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Comptes-rendus rédigés par Yves ROUBEIX
Par
Dr Yves ROUBEIX
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Pr Laurent MORTIER, dermatologue, Lille.
Article rédigé par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
L'incidence des cancers cutanés est importante, 120 cas/100 000 habitants/an pour le carcinome basocellulaire et 30 pour le carcinome épidermoïde.
En d'autres termes, un individu lambda a une « chance » sur 7 de présenter un carcinome basocellulaire pendant le cours de sa vie et une sur 20 pour le carcinome épidermoïde.
Étant donné la similitude entre ces deux produits, il est inutile de switcher l'un pour l'autre en cas de résistance.
Leurs effets secondaires sont à type de crampes, alopécie, perte de poids, peut-être moins fréquents avec le sonidegib.
Plus d'un patient sur trois obtient une rémission complète sous vismodegib mais la moitié d'entre eux connaîtra une récidive dans les deux ans qui suivront : ceci montre que les iSHh ne peuvent pas être utilisés seuls mais doivent être associés, à un moment ou à un autre, à la chirurgie ou la radiothérapie.
En cas de récidive après vismodegib, il est possible de reprendre ce traitement et d'obtenir à nouveau une réponse complète dans un cas sur trois et partielle dans un cas sur trois.
Un essai est en cours visant à évaluer l'intérêt de la radiothérapie chez les patients en réponse complète.
Les perspectives thérapeutiques comportent l'arrivée d'autres iSHh et aussi l'immunothérapie.
Un essai a évalué l'intérêt du nivolumab chez les malades ayant résisté à un iSHh :
Un autre essai portant sur le cemiplimab a procuré des résultats similaires.
L'immunothérapie représente une alternative pour les carcinomes basocellulaires avancés, en échec thérapeutique des iSHh.
Ont surtout été testés le cemiplimab ainsi que le pembrolizumab.
Mais la prescription du cemiplimab se heurte à son déremboursement.
Cette tumeur cutanée neuro-endocrine rare atteint les sujets âgés, ayant 78 ans d'âge médian.
Son incidence a été multipliée par 4 en moins de 40 ans.
Dans 80 % des cas, ce carcinome est lié à un polyomavirus et dans 20 % des cas à l'exposition aux UV.
Il se présente comme un nodule érythématoviolacé, de croissance rapide, sur une zone photo exposée, cervicocéphalique dans la moitié des cas.
Lésion très lymphophile avec métastases ganglionnaires fréquentes, extrêmement agressive et récidivante.
Son diagnostic clinique est facilité par l'acronyme anglo-saxon AEIOU :
Le diagnostic est anatomopathologique, s'appuyant sur l'expression de marqueurs épithéliaux et neuro-endocrines. La mutation CK20 + caractéristique de cette tumeur, doit être recherchée.
Les traitements de référence sont la chirurgie et la radiothérapie.
1°. Quelle est la bonne réponse :
2°. Quelle est la bonne réponse :
Pr Christophe BEDANE, dermatologue, Limoges.
Article rédigé par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
La pemphigoïde bulleuse n'est plus une maladie rare chez les sujets âgés.
Son actualité concerne certaines formes rares ou atypiques, les cas d'origine iatrogène et les nouvelles perspectives thérapeutiques.
Forme clinique rare de pemphigoïde bulleuse, décrite il y a une vingtaine d'années, probablement sous-diagnostiquée.
Atteignant surtout les hommes, d'âge moyen 65 ans, plus souvent d'origine asiatique.
Les lésions cutanées sont volontiers polymorphes et acrales, parfois non bulleuses, pouvant mimer d'autres maladies bulleuses auto-immunes de la jonction, la pemphigoïde bulleuse en premier lieu.
Une atteinte muqueuse, particulièrement buccale, est présente dans 30 % des cas.
Un psoriasis est assez souvent associé.
L'histologie montre un infiltrat riche en polynucléaires neutrophiles et non éosinophiles.
L'immunofluorescence directe est similaire à celle de la pemphigoïde bulleuse avec dépôts linéaires d'IgG et de C3 sur la jonction.
L'immunofluorescence indirecte est négative.
Le diagnostic est assuré par l'immuno-transfert qui met en évidence une bande à 200 kD.
La maladie résiste aux dermocorticoïdes et répond assez bien à la dapsone (Disulone®).
Leur pronostic est similaire à celui d'une pemphigoïde bulleuse classique.
1°. Quelle est la bonne réponse :
2°. Quelle est la bonne réponse :
Pr Marie BEYLOT-BARRY, dermatologue, Bordeaux.
Article rédigé par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
Le vaste chapitre des lymphomes cutanés est en perpétuelle évolution, concernant principalement les lymphomes T, au premier rang desquels se situe le mycosis fongoïde (MF).
Ce pluriel inhabituel vient souligner le fait que, pour une seule et même présentation clinique, existent plusieurs variants histologiques, allant de A jusqu'à E, en fonction du nombre et du siège des cellules CD30+ et CD8+.
Un patient donné peut présenter plusieurs de ces sous-types.
Il n'y a pas de corrélation avec l'évolution clinique ou la gravité.
Une expertise clinicopathologique est nécessaire pour éviter les erreurs de diagnostic.
Cette nouvelle entité est de moins en moins rare, sous la forme de l'apparition d'un nodule solitaire de la tête ou du cou, pouvant évoquer une piqûre d'insecte, un kyste, un lymphome B, un carcinome de Merkel...
La régression spontanée est possible et le pronostic excellent.
La conduite à tenir comporte :
Lymphoprolifération T Helper Folliculaire :
Les lésions cutanées sont multiples, sur l'ensemble du corps, et le pronostic plus incertain, avec des formes indolentes ou agressives.
Une expertise est nécessaire pour la relecture des lames, la prise en charge est hospitalière et, en l'absence de consensus thérapeutique, chaque cas doit être présenté en RCP.
Lymphomes CD8, comment s'y retrouver ?
Tantôt indolents :
0,5 % à 5 % des MF débutent avant 20 ans, surtout entre 9 et 14 ans.
La présentation peut être particulière, avec formes hypopigmentées ou pilotropes (mucinoses).
Il s'agit le plus souvent de stades précoces Ia-Ib.
Le traitement est essentiellement local par dermocorticoïdes ou photothérapie, voire une simple surveillance.
Une récidive survient dans 1/3 des cas mais seuls 5 % des sujets verront une progression de leur maladie.
Des cas d'aggravation, mais aussi d'amélioration, ont été rapportés sous ruxolitinib.
Mais il n'a pas été observé de plus grande gravité du Covid chez les patients atteints de lymphome.
88 % des patients souffrent de prurit, lequel n'est pas forcément corrélé au stade de la maladie.
Ce prurit n'est pas histamino-dépendant, les antihistaminiques sont donc inefficaces.
Outre le traitement spécifique, on peut proposer les récepteurs de la substance P : aprepitant (Emend®), seropitant, ou bien la gabapentine (Neurontin®) et la prégabaline (Lyrica®).
Le rôle de l'IL31 dans la genèse du prurit a été mis en évidence : elle est produite par les cellules lymphomateuses, trouvée dans le sérum, le derme et l'épiderme, son taux est corrélé à l'intensité du prurit.
Des questions, non résolues, se posent quant au rôle éventuel des pesticides, solvants et hydrocarbures sur l'augmentation de l'incidence des lymphomes cutanés.
Des combattants américains de la guerre du Vietnam, exposés à « l'agent orange » (dioxines) ont présenté des mycosis fungoïdes, comme aussi des utilisateurs de Roundup® (glyphosate).
Actuellement, les lymphomes cutanés ne sont pas inscrits au tableau des maladies professionnelles.
1°. Quelle est la bonne réponse :
2°. Quelle est la bonne réponse :
Pr Gaëlle QUEREUX, dermatologue, Nantes.
Article rédigé par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
Quelles sont les recommandations actuelles ? Quelles sont les actualités en matière de mélanome et comment l'avenir se profile-t-il ?
La prise en charge de ce type de mélanome est le quotidien du dermatologue
Les références sur lesquelles nous nous appuyons sont les recommandations françaises de 2016, actualisées en 2018, ainsi que les plus récentes recommandations européennes de 2022.
Le premier temps consiste en l'exérèse complète de la lésion suspecte, sans aucune place pour les techniques destructrices qui empêchent tout examen histologique.
Et dans un deuxième temps, reprise chirurgicale en fonction de l'indice de Breslow.
Les recommandations française et européenne sur les marges d'exérèse sont globalement concordantes :
Des marges supérieures, inutiles et mutilantes, ne sont plus appliquées de nos jours.
La question suivante, une fois la reprise chirurgicale effectuée, est celle du ganglion sentinelle.
La recherche du ganglion sentinelle vise à repérer une atteinte ganglionnaire microscopique.
Cette procédure est recommandée lorsqu'un traitement adjuvant est envisagé :
En pratique, on injecte avant l'intervention un produit radioactif à proximité de la cicatrice tumorale. Le chirurgien, à l'aide d'une sonde, repère ensuite si un ganglion a fixé le produit radioactif. Il peut alors réaliser en un seul temps la reprise chirurgicale et l'adénectomie.
Technique simple mais non complètement anodine puisque nécessitant une anesthésie générale et parfois compliquée de lymphocèle.
Un bilan doit être effectué avant la recherche du ganglion sentinelle, pour vérifier :
La chirurgie en premier lieu.
Il faut distinguer les atteintes microscopiques (ganglion sentinelle) et macroscopique.
Les traitements adjuvants ensuite :
Au stade ganglionnaire, le risque de récidive et de métastase est très élevé, la survie est diminuée, un traitement adjuvant se trouve donc indiqué.
3 traitements sont disponibles :
Quel choix opérer ?
Pour un patient BRAF muté, les 3 traitements sont envisageables ; pour un patient BRAF négatif, seules les immunothérapies sont indiquées.
Il faut espérer que les indications du traitement adjuvant soient élargies, ne se limitant plus seulement au stade III ganglionnaire mais également aux mélanomes de stade IIb et IIc, donc sans atteinte ganglionnaire. (IIb = Breslow 2 à 4 mm ulcéré, ou Breslow > 4 mm sans ulcération) (IIc = Breslow > 4 mm avec ulcération).
En effet, ces stades se sont révélés être d'un pronostic médiocre, moins bon que celui d'un stade III ayant bénéficié d'un traitement adjuvant.
De récents essais avec une immunothérapie adjuvante pendant un an ont montré son intérêt en termes de survie sans récidive (risque diminué de 40 à 50 %) et de survie sans métastase à distance, au prix de 15 à 20 % d'effets indésirables graves.
Actuellement, le pembrolizumab peut être délivré en accès précoce pendant un an pour ces mélanomes IIb et IIc.
Alors, quel avenir pour le ganglion sentinelle ?
Pour les mélanomes de stades IIb et IIc, dans la mesure où un traitement adjuvant peut maintenant être proposé, la recherche d'un ganglion sentinelle peut sembler superflue.
En revanche, cette recherche reste pertinente pour les mélanomes avec Breslow de 1 à 2 mm.
Le traitement néoadjuvant :
Son principe consiste à traiter avant le temps chirurgical.
En effet, la présence des antigènes tumoraux pourrait induire une réponse antitumorale de l'immunothérapie plus profonde et plus prolongée.
Un essai de l'association ipilimumab-nivolumab, en néoadjuvant sur les mélanomes de stade III, a permis d'obtenir un taux de 84 % de survie sans récidive à 2 ans.
Un autre essai avec le pembrolizumab a montré que la survie sans événement est significativement supérieure en cas de traitement néoadjuvant.
Commencer par un bilan d'extension avec scanner ou TEP et rechercher les mutations les plus classiques (BRAF ainsi que NRAS et c-Kit).
En première ligne, quel que soit le statut, BRAF muté ou non, c'est l'immunothérapie qui est indiquée. Il faut opter soit pour une monothérapie par anti PD1, soit pour une combinaison anti PD1-anti CTLA4.
Un essai sur plus de 900 malades a montré la supériorité de l'association nivolumab (anti PD1) - ipilimumab (anti CTLA4) sur l'ipilimumab seul et le nivolumab seul, avec une durée de survie moyenne de 6 ans, ce qui est considérable.
Au prix d'effets indésirables pour 59 % des malades, 42 % des patients ayant dû arrêter le traitement, sans pour autant diminuer la durée de leur survie.
En deuxième ligne, la combinaison ipilimumab – nivolumab reste indiquée pour les patients BRAF négatifs et une thérapie ciblée anti BRAF/MEK pour ceux ayant une mutation BRAF.
En troisième ligne, c'est le temps de la chimiothérapie (dacarbazine) puis des soins palliatifs.
Une exception, en première ligne, concerne les patients BRAF mutés, avec une masse tumorale importante et de multiples métastases, pour lesquels l'urgence commande une thérapie ciblée par BRAF/MEK inhibiteurs.
L'avenir se tourne vers une combinaison plus efficace et moins toxique que l'association nivolumab-ipilimumab :
1°. Quelle est la bonne réponse :
2°. Quelle est la bonne réponse :
Pr Delphine STAUMONT-SALLE, dermatologue, Lille.
Article rédigé par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
Depuis 2021, les traitements de la Dermatite Atopique ont évolué et leurs indications se sont élargies, laissant un choix parfois difficile au praticien.
En première intention, on utilise toujours la ciclosporine ou le méthotrexate, au mieux sous-cutané (hors AMM).
En cas d'échec, intolérance ou contre-indication à la ciclosporine, les traitements de nouvelle génération peuvent être proposés :
Toutes molécules (sauf le méthotrexate) soumises à prescription initiale hospitalière, ce qui demanderait à être révisé, compte tenu des difficultés liées à la démographie médicale.
En cas d'échec ou d'intolérance aux traitements locaux, sont utilisables d'emblée :
Il faut se poser les bonnes questions : disponibilité du traitement, possibilité de remboursement, adaptation à l'état du patient, expérience du prescripteur avec le traitement ?
Savoir tenir compte des recommandations de bonne pratique, qui doivent être adaptées à la France.
Les JAK inhibiteurs ont accru le risque d'effets indésirables thromboemboliques, cardiovasculaires majeurs et néoplasiques chez les sujets atteints de polyarthrite rhumatoïde.
Bien que les populations soient différentes, des recommandations d'éviter les JAK inhibiteurs ou de réduire leurs doses ont été édictées récemment :
La question est posée de savoir identifier un patient à risque et atteint de DA.
Actuellement, les essais cliniques et les études en vraie vie n'ont pas mis en évidence de risque cardiovasculaire ou thromboembolique chez les patients dermatologiques.
Deux essais cliniques ont comparé le dupilumab à l'upadacitinib ou à l'abrocitinib : une légère supériorité a été constatée pour l'upadacitinib et pour l'abrocitinib.
Cette notion va au-delà du profil patient, tenant compte de paramètres très divers : âge, désir de grossesse, crainte des injections, facteurs de risque vasculaires, association avec un prurigo, atteinte des mains, autres comorbidités Th2, nécessité d'une prescription initiale hospitalière, coût du traitement, antécédents de conjonctivite sous dupilumab, profil évolutif etc.
Dans le futur, peut-être pourra-t-on traiter nos patients de manière personnalisée, selon leur endotype Th2 ou Th17.
Il n'y a pas une seule stratégie thérapeutique mais des stratégies thérapeutiques.
1°. Quelle est la bonne réponse :
2°. Quelle est la bonne réponse :
Pr Jean-Luc SCHMUTZ, dermatologue, Nancy.
Dr Christiane BOULITROP, dermatologue, Joigny, Dijon.
Noëlle REMOUE, PhD, chargée de valorisation scientifique NAOS.
Articles rédigés par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
Le 36e congrès de la Fédération Française de Formation Continue et d'Évaluation en Dermatologie-Vénéréologie vient d'avoir lieu, cette année à Dijon.
À cette occasion, le laboratoire Bioderma a organisé un symposium ayant pour sujet, brûlant s'il en est : « soleil et peaux fragilisées, ou comment améliorer leur vivre ensemble. »
Au cours de 3 exposés ont été abordées les interactions entre le soleil et la rosacée, les médicaments et enfin les peaux inflammatoires.
Pr Jean-Luc SCHMUTZ, dermatologue, Nancy.
Les patients consultant pour rosacée représentent environ 3 % de l'ensemble de la patientèle du dermatologue.
La physiopathologie de la rosacée est complexe et plusieurs théories, qui ne s'excluent pas mutuellement, visent à en rendre compte :
Demodex folliculorum semble intervenir, non pas par lui-même mais par l'intermédiaire d'une bactérie contenue dans ses déjections, Bacillus olerus, aux capacités fortement antigéniques.
Sont alors sécrétées diverses cytokines et molécules antimicrobiennes, telle la cathélicidine, pro inflammatoire et augmentant l’angiogenèse.
Il serait ainsi possible d'expliquer l'action des antibiotiques dans la rosacée.
L'inversion pathologique du courant circulatoire rendrait compte des flushes ainsi que des migraines atteignant parfois ces patients.
Il est à remarquer, à l'appui de cette théorie vasculaire, que le territoire de drainage de la veine faciale se superpose avec les localisations de la rosacée sur le visage.
Quid du soleil ?
De nombreux arguments plaident en faveur de la responsabilité des UV dans la genèse ou dans l'aggravation de la rosacée.
Les observations cliniques : 60 % des patients rapportent l'aggravation de leurs symptômes (inflammation, érythème) après exposition solaire, les poussées pouvant survenir après un coup de soleil ou lors de séances de PUVA-thérapie.
Les télangiectasies sont plus importantes chez les patients qui bronzent peu et s'exposent beaucoup au soleil.
Sur le plan anatomopathologique, de multiples études ont mis en évidence un œdème du derme superficiel avec altérations des fibres collagènes et élastiques, entraînant mécaniquement dilatation et irrégularités des vaisseaux. Une élastose solaire est très fréquente.
L'irradiation UV a pour conséquence la libération de cytokines vasodilatatrices (TGF transforming growth factor, VEGF vascular endothelial growth factor).
Exposition solaire et radicaux libres
L'irradiation UV entraîne :
Polymorphisme génotypique des glutathione S-transférases : les génotypes dits nuls, qui ne permettent pas d'éliminer les espèces réactives de l'oxygène, sont à risque accru de rosacée.
Le rôle étiopathogénique du soleil dans la rosacée reste cependant encore discuté : est-il responsable de l'apparition de la rosacée ou bien seulement de l'aggravation d'une rosacée existante ?
Il semble bien que les ultraviolets, les dommages photo-induits et les effets de la chaleur soient associés pour leur action négative sur les patients.
Quoi qu’il en soit, il est bon que les patients atteints de rosacée continuent à se protéger du soleil, ce que nous leur conseillons habituellement.
Protection anti solaire devant idéalement être appliquée au long cours, toute l'année, sachant le rôle joué par les UVA, lesquels sont présents en permanence.
Dr Christiane BOULITROP, dermatologue, Joigny, Dijon.
Nous évoquerons plusieurs types de photosensibilisation :
Les mécanismes de la photosensibilisation :
Les UV excitent l'agent photosensibilisant, ce qui engendre la production de photoproduits stables.
Sous l'action de l'oxygène se forment des radicaux libres qui provoquent l'oxydation des lipides cellulaires, altérant les membranes et l'ADN cellulaires.
La réaction phototoxique, dose-dépendante, touche tout un chacun.
Elle est due aux UVB davantage qu'aux UVA et se traduit par un érythème actinique, le coup de soleil.
Seules sont atteintes les régions exposées et la résolution de l'érythème est plus ou moins rapide après l'arrêt de l'exposition, en fonction de son intensité.
Les UV provoquent l'hapténisation de l'agent photosensibilisant entraînant une réaction allergique d'hypersensibilité retardée qui se traduit par inflammation et eczéma.
La réaction photo-allergique est liée aux UVA, exceptionnellement aux UVB.
Elle se manifeste par une éruption eczématiforme, rarement une urticaire ou une dermatose lichénoïde.
Seuls sont atteints certains sujets, préalablement sensibilisés, et l'intensité est indépendante de la dose. Les lésions peuvent s'étendre aux zones non exposées et persister longtemps en l'absence de traitement spécifique.
Les médicaments responsables :
Nouveaux venus dans cette liste, de récents anticancéreux comme :
Un cas particulier, celui de la pirfenidone, médicament de la fibrose pulmonaire, provoquant l'apparition d'une éruption prurigineuse et desquamative, limitée aux zones exposées, pouvant laisser des séquelles dépigmentées.
Une dose importante est nécessaire, 1 800 mg/j, et le délai de survenue est tardif, de 2 à 6 mois.
Le traitement repose sur la corticothérapie générale.
Le spectre d'action se situe dans les UVA et les UVB.
Les photosensibilisations de contact sont dues à :
La lucite rémanente est une éruption persistante, photodéclenchée, eczématiforme, parfois pseudolymphomateuse, autonomisée par rapport au photo-allergène déclencheur.
En cause, les phéniothazines, les AINS avec le kétoprofène, les sulfamides.
La photoréactivation consiste en la réapparition d'un érythème actinique à la suite d'une prise médicamenteuse, en l'absence de toute exposition solaire, après guérison d'un coup de soleil et au même endroit.
Les médicaments responsables sont principalement des anticancéreux, tels le méthotrexate, le 5 FU, le cyclophosphamide et le docetaxel.
La phototoxicité avec carcinogenèse :
À un moindre degré, cyclines, statines et quinolones.
Il convient enfin d'être prudent avec les rétinoïdes et les AINS.
* Les porphyries et pseudoporphyries sont liées au rayonnement visible.
Les dermatoses photodéclenchées induites comprennent :
Se protéger, oui mais comment ?
Car il n'est pas toujours possible de substituer un médicament par un autre !
Ce qui suppose de connaître les moments où le soleil est le plus fort : c'est le 21 juin, premier jour de l'été, que le soleil est le plus ardent.
Son intensité décroît symétriquement par rapport à cette date, identique au 1er juin et au 14 juillet, au 1er mai et au 15 août, au 15 avril et à la fin août.
Au cours de la journée, l'irradiation UV étant maximale est à 14 heures (heure d'été), il convient d'éviter le soleil 2 à 3 heures avant et après.
Il faut aussi savoir tenir compte de l'altitude, la quantité d'UVB augmentant de 5 % par palier de 1000 mètres.
Et aussi de la latitude, l'intensité et la verticalité des UV étant maximales entre les tropiques.
C'est le tissage, plus ou moins serré, qui définit le degré de protection.
La couleur a aussi son importance : le blanc protège mal, le noir protège bien mais absorbe trop la chaleur, un bon compromis est représenté par le bleu ou le rouge.
Concernant les porphyries, sensibles au rayonnement visible, il faut utiliser un écran minéral.
Le produit doit être agréable à garder, facile à appliquer et renouvelé pendant l'exposition.
Son utilisation doit être prolongée durant l'année entière en cas de prise médicamenteuse à haut risque ou chronique : amiodarone, voriconazole, vemurafenid, vandetanib, phéniothazines, anticancéreux.
L'hydrochlorothiazide devrait être substitué et une attention particulière portée aux IEC, statines et sartans.
Noëlle REMOUE, PhD, chargée de valorisation scientifique NAOS.
Quels sont les effets cellulaires du rayonnement solaire sur les peaux, inflammatoires ?
Ces rayons pénètrent plus ou moins profondément dans la peau, de l'épiderme pour les UVB jusqu'à l'hypoderme pour les infrarouges.
Les UVA et les UVB sont surtout présents en été mais les UVA le sont aussi pendant tout le reste de l'année.
Une immunosuppression via la transformation de l'acide urocanique de la forme trans à la forme cis, ce qui inhibe la maturation des cellules de Langerhans et leur fonction de présentation des antigènes ;
Une diminution des cytokines pro-inflammatoires et la modification du microbiome cutané.
Il faut noter que la mélanogenèse n'est pas une réponse spécifique à l'irradiation et qu'elle peut être déclenchée par toute autre cause de cassure de l'ADN cellulaire, comme la pollution.
In vitro, les UVB augmentent la synthèse des lipides de la couche cornée ainsi que, bien sûr, celle de la vitamine D, aux effets immunomodulateurs et sur la différenciation des kératinocytes.
Ils diminuent enfin la desquamation et augmentent la prolifération des kératinocytes.
Elle diminue la prolifération des kératinocytes et augmente leur différenciation, elle diminue aussi la prolifération des fibroblastes et la synthèse de collagène.
Globalement, la lumière bleue participe au vieillissement cutané.
Une étude plus récente, avec des doses proches de celles qui sont reçues en réalité, a montré des effets plutôt bénéfiques, indépendants de l'augmentation de la température cutanée, avec l'amélioration de la résistance de la peau face aux UV.
L'exposition matinale à la douce chaleur des infrarouges contribue ainsi à une protection partielle contre les UV reçus par la suite.
Il se produit un stress oxydatif, léger, qui favorise la synthèse de la matrice dermique et peut limiter le vieillissement cutané.
Soleil et eczéma atopique.
Soleil et psoriasis.
Soleil et acné.
Ou comment aider nos patients dans leur choix d'un produit antisolaire ?
Le SPF, ou indice de protection, est le rapport entre la dose érythémateuse minimale avec photoprotection d'une part et la dose érythémateuse minimale sans photoprotection.
Autrement dit, un produit de SPF 10 multiplie par 10 la durée d'exposition nécessaire pour obtenir un coup de soleil.
Le SPF concerne uniquement le degré de protection contre les UVB.
Un SPF 50 + correspond à un très haut degré de protection, d'au minimum 60.
La méthode de calcul du SPF est réglementée, le test est fait in vivo, avec 2 mg/cm2 de produit.
L'indice de protection contre les UVA est indiqué, parfois avec le sigle PA suivi d'une à quatre croix.
La réglementation européenne impose la présence du sigle UVA entouré d'un cercle, qui signifie que l'indice de protection contre les UVA est au moins le tiers du SPF, l'indice de protection anti UVB.
Qu'est-ce qu'une protection à large spectre ?
Il faut définir d'abord ce qu'est la longueur d'onde critique : c'est la longueur d'onde, déterminée in vitro, pour laquelle la crème solaire absorbe 90 % de l'énergie du soleil.
Une protection solaire est à large spectre quand sa longueur d'onde critique est au moins égale à 370 nm : une telle crème protège efficacement des UVB et des UVA longs et courts.
PHOTODERM, la réponse BIODERMA.
Dr Évelyne COLLET, dermatologue, Dijon.
Dr Camille LELEU, dermatologue, Dijon.
Dr Florence TETART, dermatologue, Rouen.
Article rédigé par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
Lors de cette session, nous verrons que tout œdème localisé n'est pas forcément un angio-œdème et que le bio et le naturel sont loin d'être la panacée que croient leurs utilisateurs. Un point sera fait aussi sur l’allergie aux devices médicaux
Dr Évelyne COLLET, dermatologue, Dijon.
Après un bref rappel du mécanisme des angio-oedèmes, nous verrons que tout œdème localisé n'est pas forcément un angio-oedème ! Quelques exemples tirés de cas cliniques en témoignent.
Quels sont les mécanismes des angio-oedèmes ?
Ils sont souvent associés à de l'urticaire et se manifestent rapidement après l'ingestion ou l'injection du facteur causal.
Leur risque est l'anaphylaxie.
Leur mécanisme est pharmacologique et non pas immunologique, sauf exceptions.
Leur potentielle gravité tient à la possibilité de crises ORL parfois asphyxiques ou de crises digestives.
Tantôt héréditaires, tantôt acquis, d'origine médicamenteuse le plus souvent.
Quels diagnostics différentiels ?
Dr Camille LELEU, dermatologue, Dijon.
Le bio et le naturel sont loin d'être la panacée que croient leurs utilisateurs.
Une enquête de 2022 montre que, sur presque 1 500 produits cosmétiques dits naturels, 94 % contiennent au moins un allergène.
Toutes catégories étant représentées, qu'il s'agisse d'émollients, savons, écrans solaires, déodorants et autres dentifrices.
Dans le top 10 des allergènes retrouvés se situent d'abord les parfums, presque 7 fois sur 10.
On y trouve aussi linalool, limonène et coumarine, qui font partie des batteries de tests allergologiques.
Il y a encore des dérivés de plantes comme le citrus, la camomille, la cannelle et la lavande.
Certains eczémas de contact aux parfums peuvent, par leur intensité et leur étendue, simuler un DRESS.
Une huile essentielle est un mélange complexe et odorant de substances volatiles, obtenu à partir de matières premières végétales :
Il y a trois moyens d'obtenir une huile essentielle :
Très utilisées par nos patients, en automédication, comme l'illustrent les exemples suivants :
Une étude allemande a permis de tester plus de 10 000 sujets avec 12 huiles essentielles : plus de 8 % d'entre eux ont eu au moins un test positif.
Les produits le plus souvent représentés étant, par ordre de fréquence, ylang-ylang, lemongrass, jasmin, bois de santal, girofle, néroli.
Le public touché était principalement fait de femmes, d'âge supérieur à 40 ans, souvent atteint d'une dermatose de jambe, faisant profession de massages ou esthéticiennes.
Les produits incriminés sont les cosmétiques, parfums et déodorants, mais aussi les topiques médicamenteux dans lesquels les huiles essentielles se trouvent pour ainsi dire cachées.
L'huile essentielle de nigelle est à la mode actuellement, pour ses vertus supposées sur la beauté des cheveux et de la barbe, source d'allergie chez les utilisateurs et parfois aussi, par procuration, chez leur conjoint ! Des tableaux sévères peuvent être rencontrés, notamment lorsque l'huile de nigelle est ingérée.
L'huile essentielle de cannabis a elle aussi le vent en poupe, contenue par exemple dans des émollients ou dans des cosmétiques.
Parfums et huiles essentielles peuvent aussi être responsables de dermatoses caustiques, d'irritations.
Principalement constituées de triglycérides, elles sont tirées des graines, fruits ou noyaux de plantes diverses et très utilisées en cosmétique : huiles d'amandes douces, de ricin, de palme, de noix de coco, de bourrache, d'argan, de jojoba, de margousier, de tamanu etc.
Des cas d'eczémas de contact ont été décrits récemment avec les huiles de tamanu, argan, margousier, noix de coco.
La propolis est fabriquée par les abeilles à partir de la résine de certains végétaux et de cire.
Elle est utilisée en cosmétique pour ses propriétés antiseptiques, cicatrisantes, anti-inflammatoires et anti-oxydantes.
Sa composition varie d'une région à l'autre.
La propolis fait partie depuis 2019 de la batterie standard européenne.
Elle entre dans la composition de shampooings et de crèmes cicatrisantes, de produits pour les lèvres et les paupières, provoquant alors chéilites et eczémas palpébraux.
La cire d'abeille ou Cera alba, fabriquée par les abeilles, est constituée d'esters d'acides gras et très utilisée elle aussi en cosmétique.
Un premier cas de chéilite due à la cire d'abeille a été publié en 2023.
L'extrait d'écorce de magnolia est utilisé en médecine traditionnelle chinoise et en cosmétique.
Contenu dans une crème anti-âge, il a provoqué un eczéma du visage ; dans un gel lubrifiant, un eczéma vulvaire.
Les herbes traditionnelles chinoises :
Dr Florence TETART, dermatologue, Rouen.
Ce sujet est vaste et difficile en raison de la multiplicité des catégories de dispositifs médicaux, plus de 10 000 selon l'OMS, et presque 1,5 million de produits différents (!) dont la sécurité et les performances sont garanties par la législation européenne.
« Tout instrument, appareil, équipement, matière, produit... destiné par le fabricant à être utilisé chez l'homme à des fins médicales. »
Un dispositif médical implantable actif est un dispositif médical conçu pour être implanté dans le corps humain et dont le fonctionnement est assuré par une source d'énergie autre que celle générée par le corps humain.
Il y a la classification officielle, basée sur le risque que présentent les dispositifs, en 4 catégories de I (lunettes correctrices) à III (stents, prothèses, implants), regroupant des produits hétéroclites.
Et une classification simplifiée, à l'usage du dermato-allergologue :
Ce qui est en contact avec la peau :
Ce qui est à l'intérieur du corps :
Diagnostic différentiel entre dermite d'irritation et eczéma de contact allergique.
Quelques exemples :
La dermite allergique de contact systémique existe-t-elle ?
Autrement dit, le fait d'avaler un produit auquel la peau est allergique peut-il déclencher un eczéma ?
Ce bilan, qui fait l'état des lieux des sensibilisations du patient à l'instant t, ne peut pas être la garantie absolue de l'absence d'allergie.
Une batterie « prothèses » a été constituée, comportant d'une part des métaux (chrome, nickel, cobalt, molybdène, titane etc.) et d'autre part des composants de ciments chirurgicaux (peroxyde de benzoyle, gentamycine, méthacrylates etc.).
Les problèmes d'étiquetage des dispositifs médicaux.
Les fabricants sont avares d'informations sur la composition de leurs produits : elles sont fragmentaires et incomplètes, les notices d'utilisation ne sont pas toujours fournies.
Que peut faire le dermatologue ? Recourir à la matériovigilance, disponible par l'intermédiaire d'un pharmacien référent dans tout centre hospitalier. Ou bien, recourir aux services d'un ami chimiste !
Ceci en attendant que la législation évolue, en réponse à la demande des dermatologues.
Le cas des dispositifs médicaux du diabète :
À l'heure de la médecine connectée, la glycémie est mesurée en continu par des capteurs cutanés non invasifs, plus pratiques que les prises de sang et annonciateurs de l'arrivée future du pancréas artificiel.
Mais ce tableau a été assombri par la survenue de réactions cutanées, irritatives ou allergiques, chez presque 1/3 des patients porteurs de capteurs de glycémie ou utilisateurs de pompes à insuline.
En l'absence d'informations délivrées par les industriels, les explorations allergologiques sont restées décevantes dans un premier temps, ne pouvant connaître la composition de l'adhésif générateur de réaction.
Les dermatologues belges, au moyen de chromatographies, ont identifié un nouvel allergène, l'isobornylacrylate (IBOA), lequel n'était pas présent dans l'adhésif mais dans la colle du boîtier, l'allergène migrant secondairement dans l'adhésif.
Or la plupart des patients allergiques au capteur Freestyle® libre ont aussi un patch test positif au lactone sesquiterpène mix (LSM), en raison d'un précurseur commun entre les deux substances.
Ainsi, il existe un lien fort entre LSM et IBOA, la positivité du LSM est un marqueur de sensibilisation à l'IBOA.
L'IBOA est également présent dans les pompes à insuline OmniPod et YpsoPump.
Il y a probablement un effet de la durée du contact du dispositif avec la peau : un capteur de glycémie est installé pour une durée de 15 jours alors qu'une pompe à insuline ne l'est que pendant 3 jours : on peut imaginer que le patient se sensibilise d'abord avec le capteur puis développe des réactions avec la pompe.
À la suite de ces réactions indésirables, le Freestyle® a été reformulé, il ne contient plus d'IBOA mais encore d'autres allergènes !
Quant au Dexcom®, autre capteur glycémique, il ne contient pas d'IBOA mais un acrylate qui croise avec les autres acrylates, comme ceux des ongles en gel.
Que faire devant une réaction à un dispositif médical ?
1°. Quelle est réponse exacte ?
1°. Quelle est réponse exacte ?
Pr Éric CAUMES, dermatologue, Paris.
Article rédigé par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
Borrelia burgdorferi était, avant l'arrivée du Covid long, la principale cause d'infection chronique fantasmée, cause de souffrance morale, physique et sociétale.
La maladie de Lyme est actuellement moins médiatisée, remplacée par le Covid long.
Dans les années 2018-2019, une ambiance nauséabonde entourait les médecins chargés par la Haute Autorité de Santé de travailler sur ce sujet.
Le contexte était difficile car, derrière les injures et autres menaces reçues par la poste, par mail ou qui naviguaient sur les réseaux sociaux, il y avait des malades en souffrance.
Ces malades, qui disaient être atteints par la maladie de Lyme, recevaient des traitements acadabrantesques comportant de façon séquentielle des antibiotiques, antiparasitaires, antifongiques, antiviraux, corticoïdes, vitamines, homéopathie.
À l'image d'une ordonnance record de 23 médicaments, pour un mois, renouvelable !
Ou encore d'une prescription d'antibiotiques pour une durée prolongée, pouvant aller jusqu'à 5 ans !
Cette maladie ne présente pas de difficulté dans sa prise en charge diagnostique ou thérapeutique.
Elle pose cependant le problème du diagnostic différentiel, à l'instar du Covid long.
En médecine générale sont principalement observés des cas d'erythema chronicum migrans, au nombre conséquent de 50 000 par an.
En hospitalisation, ce sont 900 cas par an, la moitié pour neuroborréliose.
Après avoir été piqué par une tique, même infectée (1 à 30 % des tiques en France), l'infection est avortée dans 95 % des cas.
Pour les 5 % de sujets qui déclenchent la maladie, elle se résume à un erythema migrans dans 84 % des cas.
Même si cet érythème n'est pas diagnostiqué, il guérit spontanément dans 92 % des cas.
Reposant sur le triptyque épidémiologie, clinique et biologie :
Les IgM apparaissent 4 à 6 semaines après le début de l'infection et persistent pendant plusieurs mois : ce qui implique que la sérologie soit encore négative au cours de l'erythema migrans et même pour certaines neuroborrélioses précoces. Il ne faut donc pas hésiter à renouveler l'examen deux semaines après le premier.
Il existe un risque élevé de faux positifs, surtout dans les zones d'endémie, la présence d'anticorps, IgM en particulier, ne signifiant pas forcément l'existence d'une maladie évolutive.
Il repose sur 3 antibiotiques majeurs, doxycycline, amoxicilline et ceftriaxone ; chez l'enfant, peut être utilisée l'azithromycine.
La doxycycline est en première ligne, quelle que soit la forme clinique observée :
200 mg/j pour l'erythema migrans ou les formes disséminées précoces apparaissant dans les 6 premiers mois après la piqûre, 400 mg/j pour les formes tardives de neuroborréliose.
La problématique du diagnostic différentiel :
Seuls 15 % des malades se présentant comme atteints de la maladie de Lyme voient ce diagnostic confirmé.
Les autres souffrent de problèmes psychiques, rhumatologiques, neurologiques, autres infections (dont la tuberculose, moins de 10 % des cas).
En résumé :
Les troubles somatiques fonctionnels :
Appelés aussi troubles somatoformes, ou syndrome de détresse corporelle, ils ont deux représentations : en fonction de la nature des symptômes (par exemple, la fibromyalgie) ou bien de l'origine supposée des symptômes (Covid long, Lyme chronique).
Certains de ces troubles peuvent être extrêmement handicapants mais ne sont traduits par aucun signe physique, biologique ou d'imagerie.
Les mécanismes à l'origine de ces troubles incluent des facteurs prédisposants (génétiques ou acquis dans l'enfance à l'occasion de traumatismes de la vie), des facteurs déclenchants (qui n'excluent nullement une maladie de Lyme ou un Covid) et des facteurs d'entretien, qui sont les seuls sur lesquels les traitements peuvent être actifs.
Ces troubles, difficiles à prendre en charge, sont universels en médecine :
Le Covid long.
À la consultation dédiée de l'Hôtel-Dieu de Paris, il a été observé que la durée médiane des symptômes chez ces patients est de 429 jours.
Les diagnostics portés sont :
La prise en charge repose sur :
Le recours aux examens complémentaires est limité, concernant 37 % des malades ; un suivi psychiatrique ou psychologique est proposé à 31 % d’entre eux et moins de 10 % se voient prescrire des psychotropes, la mélatonine le plus souvent pour ses effets sur le sommeil.
Au bout du compte, 8 patients sur 10 expriment leur satisfaction.
La collaboration avec les psychiatres est essentielle pour 3 raisons :
1 / Quelle est la réponse exacte
2/ Quelle est la réponse exacte
Pr Nicolas DUPIN, dermatologue, Paris.
Article rédigé par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
Les IST bactériennes restent d'une grande actualité à l'époque de l'infection par le VIH et des progrès réalisés pour sa prévention et son traitement.
Les manifestations cliniques des IST sont variées et la majorité d'entre elles restent asymptomatiques. Ce pour quoi il est préférable de parler d'infections plutôt que de maladies sexuellement transmissibles.
Il y a plus de 350 millions de nouveaux cas par an dans le monde, soit environ 1 million par jour !
La fréquence des résistances aux antibiotiques croît, concernant tout particulièrement N. gonorrhoeae et M. genitalium.
Les conséquences des IST sont nombreuses,
Et enfin, toutes ces IST favorisent l'acquisition du VIH.
L'organisation WHO/UNAIDS (World Health Organisation/ONUSIDA) s'est fixée pour but de réduire de 90 % l'incidence du VIH et des IST pour 2030.
Objectif ambitieux et encore loin d'être atteint : l'avènement de la trithérapie du SIDA a entraîné une recrudescence des syphilis et gonococcies, puis de la maladie de Nicolas Favre.
Des mesures préventives de l'infection VIH ont été mises en œuvre avec notamment le TASP, treatment as prevention, grâce auquel le partenaire sain d'un sujet infecté et bien traité ne court aucun risque de l'être à son tour.
Est ensuite apparue la PrEP qui consiste pour une personne non infectée à prendre un traitement anti rétroviral, soit en continu, soit encadrant le rapport sexuel à risque, avec d'excellents résultats sur la prévention de l'infection.
Mais l'effet adverse de ces mesures est de favoriser l'apparition d'autres IST bactériennes, gonococcies et chlamydioses en particulier.
L'objectif est donc non seulement de diminuer l'incidence de l'infection VIH dans les populations à risque mais également celle des autres IST bactériennes.
En effet, IST et VIH sont indissociables.
Les hommes et les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes) sont surreprésentés dans les IST :
Sans négliger l'abstinence, parmi les moyens de prévention, nous évoquerons la circoncision, le préservatif masculin, les antiseptiques buccaux (mouthwash), l'antibioprophylaxie par la doxycycline pour les IST bactériennes (chlamydioses, syphilis, gonococcies) et la vaccination contre le méningocoque B (gonococcies).
La circoncision réduit de 50 à 60 % l'acquisition du VIH, de 35 % la prévalence de l'HPV, de 25 % l'acquisition d'HSV2 mais reste sans effet sur l'incidence de la syphilis. La circoncision réduit l'occurrence des ulcères génitaux chez l'homme ainsi que celle des ulcères génitaux, vaginoses bactériennes et trichomonases chez leurs partenaires femmes. La circoncision diminue le risque de cancer cervical chez les partenaires et l'incidence des cancers cervicaux est plus élevée dans les parties du globe où la circoncision est moins pratiquée.
Le préservatif masculin, à la condition d'être constamment utilisé, réduit le risque d'acquisition du VIH d'environ 80 %. Le risque d'urétrite, gonococcique ou non, est diminué chez l'homme et chez les femmes dont le partenaire utilise un préservatif, le risque d'IST est significativement diminué.
Au total, l'utilisation systématique du préservatif :
Parmi lesquels, Listérine®.
Des études récentes ont montré que près de la moitié des gonococcies et des syphilis sont transmises lors du sexe oral.
D'autre part, la présence de gonocoques dans la gorge est source d'acquisition de résistances.
Deux études, belge et australienne, ont mis en évidence que l'utilisation d'un bain de bouche, quotidienne et encadrant chaque acte sexuel, ne diminue pas l'incidence des IST.
Particulièrement dans les populations qui n'utilisent pas systématiquement le préservatif, la PrEP, continue ou discontinue, diminue de 86 % le risque d'infection par VIH.
Mais un surrisque d'autres IST a été constaté, ce qui amène à envisager la piste d'une antibioprophylaxie, voire d'une vaccinothérapie.
Dans une étude portant sur 720 sujets, la doxycycline prise dans les 24 heures suivant un acte sexuel non protégé, diminue le risque d'acquérir chlamydiose et syphilis (-80 %) ainsi que gonococcie (-55 %) et infection à mycoplasme.
L'observance est bonne, les effets indésirables gastro-intestinaux, peu nombreux.
Par ailleurs, la doxycycline ne modifie pas le microbiome dans les différents sites prélevés.
Mais la question se pose de l'éventuelle émergence de résistances du gonocoque à cet antibiotique.
On sait que 80 % des tréponèmes résistent aux macrolides mais restent sensibles aux cyclines.
Il existe en effet de grandes homologies génétiques entre gonocoque et méningocoque B.
Plusieurs études montrent que ce vaccin diminue de près de 50 % le risque de gonococcie.
Le vaccin, c'est l'avenir, pour prévenir les gonococcies, mais aussi contre le monkeypox et contre l'HPV et, peut-être un jour, réussira-t-on à vacciner contre les chlamydioses et contre la syphilis, des essais sont en cours !
1 / Quelle est la réponse exacte
2/ Quelle est la réponse exacte
Dr Pierre-Yves DUPONT, urgentiste, Chalon-sur-Saône.
Dr Hadrien FRIEDEL, urgentiste, Chalon-sur-Saône.
Article rédigé par le Dr Yves ROUBEIX – Dermatologue.
Comment réagir face à une situation d'urgence vitale, malaise cardiaque ou réaction anaphylactique, à laquelle le dermatologue n'est guère habitué ?
Quels sont les bons réflexes en attendant l'arrivée des secours ?
Monsieur X est allongé sur le sol de la salle d'attente ! Que faire ?
1. Vérifier l'état de conscience
Par l'interrogatoire, suffisant à lui seul : « ouvrez les yeux », « serrez-moi la main », « serrez l'autre main ». Cette étape devant prendre une dizaine de secondes.
Les stimulations douloureuses servent à apprécier la profondeur de l'état d'inconscience et ne sont pas nécessaires pour affirmer l'abolition de la conscience. Elles ne modifient pas la conduite à tenir, qu'il s'agisse de : la friction de la région présternale, le pincement fort du trapèze, l'écrasement d'un ongle avec un stylo, la compression du nerf facial derrière les branches montantes du maxillaire inférieur (manœuvre de Pierre Marie et Foix). La torsion du mamelon ne se fait plus.
En l'absence de réaction, le sujet est inconscient.
C'est le moment d'appeler en renfort les personnes se trouvant dans l'entourage.
2. Assurer la libération des voies aériennes supérieures.
L'hypotonie musculaire liée à l'état d'inconscience fait que la langue tombe en arrière et obstrue les voies respiratoires. Il ne s'agit en aucun cas, contrairement à la croyance répandue, d'avaler sa langue !
Pour ce faire, il faut basculer la tête en arrière et subluxer vers l'avant le maxillaire inférieur.
3. Rechercher l'existence d'une respiration.
Prendre encore 10 secondes pour cette étape, de façon à dépister une éventuelle bradypnée. En effet, si le patient respire, cela signifie qu'il n'y a pas d'arrêt du cœur.
Il faut rechercher la présence de mouvements du thorax ou de l'abdomen, à jour frisant, après avoir débarrassé le malade des vêtements gênant l'examen.
L'existence d'un gasp est une cause d'erreur : il s'agit d'un réflexe primaire de tentative de respiration qui ne permet pas une ventilation efficace, que l'on a pu comparer à l'image d'un poisson sorti de l'eau.
Il est inutile et déconseillé de chercher le pouls, radial ou carotidien car, en situation de stress, il est fréquent de trouver son propre pouls plutôt que celui du malade : risque important de faux positifs.
4. La position latérale de sécurité (PLS)
Si le patient est inconscient mais respire, le diagnostic est celui de malaise ou de coma, il faut le mettre en PLS, ce qui favorise la liberté des voies aériennes.
Pour ce faire, on se positionne du côté vers lequel on veut basculer le malade : n'importe quel côté, sauf chez une femme à un stade évolué de grossesse, que l'on basculera sur le côté gauche afin d'éviter de bloquer le retour veineux cave inférieur.
S'il est décidé de basculer le patient du côté droit, il faut dégager son bras droit vers le haut et placer le dos de sa main gauche sur sa joue droite, sans la lâcher, paume contre paume. Puis plier la jambe gauche et amener le genou gauche au sol. S'assurer que la tête est bien penchée en arrière.
C'est alors le moment d'appeler le 15 avec le portable et le haut-parleur.
5. Les compressions thoraciques externes (« massage cardiaque »)
Indiquées quand le patient, inconscient, ne respire pas. Il est donc en arrêt cardiorespiratoire.
Le classique coup de poing sternal ne se fait plus.
Se placer à genoux, à côté du malade allongé sur un plan dur.
Poser le talon d'une main sur la partie basse du sternum et l'autre main sur la première.
Avancer les épaules au-dessus des mains, en gardant les bras tendus : ainsi, c'est le poids du sauveteur qui permet de comprimer le thorax.
La fréquence des compressions doit être entre 100 et 120/mn.
La force des compressions doit être suffisante pour faire enfoncer le thorax de 5 à 6 cm.
Les écueils habituellement constatés sont des compressions trop rapides et pas assez fortes : n'oublions pas que le cœur est une pompe et qu'il faut lui laisser le temps de se remplir après avoir été comprimé.
Le risque de fracture costale n'est pas à craindre et il est normal que des craquements cartilagineux se fassent entendre, surtout à partir d'un certain âge.
Prendre conscience qu'un massage cardiaque correctement fait est fatigant et ne peut être prolongé efficacement au-delà de 5 minutes par la même personne.
6. la ventilation doit être assurée parallèlement, si possible.
L'idéal est de disposer d'un « bavu », ballon autoremplisseur à valve unidirectionnelle, commercialisé sous la marque Ambu.
Il faut faire 2 insufflations toutes les 30 compressions (toutes les 15 compressions chez un enfant).
Faute de bavu, le bouche-à-bouche ne se pratique plus, sauf pour l'enfant impubère ou l'entourage proche.
Il est bon de savoir que les compressions thoraciques provoquent une ventilation minimale.
7. Le défibrillateur.
Le 15 peut indiquer l'emplacement du défibrillateur le plus proche.
Cet appareil est d'utilisation extrêmement simple, il suffit d'écouter les consignes et de se laisser guider.
Il sert uniquement à délivrer un choc électrique en cas d'arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire.
En cas d'asystolie, aucun choc n'est délivré.
Quelques secondes sont nécessaires pour allumer et mettre en place l'appareil :
8. Des résultats peu encourageants !
Statistiquement, 15 % seulement des patients arrivent vivants à l'hôpital, 5 % en sortent vivants et 1 % vivant et sans séquelles.
Le pronostic est d'autant meilleur que la réanimation a été commencée plus vite et que le patient est plus jeune.
Noter qu'il est préférable, en cas d'arrêt cardiaque, d'appeler le 15 plutôt que les pompiers au 18 car dans un cas comme dans l'autre, c'est le SMUR qui viendra mais les délais seront réduits par l'appel direct au 15.
C'est une réaction allergique qui comporte une atteinte hémodynamique, respiratoire et digestive.
Le traitement d'urgence repose sur l'adrénaline en aérosol et IM, que ce soit avec un auto-injecteur (0,3 mg) ou en ampoule de 0,5 mg pour un adulte.
Traitement pouvant être renouvelé en cas de nécessité au bout de 5 minutes.
1°. Quelle est la bonne réponse :
2°. Quelle est la bonne réponse :
C'est la proportion des cas d'érythème chronique migrateur, premier signe de la maladie de Lyme, qui guérissent spontanément sans évolution vers le stade secondaire !
1. Quelle est la bonne réponse :
A. L'exérèse chirurgicale d'un carcinome de Merkel doit être suivie rapidement d'une radiothérapie.
2. Quelle est la bonne réponse :
B. Le diagnostic du carcinome de Merkel est anatomopathologique.
1. Quelle est la bonne réponse :
D. Certaines pemphigoïdes bulleuses peuvent ne jamais comporter de bulles.
2. Quelle est la bonne réponse :
E. La doxycycline est indiquée dans certaines formes peu bulleuses de pemphigoïdes.
1. Quelle est la bonne réponse :
B. La photothérapie dynamique peut être indiquée dans le traitement des lymphomes.
2. Quelle est la bonne réponse :
A. Le gel de chlorméthine (Ledaga®) ne peut être délivré qu'en pharmacie hospitalière.
1. Quelle est la bonne réponse :
C. Les mélanomes BRAF mutés peuvent être éligibles à une thérapie ciblée.
2. Quelle est la bonne réponse :
D. La recherche du ganglion sentinelle concerne les mélanomes d'indice de Breslow supérieur à 1 mm, sans adénopathie macroscopique identifiée.
1. Quelle est la bonne réponse :
A. Le dupilumab peut être prescrit dès l'âge de 6 mois.
2. Quelle est la bonne réponse :
C. 20 % des patients sous dupilumab présentent une conjonctivite.
1. Quelle est la bonne réponse :
A. 1/3 des diabétiques ont des réactions cutanées aux capteurs de glycémie ou aux pompes à insuline.
2. Quelle est la bonne réponse :
C. Les angio-oedèmes bradykiniques durent 2 à 5 jours en l'absence de traitement.
1. Quelle est la bonne réponse :
E. L'erythema chronicum migrans non traité guérit spontanément plus de 9 fois sur 10 sans évolution vers le stade secondaire.
2. Quelle est la bonne réponse :
B. La durée moyenne des symptômes du Covid long est supérieure à 1 an.
1. Quelle est la réponse exacte :
B. Des essais vaccinaux contre la syphilis sont en cours.
2. Quelle est la réponse exacte :
A. La circoncision réduit le risque de l'infection par le VIH.
1. Quelle est la bonne réponse :
E. Le risque de fracture de côte n'est pas à craindre lors d'un massage cardiaque.
2. Quelle est la bonne réponse :
C. Il est préférable d'appeler le 15 en cas d'urgence médicale.
Coup d’œil du congrès DUBAI DERMA 2023