle dans le diagnostic des carcinomes basocellulaires (CBC) sur les coupes MOHS, avec des taux de réussite élevés. Les recherches menées par Tan E. et al, publiées en ligne dans JAAD en novembre 2023 et en version imprimée en avril 2024, démontrent le potentiel de l’IA pour accroître la précision du diagnostic et l’efficacité de la CMM.
Les technologies d’imagerie sont de plus en plus utiles en chirurgie dermatologique.
La microscopie confocale s’est révélée prometteuse pour faciliter la détection des cas complexes de mélanome. En outre, la microscopie confocale ex-vivo rapide s’est révélée être un outil utile dans le diagnostic du cancer de la peau en conjonction avec la CMM. Ces techniques permettent de visualiser et d’analyser en temps réel des tissus cutanés et contribuent ainsi à établir des diagnostics plus précis et plus efficaces en chirurgie dermatologique.
Conférenciers : Prof. Adèle de Masson (Paris, France)
Compte rendu rédigé par le Dr Ibrahim Fayez
En ce qui concerne le traitement du mélanome, des progrès ont été réalisés dans les stratégies d’immunothérapie personnalisée, grâce notamment aux vaccins à ARNm ciblant l’antigène tumoral spécifique du patient. Dans une étude de Puig-Saus et al. publiée dans Nature en 2023, cette approche a été combinée au pembrolizumab, afin de renforcer la réponse immunitaire de l’organisme contre le mélanome.
L’immunothérapie personnalisée stimule la production de lymphocytes T spécifiquement conçus pour cibler l’antigène unique du mélanome du patient. Cette réponse immunitaire ciblée est prometteuse pour un traitement plus efficace et plus précis du mélanome.
En outre, les recherches suggèrent que l’efficacité de l’immunothérapie est susceptible de varier en fonction du moment de la journée, avec de meilleurs résultats observés le matin. Il est intéressant de noter que le mélanome tend à se propager plus rapidement le soir, peut-être en raison du rythme circadien des cellules immunitaires, en particulier des cellules T.
En outre, les réactions lichénoïdes, caractérisées par une tolérance immunitaire aux auto-antigènes, sont médiées par la voie PD-1.
Une recherche récente publiée dans Nature en 2023 par Bender et al. met en évidence les interactions significatives entre microbiome et immunothérapie dans le traitement du cancer. Plus précisément, l’étude a démontré que les bactéries Lactobacillus, une fois administrées, migrent vers les sites tumoraux et stimulent le système immunitaire, en particulier les lymphocytes T, dans des modèles animaux.
Moins de migration et de réplication des cellules souches mélanocytaires avec l’âge, c’est moins de risque de développer un ADN défectueux et moins de risque de développer un cancer. Cela pourrait jouer un rôle dans la résistance au cancer. Avec l’âge, l’ARN polymérase commet des erreurs de transcription et produit des protéines défectueuses (Sun Q. et al., Nature 2023).
L’édition de base adénine a donné des résultats prometteurs dans le traitement de l’immunodéficience combinée subaiguë (SCID), comme l’ont démontré des études menées sur des souris. Cette approche innovante consiste à réparer la base protéique, ce qui favorise la reproduction de lymphocytes T normaux. En ciblant des mutations génétiques spécifiques associées au SCID, l’édition de base adénine pourrait constituer une stratégie thérapeutique pour restaurer la fonction immunitaire chez les personnes atteintes.
Autre avancée : la mise au point d’une thérapie génique pour l’épidermolyse bulleuse dystrophique (EBD) associée au collagène VII. Cette thérapie suppose l’application topique d’un vecteur dérivé d’un sous-type du virus de l’herpès, qui permet de délivrer un gène de collagène VII fonctionnel. L’administration correcte de ce gène favorise la production de collagène VII fonctionnel, qui s’attaquer à la cause sous-jacente de l’EBD. Cette approche thérapeutique révolutionnaire a fait l’objet d’un article dans le New England Journal of Medicine en 2023.
La réorientation des médicaments s’est révélée être une stratégie pertinente en dermatologie, avec des succès notables observés dans des pathologies telles que la pachyonychie congénitale.
Dans une étude de Basset et al., publiée dans le Journal of Investigative Dermatology en 2023, l’erlotinib, un médicament principalement utilisé dans le traitement du cancer pour stimuler le facteur de croissance épidermique (EGF), a été réorienté vers la prise en charge de la pachyonychie congénitale.
Dans une étude de Grigsby et al., publiée dans le Journal of Clinical Investigation en 2023, des patients atteints de psoriasis et souffrant de dépendance à l’alcool traités par apremilast ont démontré une plus grande capacité à arrêter de boire. Cet effet a été attribué à un mécanisme central, ce qui suggère un intérêt potentiel de l’aprémilast dans le traitement de la dépendance à l’alcool, en plus de son utilisation conventionnelle dans le psoriasis.
En outre, des recherches menées par Sugmund et al. et publiées dans Nature Communications en 2023 indiquent que l’aprémilast serait également prometteur dans le traitement du pemphigus.
L’IA est capable de prédire le séquençage des protéines en identifiant les types de protéines. Il peut également prédire l’impact fonctionnel encore inconnu des mutations des protéines.
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Conférenciers : Prof. Olivier Fain (Paris, France)
Compte rendu rédigé par le Dr Ibrahim Fayez
La dermatomyosite, en particulier le type de dermatomyosite à anticorps anti-MDA5, présente un scénario clinique complexe. Dans un cas récent, un homme de 35 ans présentait une fièvre prolongée et des douleurs musculaires sans faiblesse, ainsi qu’une atteinte pulmonaire sévère nécessitant une oxygénothérapie et une hospitalisation. Le traitement initial reposait sur des immunoglobulines par voie intraveineuse (IgIV), du tacrolimus et du tofacitinib. Cependant, malgré ces mesures, la fonction pulmonaire s’est rapidement détériorée, pour aboutir à un pneumothorax qui a nécessité une transplantation pulmonaire en urgence trois semaines après l’admission.
Des données récentes, mises en évidence par Zhongxun et al. dans Rheumatology en 2021, laissent entrevoir les avantages potentiels des inhibiteurs de JAK 2 tels que le tofacitinib, le ruxolitinib et le baricitinib dans la prise en charge de la dermatomyosite.
Dans la prise en charge du lupus, il est essentiel que le patient adhère au traitement à l’hydroxychloroquine, car les taux de non-adhésion thérapeutique peuvent atteindre 30 %. Avant d’envisager un changement de traitement, il convient de mesurer les taux sanguins et de surveiller la santé oculaire en raison de la toxicité rétinienne potentielle associée à une utilisation à long terme. Les efforts visant à minimiser l’utilisation des corticostéroïdes systémiques consistent à viser des niveaux de prednisone orale de 5 mg par jour après 6 mois, ainsi qu’à réduire la dose de prednisolone en IV à 0,5 mg/kg par rapport à la dose préalablement plus élevée de 1 mg/kg.
Les médicaments classiques contre le lupus sont notamment le cyclophosphamide et l’azathioprine, mais de nouvelles options telles que le mycophénolate mofétil (MMF), le tacrolimus, les agents anti-CD20, les agents anti-BAFF/Blys, les médicaments anti-interféron (INF) et la voclosporine offrent d’autres possibilités thérapeutiques.
Dans le cas de la néphrite lupique, on associe couramment des immunosuppresseurs et des immunomodulateurs tels que le cyclophosphamide et le mycophénolate. Les nouveaux traitements tels que l’obinutuzumab, le belimumabet la voclosporine semblent prometteurs, en particulier pour la néphrite lupique.
Dans le cas du lupus cutané, l’anifrolumab, un inhibiteur de l’interféron (IFN), s’est révélé efficace, tandis que la vascularite à ANCA nécessite généralement des stéroïdes systémiques, du rituximab ou du cyclophosphamide. L’avacopan, un inhibiteur du complément C5, offre un nouvel espoir dans le traitement de la polyangéite microscopique et de la polyangéite granulomateuse lorsqu’il est associé au rituximab et au cyclophosphamide.
Dans la granulomatose éosinophile avec polyangéite, le mépolizumab, le benralizumab et le dupilumab se révèlent efficaces pour cibler les interleukines IL-5 et IL-4.
Pour les maladies auto-immunes réfractaires, la thérapie par cellules CAR-T anti-CD19 est prometteuse, en particulier dans les maladies hématologiques.
Les syndromes auto-inflammatoires tels que le syndrome VEXAS peuvent bénéficier de traitements ciblant l’IL-1, l’IL-6 et les inhibiteurs de JAK, comme le ruxolitinib, l’azacytidine et la greffe de moelle osseuse.
L’angiœdème héréditaire, y compris le type 3 avec des inhibiteurs de la C1 estérase normaux, peut être traité par sebetrolstat pour les épisodes aigus et par lanadelumab ou berotralstat pour la prise en charge chronique.
Le garadacimab, une injection mensuelle qui devrait être disponible en 2025, offre une option supplémentaire dans la prise en charge de l’œdème angioneurotique chronique.